Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


vendredi 9 août 2024

Les chèvres de Fred Cavayé (2024) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Drôle de carrière que celle du réalisateur français Fred Cavayé qui après avoir réalisé les thrillers Pour elle en 2008, A bout portant en 2010 et Mea Culpa en 2014 a complètement changé de registre pour se lancer dès 2016 dans la comédie avec Radin ! dans lequel il allait pour la première fois avoir l'occasion de diriger Dany Boon et deux ans plus tard avec Le jeu, remake mi-figue, mi-raisin du formidable Perfetti Sconosciuti du réalisateur italien Paolo Genovese. En quinquagénaire parfaitement assumé, j'eus le reflex pourtant désespéré de croire que son tout dernier long-métrage était une sorte de remake de La chèvre de Francis Veber. Démultipliant le concept en le passant au tamis du pluriel, remplaçant Pierre Richard et Gérard Depardieu par Dany Boon et Jérôme Commandeur, mais non, rien de tout cela. Bien que, oui, Fred Cavayé et ses scénaristes Sarah Kaminsky, Nicolas Slomka et Matthieu Rumani aient eu l'idée de reprendre la fameuse séquence du héros qui s'enfonçait inexorablement dans des sables mouvants... ici remplacés par une mare boueuse, et même fangeuse dirons nous, représentation éclairée d'une époque où la crasse dominait sans doute le cadre visuel et l'hygiène de ses habitants. Ici, l'on exprime moins le rejet de ces mauvaises haleines qu'exhalent les bouches d'erres dotés de dentitions gravement détériorées (particularité physique à laquelle échappe heureusement l'actrice Claire Chust qui interprète le rôle de la bergère Camille) par la parole qu'à travers quelques expression faciales de dégoût. Nous sommes au milieu du dix-septième siècle et un homme d'âge mûr alité nous conte le récit d'un procès qui eu lieu une quarantaine d'années auparavant. Opposant l'arrogant Maître Valvert (Jérôme Commandeur) à Maître Pompignac (Dany Boon) dont le palmarès des procès dont il eu la charge d'assurer la défense des accusés ne se solde jusqu'à ce jour que par des défaites, ce dernier est contacté par la jeune bergère Camille dont la chèvre est accusée d'avoir causé la mort du Maréchal de France Grégoire Hubert de Colombe. Si le concept paraît tout à fait farfelu, il faut savoir qu'au Moyen-âge il n'était pas rare que des animaux soient jugés, procès à l'issue desquels ils étaient ensuite condamnés à la potence !


À la décharge du dernier long-métrage de Fred Cavayé nous louerons la très belle reconstitution de l'époque, pas très éloignée de celle des Visiteurs de Jean-Marie Poiré, le film ayant été en partie tourné au cœur de la somptueuse cité de Plantagenêt également connue sous le nom de Vieux Mans, lequel est situé dans le Grand Ouest français. Pour un budget de dix-neuf millions d'euros, un gros travail a donc été effectué concernant le cadre, le site ayant été orné de vieilles charrues ou la place centrale ayant été recouverte d'une épaisse couche de terre boueuse afin de bien rendre compte de l'aspect que pouvait avoir le terrain à l'époque. Les costumes de Marie-Laure Lasson collent à merveille à cette impression de crasse permanente qui contraste avec cette bourgeoisie décadente ici décrite à travers le personnage de Maître Valvert et ses perruques mauves. En arrière-plan du procès s'inscrit également au sein de l'intrigue une guerre intestine entre les habitants du village et ceux qui au-delà de la rivière qui marque la frontière entre la France et la Savoie ne sont pas les bienvenus. Les Savoisiens, terme de nos jours prôné par les indépendantistes savoyards mais qui à l'époque différenciait les petites gens des nantis en accolant le terme à la grande bourgeoisie. Sorti de ce contexte, Les chèvres demeure malgré tout de piètre qualité. Au sens strict du terme qui voudrait que cette comédie nous arrache un quota minimum de rires, le constat est sans appel : à part deux ou trois sourires involontaires uniquement provoqués par des zygomatiques incontrôlables, le film est en terme de situations comiques relativement puéril. Nos personnages s'agitent à défaut de posséder des dialogues à la hauteur. Quelques micro-séquences laissent espérer un regain d'intérêt mais au fond, Les chèvres est tout simplement raté. L'on retiendra donc davantage les décors, les costumes, mais aussi l'incroyable gueule qu'affiche la plupart des seconds rôles et figurants. Pour le reste, le dernier film de Fred Cavayé et trop long et surtout piètrement écrit...

 

1 commentaire:

  1. J'avais bien aimé "Pour elle", "A bout portant" je ne m'en souviens plus mais Boon, j'en peux plus, au s'cours ! :-)

    RépondreSupprimer

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...