Sur les conseils de deux
amis qui me voient dépérir de jour en jour depuis que je me suis
lancé dans cette vaste et funeste aventure menant sur la route des
plus gros nanars animaliers, j'ai choisi aujourd'hui d'aborder Lake
Placid, une œuvre signée Steve Miner. Pour ceux que le nom du
cinéaste rappelle quelqu'un, disons simplement que le bonhomme a
commis quelques films, et pas des moindres puisqu'il est l'auteur des
second et troisième chapitres de l'immense saga Vendredi 13.
Après
avoir abandonné un temps le cinéma, il s'est fourvoyé pour la
télévision. Miner aurait d'ailleurs dû y rester planquer car avec
son Jour de Morts-Vivants,
remake du bijou signé George Romero, il a réalisé l'une des bandes
les plus nulles de l'histoire du cinéma. C'est peut-être ainsi la
raison pour laquelle j'ai préféré retenir du personnage son
excellent House
qu'il a tourné en 1986. en gardant en mémoire que Steve Miner est
capable du meilleur comme du pire, je me suis donc lancé dans ce
Lake Placid
situé en plein cœur du Maine, région où sévit un crocodile
immense qui a traversé les continents pour venir s'installer dans
les eaux calmes et opaques d'un lac (le Lake Placid en question).
Même
si le film n'a absolument rien à voir avec le Jurassic
Parc de
Steven Spielberg, il y a comme une impression de déjà vu. Une
paléontologue dépêchée d'urgence par son supérieur (et ancien
compagnon), un garde forestier, un shérif, mais aussi un riche
excentrique passionné de crocodiles. Bill Pullman, Bridget Fonda,
Oliver Platt et Brendan Gleeson... Il y a pire comme casting. Le film
a connu en salle un succès relativement modéré en ne remportant
finalement que le double du budget qui lui était alloué.
Empruntant
autant à la comédie qu'à l'horreur, ce dernier aspect n'est pas
forcément mis en avant. L'humour décrédibilisant systématiquement
toute tentative d'effroi, on assiste plus au cabotinage d'un shérif
et d'un milliardaire se comportant comme deux enfants, face à un
garde forestier et une paléontologue attirés l'un vers l'autre mais
qui gardent leurs distances comme le feraient deu jeunes et timides
adolescents. Tout ceci ne fait évidemment pas très sérieux mais on
s'en contente tout de même.
La
grosse surprise de Lake Placid
vient surtout du fait de la présence au générique du génial
maquilleur Stan Winston qui exécute un boulot incroyable sur le
crocodile du film. Un monstre de plus de dix mètres rendu à la vie
grâce à la magie des effets-numériques mais aussi et surtout du
savoir-faire de Stan Winston, véritable génie de l'animatronic qui
prouva déjà son immense talent dans des œuvres aussi diverses que
le film de Spielberg cité plus haut, mais bien avant cela avec
Predator
de John McTiernan, Aliens, le Retour de
James Cameron ou encore le film gore et morbide Détour
Mortel de
Rob Schmidt.
Dans
l'immense œuvre que représentent les films basés sur des attaques
animales, qu'elles soient crédibles ou totalement farfelues, Lake
Placid conserve
une place de choix. On regrettera peut-être cependant la trop grande
place offerte à l'humour et qui désamorce l'aspect horrifique de
certaines situations. Disons que le film de Steve Miner est plus un
film d'horreur grand public qu'une œuvre purement horrifique
réservée à un public averti. Bien interprété, bien mis en scène
par un cinéaste capable de donner le meilleur de lui comme de pondre
d'authentiques nanars, des effets-spéciaux parfaitement exécutés,
que demander de plus ?
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