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jeudi 20 mai 2021

Oxygène d'Alexandre Aja (2021) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Le ''fils de...'' est de retour et cette fois-ci, avec un long-métrage de science-fiction. Après deux hommages aux shockers des années soixante-dix dont l'excellent remake de La colline a des yeux de Wes Craven, un Mirrors et un Horns sympathiques et il y a deux ans un Crawl dont j'attendais sans doute beaucoup trop, le français Alexandre Aja débarque sur Netflix avec son dernier bébé fort justement intitulé Oxygène. Ni un documentaire sur l'élaboration de l'album-phare de Jean-Michel Jarre sorti quarante-cinq ans auparavant, ni un reportage sur l'environnement, mais bien une œuvre de science-fiction. De cette catégorie de films à laquelle parfois le cinéma français ''ose'' s'attaquer, pour le meilleur (Bunker Palace Hotel d'Enki Bilal) ou pour le pire (le nanardesque Terminus de Pierre-William Glenn, ouais, parce que j'en ai marre de me faire taper sur les doigts chaque fois que je cite Besson!). Nom de Dieu ! Je m'était promis de ne plus regarder la moindre bande-annonce, mais à force de m'impatienter... Première impression : mauvaise. Plus trop envie de découvrir le dernier long-métrage d'Alexandre Aja. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai attendu une semaine pour finalement lancer la projection.... en traînant des pieds, cela va sans dire...


On ne m'ôtera pas de l'esprit que le réalisateur a pensé son œuvre avec autant d'ambition qu'un Stanley Kubrick et 2001, l'odyssée de l'espace ou un Andreï Tarkovski et Solaris. La prétention en sus mais le talent en moins. Son long-métrage est ce que je pouvais redouter de pire. D'un insondable ennui, d'une vacuité absolue et donc d'un intérêt totalement absent. Alexandre Aja doit avoir des amis dans toute la presse spécialisée pour que s'explique l'engouement pratiquement généralisé des critiques. Mélanie Laurent dont je n'ai tout d'abord jamais été fan y est souvent proprement insupportable. Si les technologies abordées dans Oxygène semblent effectivement appartenir au temps présent, il ne faudra pas davantage que quelques minutes pour se rendre compte combien le film est passéiste. Mais l'on ne parle pas ici d'un goût prononcé pour une certaine forme de science-fiction vintage puisque rien dans l'unique décor ne nous renvoie aux premières heures du genre sur grand écran. Ni même aux décennies suivantes d'ailleurs puisque tout ici transpire les nouvelles technologies. Non, ce qui donne à Oxygène les allures d'une œuvre de science-fiction datée se situe dans la mise en scène et l'interprétation. Alors oui, bien que les décors soient exigus, cela ne les empêche pas d'avoir de la gueule. Malheureusement, voilà ''presque'' tout ce que possède d'avantageux le dernier long-métrage d'Alexandre Aja, si poussif et parfois invraisemblable qu'on le rangerait presque dans la catégorie des nanars aux budgets pourtant confortables...


Oxygène n'est pas le divertissement dont le tout public friand de science-fiction pouvait rêver. Tandis que les fans pur et dur de Hard S-F ne conviendront pas davantage qu'il puisse s'agir d'un joyau en la matière. Alexandre Aja tente de trouver la juste mesure entre les deux, souvent avec une intense maladresse (ces jump scares dont l'unique vocation ne peut être que de réveiller le spectateur assoupi). Mais sur la balance qui sépare d'un côté le bon grain de l'autre l'ivraie, Oxygène penche malheureusement du mauvais côté. On se fiche absolument du drame que vit en temps réel Elizabeth Hansen (Mélanie Laurent, donc) et du sort qui l'attend malgré l'espoir qu'Alexandre Aja met entre les mains de flash-back trop polis pour être sincères. Une caractérisation mielleuse qui malheureusement n'arrange pas le sentiment que l'on éprouve devant une actrice qui passe son temps, soit à pleurer, soit à brailler. Mais peut-être que le secret de Oxygène se cache-t-il ailleurs. Dans des sens qui ne font appel ni au toucher, ni à l'odorat, ni, et c'est là le drame, à la vue. Mais seulement à l'ouïe. Alors, peut-être le dernier long-métrage du réalisateur français doit-il se vivre dans le noir, les yeux fermés, pour que s'écoule dans l'esprit du spectateur cette jolie partition signée de Robin Coudert, quitte à ce qu'il s'assoupisse comme de retour dans le ventre de sa chère maman. Quelle que soit sa durée, Oxygène aurait sans doute conservé cette part immense d'ennui qu'il génère. Mais Alexandre Aja n'aurait-il finalement pas dû stopper l'aventure de son héroïne au bout de ces soixante-dix premières minutes plutôt que de relancer la machine pour trente minutes supplémentaires ? La question reste ouverte...

 

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