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samedi 7 décembre 2024

Cycle Crocodiles-Alligators: Lake Placid de Steve Miner (1999)



Sur les conseils de deux amis qui me voient dépérir de jour en jour depuis que je me suis lancé dans cette vaste et funeste aventure menant sur la route des plus gros nanars animaliers, j'ai choisi aujourd'hui d'aborder Lake Placid, une œuvre signée Steve Miner. Pour ceux que le nom du cinéaste rappelle quelqu'un, disons simplement que le bonhomme a commis quelques films, et pas des moindres puisqu'il est l'auteur des second et troisième chapitres de l'immense saga Vendredi 13. Après avoir abandonné un temps le cinéma, il s'est fourvoyé pour la télévision. Miner aurait d'ailleurs dû y rester planquer car avec son Jour de Morts-Vivants, remake du bijou signé George Romero, il a réalisé l'une des bandes les plus nulles de l'histoire du cinéma. C'est peut-être ainsi la raison pour laquelle j'ai préféré retenir du personnage son excellent House qu'il a tourné en 1986. en gardant en mémoire que Steve Miner est capable du meilleur comme du pire, je me suis donc lancé dans ce Lake Placid situé en plein cœur du Maine, région où sévit un crocodile immense qui a traversé les continents pour venir s'installer dans les eaux calmes et opaques d'un lac (le Lake Placid en question).

Même si le film n'a absolument rien à voir avec le Jurassic Parc de Steven Spielberg, il y a comme une impression de déjà vu. Une paléontologue dépêchée d'urgence par son supérieur (et ancien compagnon), un garde forestier, un shérif, mais aussi un riche excentrique passionné de crocodiles. Bill Pullman, Bridget Fonda, Oliver Platt et Brendan Gleeson... Il y a pire comme casting. Le film a connu en salle un succès relativement modéré en ne remportant finalement que le double du budget qui lui était alloué.

Empruntant autant à la comédie qu'à l'horreur, ce dernier aspect n'est pas forcément mis en avant. L'humour décrédibilisant systématiquement toute tentative d'effroi, on assiste plus au cabotinage d'un shérif et d'un milliardaire se comportant comme deux enfants, face à un garde forestier et une paléontologue attirés l'un vers l'autre mais qui gardent leurs distances comme le feraient deu jeunes et timides adolescents. Tout ceci ne fait évidemment pas très sérieux mais on s'en contente tout de même.
La grosse surprise de Lake Placid vient surtout du fait de la présence au générique du génial maquilleur Stan Winston qui exécute un boulot incroyable sur le crocodile du film. Un monstre de plus de dix mètres rendu à la vie grâce à la magie des effets-numériques mais aussi et surtout du savoir-faire de Stan Winston, véritable génie de l'animatronic qui prouva déjà son immense talent dans des œuvres aussi diverses que le film de Spielberg cité plus haut, mais bien avant cela avec Predator de John McTiernan, Aliens, le Retour de James Cameron ou encore le film gore et morbide Détour Mortel de Rob Schmidt.

Dans l'immense œuvre que représentent les films basés sur des attaques animales, qu'elles soient crédibles ou totalement farfelues, Lake Placid conserve une place de choix. On regrettera peut-être cependant la trop grande place offerte à l'humour et qui désamorce l'aspect horrifique de certaines situations. Disons que le film de Steve Miner est plus un film d'horreur grand public qu'une œuvre purement horrifique réservée à un public averti. Bien interprété, bien mis en scène par un cinéaste capable de donner le meilleur de lui comme de pondre d'authentiques nanars, des effets-spéciaux parfaitement exécutés, que demander de plus ?


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