Auteur de The
Cleaning Lady
il y a trois ans, le réalisateur Jon Knautz possède pour l'instant
à son actif cinq longs-métrages dont The Shrine
qui date lui, de 2010. Mélange de tout un tas de longs-métrages
situant apparemment leur action à la fin du dix-neuvième siècle ou
au début du suivant alors qu'ici l'intrigue se déroule au présent
dans un vieux village polonais dans lequel le temps semble s'être
figé. Avec ses allures de téléfilm, The Shrine
n'engage
apparemment à rien de transcendant. En ouverture, le sacrifice d'un
jeune américain tombé on ne sait comment entre les mains d'un
prêtre visiblement sataniste et celles de ses apôtres. Rien que de
très commun à nombre de longs-métrages horrifiques qu'ils
proviennent des États-Unis, d'Angleterre ou comme ici, du Canada,
terre d'origine du réalisateur qui s'est fait une spécialité dans
le cinéma d'horreur et d'épouvante. Entrent alors en scène les
journalistes Carmen et Sara ainsi que le photographe Marcus qui vont
quitter leur pays pour se rendre là où a disparu un certain Eric
Taylor (l'acteur Ben Lewis), dans le village fictif d'Alvainia dont
le nom est proche de celui d'Alvernia, une ville authentique située
en Pologne. Comme le veut l'image parfois négative renvoyée par les
habitants de villages reculés, ceux d'Alvainia demeurent tout sauf
accueillants. Les scénaristes Jon Knautz, Brendan Moore et Trevor
Matthews usent d'une pirouette relativement astucieuse pour permettre
aux trois principaux personnages interprétés par Aaron Ashmore,
Cindy Sampson et Meghan Heffern de communiquer avec les villageois.
Enfin, dans la mesure où cela leur est autorisé...
Visuellement,
The Shrine
est quelconque. Comme évoqué ci-dessus, les performances techniques
n'étant ici pas à l’œuvre, seuls quelques intérieurs s'avèrent
efficaces. La forêt au coeur de laquelle se concentrent certaines
séquences ne possède quant à elle aucun charme particulier. Peu
gore au regard de l'affiche du film, The Shrine
bénéficie d'effets-spéciaux de maquillage rudimentaires, certains
ayant été conçu avec un surcroît d'attention par rapport à
d'autres déjà beaucoup moins convaincants. Le long-métrage de Jon
Knautz tente de jouer sur le malaise inhérent au dépaysement
découlant d'un voyage dans une contrée inconnue et surtout,
particulièrement hostile. Mais alors que le scénario semble guider
les spectateurs vers une voie classique, The
Shrine
trompe son monde lors d'une dernière partie carrément hystérique.
Pour revenir aux effets-spéciaux constitués en général de
maquillages faciaux réalisés en latex, si la plupart d'entre eux
rappellent ces masques que l'on trouve en général dans les magasins
de farces et attrapes, celui que porte sur le visage l'actrice Aaron
Ashmore est déjà beaucoup plus convaincant. On croirait presque
retrouver Linda Blair de L'exorciste
de William Friedkin mais âgée de dix ou quinze années
supplémentaires.
Autre
références plus ou moins affichées : La
maschera del demonio
du réalisateur italien Mario Bava auquel renvoie l'emploi de masques
de fer pour conjurer les cas de possession. Mais aussi Evil
Dead
de Sam Raimi, surtout pour la séquence située dans l'une des
demeures d'Alvainia dans laquelle les villageois dont le véritable
visage est enfin révélé vont combattre le Malin. D'une manière
générale, The Shrine laisse
une curieuse impression et laisse à penser qu'avec un surcroît de
folie et d'imagination, le long-métrage de Jon Knautz aurait pu
devenir un put... de bon film d'horreur alors qu'il n'est au final
qu'une honnête série B horrifique. Le trio de tête fait le taff,
l'acteur originaire de Cracovie en Pologne Vieslav Krystyan possède
un charisme incroyable, parfait pour tenir le rôle du gourou de ce
qui s'apparente tout d'abord à une secte sataniste. Il est cependant
des choix artistiques sur lesquels on pourrait revenir. Comme ce
brouillard épais dont on aurait sans doute aimé qu'il recèle des
visions démoniaques allant au delà de la simple représentation du
Diable. Notons qu'il existe un fin alternative de The
Shrine dans
laquelle Marcus, seul survivant en ce pays étranger, est accueilli
par les habitants d'Alvainia et auquel est offert le choix de vivre
parmi eux. The Shrine
est au final une œuvre sympathique mais pas transcendante non
plus...
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