Le ''fils de...'' est de
retour et cette fois-ci, avec un long-métrage de science-fiction.
Après deux hommages aux shockers des années soixante-dix dont
l'excellent remake de La colline a des yeux
de Wes Craven, un Mirrors
et un Horns
sympathiques et il y a deux ans un Crawl
dont j'attendais sans doute beaucoup trop, le français Alexandre Aja
débarque sur Netflix
avec son dernier bébé fort justement intitulé
Oxygène.
Ni un documentaire sur l'élaboration de l'album-phare de Jean-Michel
Jarre sorti quarante-cinq ans auparavant, ni un reportage sur
l'environnement, mais bien une œuvre de science-fiction. De cette
catégorie de films à laquelle parfois le cinéma français ''ose''
s'attaquer, pour le meilleur (Bunker Palace Hotel
d'Enki Bilal) ou pour le pire (le nanardesque Terminus
de
Pierre-William Glenn, ouais, parce que j'en ai marre de me faire
taper sur les doigts chaque fois que je cite Besson!). Nom de Dieu !
Je m'était promis de ne plus regarder la moindre bande-annonce, mais
à force de m'impatienter... Première impression : mauvaise.
Plus trop envie de découvrir le dernier long-métrage d'Alexandre
Aja. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai attendu une
semaine pour finalement lancer la projection.... en traînant des
pieds, cela va sans dire...
On
ne m'ôtera pas de l'esprit que le réalisateur a pensé son œuvre
avec autant d'ambition qu'un Stanley Kubrick et 2001,
l'odyssée de l'espace ou
un Andreï Tarkovski et Solaris.
La prétention en sus mais le talent en moins. Son long-métrage est
ce que je pouvais redouter de pire. D'un insondable ennui, d'une
vacuité absolue et donc d'un intérêt totalement absent. Alexandre
Aja doit avoir des amis dans toute la presse spécialisée pour que
s'explique l'engouement pratiquement généralisé des critiques.
Mélanie Laurent dont je n'ai tout d'abord jamais été fan y est
souvent proprement insupportable. Si les technologies abordées dans
Oxygène
semblent effectivement appartenir au temps présent, il ne faudra pas
davantage que quelques minutes pour se rendre compte combien le film
est passéiste. Mais l'on ne parle pas ici d'un goût prononcé pour
une certaine forme de science-fiction vintage puisque rien dans
l'unique décor ne nous renvoie aux premières heures du genre sur
grand écran. Ni même aux décennies suivantes d'ailleurs puisque
tout ici transpire les nouvelles technologies. Non, ce qui donne à
Oxygène les
allures d'une œuvre de science-fiction datée se situe dans la mise
en scène et l'interprétation. Alors oui, bien que les décors
soient exigus, cela ne les empêche pas d'avoir de la gueule.
Malheureusement, voilà ''presque'' tout ce que possède d'avantageux
le dernier long-métrage d'Alexandre Aja, si poussif et parfois
invraisemblable qu'on le rangerait presque dans la catégorie des
nanars aux budgets pourtant confortables...
Oxygène n'est
pas le divertissement dont le tout public friand de science-fiction
pouvait rêver. Tandis que les fans pur et dur de Hard S-F ne
conviendront pas davantage qu'il puisse s'agir d'un joyau en la
matière. Alexandre Aja tente de trouver la juste mesure entre les
deux, souvent avec une intense maladresse (ces jump scares dont
l'unique vocation ne peut être que de réveiller le spectateur
assoupi). Mais sur la balance qui sépare d'un côté le bon grain de
l'autre l'ivraie, Oxygène
penche malheureusement du mauvais côté. On se fiche absolument du
drame que vit en temps réel Elizabeth Hansen (Mélanie Laurent,
donc) et du sort qui l'attend malgré l'espoir qu'Alexandre Aja met
entre les mains de flash-back trop polis pour être sincères. Une
caractérisation mielleuse qui malheureusement n'arrange pas le
sentiment que l'on éprouve devant une actrice qui passe son temps,
soit à pleurer, soit à brailler. Mais peut-être que le secret de
Oxygène se
cache-t-il ailleurs. Dans des sens qui ne font appel ni au toucher,
ni à l'odorat, ni, et c'est là le drame, à la vue. Mais seulement
à l'ouïe. Alors, peut-être le dernier long-métrage du réalisateur
français doit-il se vivre dans le noir, les yeux fermés, pour que
s'écoule dans l'esprit du spectateur cette jolie partition signée
de Robin Coudert, quitte à ce qu'il s'assoupisse comme de retour
dans le ventre de sa chère maman. Quelle que soit sa durée, Oxygène
aurait
sans doute conservé cette part immense d'ennui qu'il génère. Mais
Alexandre Aja n'aurait-il finalement pas dû stopper l'aventure de
son héroïne au bout de ces soixante-dix premières minutes plutôt
que de relancer la machine pour trente minutes supplémentaires ?
La question reste ouverte...
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