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dimanche 23 mai 2021

Swallow de Carlo Mirabella-Davis (2019) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Pour son premier long-métrage en tant que réalisateur et cinéaste, l'américain Carlo Mirabella-Davis jusqu'ici auteur d'une poignée de courts signe une œuvre puissante sur les conséquences d'un passé traumatique et obsessionnel qui se révèlent à l'héroïne merveilleusement interprétée par l'actrice Haley Bennett le jour où elle apprend qu'elle est enceinte. Swallow qui dans notre langue se traduit par le terme avaler décrit la révélation d'un traumatisme enfoui dans l'esprit d'une femme mariée à un homme d'affaire depuis sa plus tendre enfance. Fruit d'un viol, Hunter Conrad cherche à trouver sa place au sein d'un couple et d'une belle-famille dont elle ne semble être qu'une part négligeable. Alors que son époux Richie est populaire, entouré de nombreux amis et directeur d'une grande entreprise familiale transmise par son père Michael (David Rasche), Hunter tourne en rond dans leur luxueuse demeure, joue sur son téléphone portable et se sent, au fond, inutile. Apparemment heureuse de vivre ainsi, la jeune femme va cependant développer un étrange trouble du comportement alimentaire connu sous le nom de maladie de Pica. En effet, Hunter avale de petits objets qu'une échographie va bientôt révéler. Mais ce que va aussi mettre à jour ce mal se situera dans le comportement de son entourage. Celui de ses beau-parents mais aussi et surtout de l'homme qu'elle aime. Hunter plonge alors peu à peu dans ce qui s'apparente à la folie, mettant en jeu sa propre existence et celle de son futur enfant...


Avec un tel synopsis, Carlo Mirabella-Davis avait le choix entre deux options : soit tourner un film d'horreur psychologique, soit un drame. Et pour notre plus grand bonheur, le réalisateur a choisi la seconde option et évite donc à Swallow de tomber dans les travers habituels qu'impose en général ce genre de production. Porté par une Haley Bennett absolument bouleversante et magnifique, le long-métrage est d'une sobriété aussi dépouillée dans la description du mal qui ronge l'héroïne que peuvent être glaçants certains aspects de second ordre. À commencer par Austin Stowell, l'époux en question, qui interprète un Richie souvent absent, pris par ses responsabilités professionnelles, ainsi que par David Rasche et Elizabeth Marvel qui interprètent respectivement Michael et Katherine Conrad, les parents du jeune homme. Dès le départ, Carlo Mirabella-Davis instaure un climat relativement dérangeant lorsqu'il oppose Hunter à ceux qui sont censés prendre soin d'elle. À commencer par une séquence située dans un restaurant, début d'une longue dérive psychologique pour Hunter qui ne cessera alors de se comporter de manière étrange et parfois même, assez choquante. Si la consommation de petits objets est traité de manière plutôt délicate, ce qui n'est qu'un drame aurait très bien pu rapidement verser dans le thriller...


Mais cet aspect lointain qu'aurait pu revêtir Swallow n'intéressant apparemment pas Carlo Mirabella-Davis, le réalisateur s'attarde avant tout sur le personnage de Hunter, sur sa relation avec les autres, ses sentiments, ses doutes et sur une rencontre future qui devrait potentiellement la libérer du poids immense qu'elle porte sur la conscience. C'est aussi la raison pour laquelle l'entourage de l'héroïne fait souvent figure de matière négligeable, aussi peu soient caractérisés les uns et les autres. Tout ce qui importe à Carlo Mirabella-Davis semble tenir en six lettres : H.u.n.t.e.r. Cette jeune femme à laquelle il accorde toute son attention, fragile, d'abord. Puis déterminée par la suite. Swallow pourrait presque faire figure d'anachronisme à une époque où le comportement de certains seconds rôles dénote totalement avec les valeurs actuelles. Si Carlo Mirabella-Davis aurait pu, au choix, définir le traumatisme de son héroïne à travers l'un des nombreux autres troubles psychologiques qui existent, la maladie de Pica (nom latin donné à la pie, oiseau connu pour avoir ce genre de comportement) et le titre même du long-métrage renvoient comme un signe cruel aux tous derniers instants d'une œuvre bouleversante, réalisée de manière pudique, accompagnée par la superbe partition du compositeur Nathan Halpern et interprétée avec force une très grande forcé par son interprète féminine principale... Remarquable...

 

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