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lundi 24 avril 2023

Rodan (Sora no Daikaijū Radon) d'Ishirō Honda (1956) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Alors là, nous nous attaquons à du très, très lourd. Parce que l'air de rien, avec un nom pareil, qui ne signifie sans doute pas grand chose pour les nouvelles générations et celles à venir, traiter d'un sujet tournant autour du réalisateur japonais Ishirō Honda, c'est un peu comme de toucher du doigt le sacré. Non content d'avoir réalisé près de quatre-vingt longs-métrages en une quarantaine d'années, le bonhomme fut tout simplement à l'origine de l'un des plus grands mythes du cinéma fantastique japonais. En effet, Godzilla, c'est lui. Créée dans le milieu des années cinquante aux côtés du producteur Tomoyuki Tanaka, la plus célèbre créature du bestiaire issue du ''Pays du Soleil Levant'' fut la première à apparaître sur les écrans japonais en 1954 sous l'impulsion d'Ishirō Honda qui donc d'emblée offrit au genre ses lettres de noblesse avec Godzilla. Depuis, des dizaines de longs-métrage mettant en vedette ce gigantesque dragon (que l'on confond souvent avec un animal préhistorique de type tyrannosaure) ont vu le jour. Mieux : le réalisateur japonais a, au fil de sa carrière, amené d'autres créatures à se réveiller de leur profond sommeil. Qui pour détruire notre espèce, qui pour lui venir en aide. C'est donc avec d'infinies précautions que nous traiterons chacun de ses films, et notamment Rodan (Sora no Daikaijū Radon) dont il est question ici et qu'il réalisa en 1956...


Il s'agissait là de la première apparition de ce ptéranodon originaire du crétacé supérieur. Dès le départ, on comprend mieux la différence qui existe entre le cinéma d'Ishirō Honda et celui de ses compatriotes. Le soucis du détail visuel qui transforme un sujet absurde en une ''vérité'' qui se concrétise moins dans l'apport d'éléments fabriqués par des maquettistes que par d'authentiques décors ou le sérieux de ses protagonistes. Alors que nombreux seront ceux qui habitueront les amateurs de Kaijū à voir des cités, des établissements modernes et leurs occupants être piétinés, détruits, mis à feu et à sang, Rodan propose un contexte plutôt original puisqu'il s'intéresse au monde des ouvriers d'une petite localité vivant près du volcan Mont Aso situé dans la préfecture de Kumamoto Des mineurs de charbon dont certains ne vont pas tarder à connaître un triste sort au contact de Meganulons... Hein ! Quoi ? Késako ? Si le terme ne vous est pas familier, pas d’inquiétude, c'est normal puisqu'il s'agit d'un mot fantaisiste définissant des larves de libellules préhistoriques géantes. Sous couvert d'un message écologique rapprochant le réchauffement climatique (et oui, déjà à l'époque certains se souciaient de notre environnement) de l'exploitation intensive de mines de charbon, on pourrait quasiment cataloguer Rodan dans le genre ''horreur'' puisqu'au delà des créatures invoquées, certaines séquences se situant dans les mines s'avèrent relativement anxiogènes (merci au fidèle compositeur japonais, Akira Ifukube). Et j'insiste bien sur le terme ''relativement''. Le film joue sur une certaine valeur morale quant à la préservation de créatures pourtant très hostiles envers l'homme, arguant ainsi dans ce sens du fait qu'elles étaient présentes sur Terre bien avant l'apparition de l'homme...


Question que ne se pose pas très longtemps l'armée qui prend très vite la décision d'une offensive envers le ptéranodon qu'elle attaque à grands coups de missiles qui se révéleront pourtant inefficaces. En matière d'effets-spéciaux, il va falloir séparer le bon grain de l'ivraie car en dépit du fait que le travail méticuleux sur les maquettes et notamment lors de l'assaut de Rodan au cœur de la ville soit pour l'époque parfois remarquable, la créature elle-même est plutôt lourdaude. Qu'il s'agisse de l'équipe en charge des effets-spéciaux formée autour de Kaimai Eizo, Ziji Tsubutaya et Akira Watanabe ou de celle qui fut responsable des effets visuels, constituée de Sadao Iizuka, Hiroshi Mukoyama et Sadamasa Arikawa, il y a donc à boire et à manger. Très véloce dans les airs, capable de provoquer des souffles d'air à l'image des pires ouragans grâce à de simples battements d'ailes ou de parcourir de grandes distances en très peu de temps, Rodan est un poids dès qu'il pose le pied sur terre. Comme le démontrera cette séquence inutilement longue lors de laquelle il stagnera au sol au beau milieu des ruines qu'il viendra de provoquer, absorbant le tir nourri de l'armée. Bien qu'avec Rodan Ishirō Honda ait mit cette année là au monde l'une des futures grandes figures du Kaijū, le japonais semble parfois très peu inspiré, étirant ainsi parfois jusqu'à l'ennui certaines séquences, allant même jusqu'à proposer une conclusion absolument absurde lorsque l'on sait la capacité de voler de la créature. Reste que le film est visuellement plutôt réussi, d'autant plus, faut-il le préciser, que Rodan fit entrer le Kaijū dans l'aire de la couleur puisqu'il fut le premier film du genre à abandonner le noir et blanc...

 

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