Après un premier volet
je dois le dire, carrément exaltant et incarné par un Keanu Reeves
totalement habité et d'un charisme fou, il semblait vain d'espérer
que la première des séquelles consacrées au personnage de John
Wick parviendrait à se hisser à la hauteur de l'original. Et ce,
pour une raison simple : John Wick
frisait la perfection. Ce qui alors laissait une toute petite porte
permettant aux nombreuses suites qui allaient voir le jour (entre les
épisodes 2 et 3 déjà produit et diffusés ainsi que les 4 et 5
prévus au planning) d'aller encore plus loin dans un concept ô
combien rudimentaire. De la bagarre, rien que de la bagarre, à
travers des dizaines de séquences d'action où gunfights et art
martiaux s'en donnent à cœur joie. La sobriété de son titre donne
une idée assez précise du contenu de John Wick
2.
L’œuvre qui cette fois-ci n'est plus réalisée que par Chad
Stahelski, David Leitch ayant de son côté tourné la même année
une alternative féminine en la personne de Lorraine Broughton
(l'actrice Lorraine Broughton) avec Atomic
Blonde,
ressemble presque comme deux gouttes d'eau à son prédécesseur.
Certes en plus ambitieux, mais avec cet aspect de redondance qui
ravira sans doute une partie des fans d'origine mais décontenancera
sans doute une autre partie des spectateurs venus assister à une
évolution franche de leur nouveau héros...
Ce
qui à ce titre, est malheureusement absent. John Wick est égal à
lui-même. Et si l'action se déroule désormais en Italie, que le
bodycount de cet ancien tueur à gages qui a repris du service a été
revu à la hausse, qu'il est désormais confronté à la Camorra, une
authentique organisation mafieuse d'origine italienne constituée de
plusieurs familles, et que de nouveaux adversaires sont apparus
entre-temps, c'est un peu toujours la même histoire. À tel point
que John Wick 2 pourra
s'avérer d'un vertigineux ennui même lors de certaines phases de
combats dont le mimétisme proche de ceux du premier volet de la
franchise frise l'impardonnable. Dans le fond et dans la forme, rien
de bien différent si ce n'est que nous retrouvons donc désormais
John Wick face à Santino D'Antonio (l'acteur italien Riccardo
Scamarcio), après qu'il ait été confronté au russe Viggo Tarasov
(l'acteur suédois Michael Nyqvist). Adrianne Palicki est remplacée
quant à elle à l'écran par le mannequin australien Ruby Rose, et
quant à Willem Dafoe, il lui fallait logiquement un alter ego dans
ce second chapitre et qui mieux que Laurence Fishburne pour incarner
The Bowery King. Une forme d'hommage au duo que lui et Keanu Reeves
formèrent entre 1999 et 2003 dans la trilogie Matrix
de celles qui encore à l'époque se faisaient encore appeler Larry
Wachowski et Andy Wachowski ?
Plus
long d'une demi-heure, John Wick 2
pâtit sans doute de cette rallonge inutile qui impose des tunnels de
dialogues pas toujours passionnants. S'il arrive que Keanu Reeves
cabotine, l'univers dépeint n'en est pas moins d'une noirceur
absolue. Un cadre ultra sombre que contrecarre une dernière partie.
Trois quart-d'heure lumineux situés dans des décors impressionnants
entre jeux de lumières et de miroirs. Les combats y sont plus que
jamais lisibles, mais certes répétitifs puisque les mouvements de
notre héros et de ses adversaires semblent être contraints à
certaines limites. On appréciera cependant toujours autant cet
univers parallèle dans lequel vivent les personnages. Un monde dans
lequel chaque individu, chaque passant, et même jusqu'au clochard
qui fait la manche semble faire partie d'un tout indissociable et
régit par des règles strictes. Toujours dirigé par Winston
(l'acteur britannique Ian McShane) où sont accueillis par le
réceptionniste Charon qu'interprète savoureusement l'acteur
américain Lance Reddick, les criminels, le Continental
conserve toujours cette petite part de mystère que l'on espère voir
se développer au même titre que l'univers de son héros au fil des
épisodes qui succéderont à ce John Wick 2 qui
reste d'excellente facture. Notons que le troisième volet de la
franchise a vu le jour il y a deux ans en 2019 sous le titre de John
Wick Parabellum
et que Chad Stahelski en est toujours l'auteur...
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