''Hé, Jean !
T'en as pas marre de te perdre dans les couloirs du temps ?''
Après avoir traversé différentes époques à travers cinq
longs-métrages, on peut comprendre que son dernier personnage ait
perdu la boussole pour se retrouver atteint de la maladie
d'Alzheimer ! Les visiteurs
en 1993, Les couloirs du temps : les
visiteurs en
1998, Les visiteurs en Amérique
en 2001, Les visiteurs : la Révolution
en 2016 et désormais, Loups-Garous...
Cette fois-ci, c'est à un chemin inverse que l'acteur est convié.
Passant du présent au passé pour se retrouver plongé en plein
Moyen-âge. Mais pas pour y retrouver son fidèle compagnon et
serviteur Jacquouille la Fripouille ou Frénégonde de Pouille qui
lui fut offerte en épousailles. Et de toute façon, ça n'est pas
ici pour le retrouver dans le rôle de Godefroy Amaury de Malefête,
comte de Montmirail, d'Apremont et de Papincourt, mais dans celui de
Gilbert, le patriarche d'une famille où sont réunis enfants et
petits-enfants pour une partie de Loups-garous
de Thiercelieux,
un authentique jeu de société dans lequel deux équipes de joueurs
incarnant des villageois ont pour mission de dénicher qui parmi eux
sont des loups-garous avant de les occire. Son fils Jérôme (Franck
Dubosc) propose donc à son père ainsi qu'à son épouse Marie
(Suzanne Clément) et leurs trois enfants Clara, Théo et Louise
(Lisa Do Couto Teixeira, Raphaël Romand et Alizee Caugnies) de
participer au jeu sans qu'aucun d'entre eux ne fasse preuve du
moindre engouement. Abandonnant tout espoir de les y faire
participer, Jérôme range les différentes pièces du jeu mais
lorsqu'il referme la boîte, un curieux événement contraint la
petite famille à se réfugier dans la cave. Lorsqu'ils en ressortent
quelques minutes plus tard, les voilà plongés en plein Moyen-Âge,
au cœur même du jeu, soumis à devoir trouver les loups-garous en
présence et qui attaquent les villageois de nuit s'ils veulent
pouvoir retourner un jour chez eux... Bon, ben, on a quand même
échappé au pire. Et le pire aurait été que l'humour échappe à
tout contrôle des auteurs de Loups-Garous.
Le
second long-métrage de François Uzan, écrit par les auteurs mêmes
du jeu de société qui est à l'origine du projet, Hervé Marly et
Philippe des Pallières, entre dans la catégorie des comédies
familiales. Les parents n'auront donc aucun soucis à se faire
lorsque leurs plus jeunes enfants exprimeront le désir de découvrir
une œuvre dans laquelle évoluent des créatures atteinte de
lycanthropie. Car ici, ça n'est pas tant l'horreur ou l'épouvante
qui domine le sujet mais plutôt l'humour. Un voyage dans le temps
joliment reconstitué d'ailleurs. Situant son action en France en
l'année 1497 et donc à la toute fin du Moyen-Âge alors que le film
a été tourné à Prague, Loups-Garous mixe
Les visiteurs de
Jean-Marie Poiré à Jumanji
de Joe Johnson pour arriver à un résultat qui aurait pu s'avérer
désespérant. Surtout qu'après le sympathique transfert du présent
au passé, le film cesse subitement d'être attrayant et ce, durant
une bonne demi-heure. De quoi en laisser certains sur le carreau, ne
laissant ainsi plus que les spectateurs les plus vaillants devant
l'écran. Force à ces derniers d'avoir persévéré puisque le
scénario parvient à proposer quelques bonnes idées de répliques
et de personnages secondaires qui vont lui permettre de maintenir le
cap de cet humour tant recherché. C'est donc moins du côté de
Dubosc, de Reno ou de Clément que celui-ci perce que de celui de
Jonathan Lambert qui dans le rôle de l'ancêtre de la famille,
Childéric, fait montre une fois encore d'un véritable talent pour
la Comédie. Quant à lui, caché derrière son masque de bourreau,
David Salles ne change absolument pas de registre, et c'est tant
mieux ! Loups-Garous
joue davantage avec les pouvoirs des protagonistes qu'avec le haut
potentiel de contraste entre cette famille venue de notre présent et
les habitants d'un village de la fin du quinzième siècle !
Concernant les décors, les costumes et les effets-spéciaux, les
premiers et les seconds sont plutôt convaincants tandis que les
derniers cachent mal leurs origines numériques. Quant à leur
potentiel horrifique, s’agissant d'une comédie familiale à la
portée de tous, rien à craindre pour nos jolies petites têtes
blondes puisque le film ne fait absolument pas peur. Au final,
Loups-Garous
est une comédie mineure mais pas désastreuse et qui donc se laisse
regarder sans déplaisir... À découvrir sur Netflix...
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