The Omen
de Richard Donner est de ces classiques du cinéma fantastique et
d'épouvante que l'on aurait pu croire fut un temps, à l'abri d'un
éventuel remake... ou reboot comme il est désormais coutume de
nommer ces derniers. Sachant que le fruit fut pressé jusqu'à la
dernière goutte au prix de trois séquelles dont un téléfilm, il
était peu envisageable de voir apparaître un jour cet Omen
en mode 2.0 réalisé par John Moore et sorti sur les écrans
français en 2006 sous le titre 666, la
malédiction.
Mais cela, c'était bien avant que les remakes n’éclosent avec
autant d'énergie qu'un acné sur le visage de l'adolescent en pleine
croissance... L’œuvre de Richard Donner et du scénariste David
Seltzer n'aura donc pas été protégé de cette tentative désespérée
consistant à remettre sur le devant de la scène le personnage culte
de Damien, fils de Robert et Katherine Thorn. Célébration
officielle ou non des quarante ans d'existence du long-métrage
original, la sortie sur grand écran de 666, la
malédiction n'aura
sans doute à l'époque affecté que celles et ceux qui ont conservé
de l'original, un souvenir angoissé. Les autres, et parmi eux une
grande majorité d'adolescents n'étant pas encore né en 1976 ou pas
assez vieux pour avoir l'accord de leurs chers parents pour aller
voir The Omen
au cinéma, ne s'offusquèrent sans doute pas de l'arrivée d'une
œuvre que l'on pourra au premier abord juger d'inutile. Mais alors,
la mise en scène de John Moore et l'interprétation de celles et
ceux qui acceptèrent de relever le défi sont-elles à la hauteur ?
Et parviennent-elles à faire oublier la vision du Mal terriblement
anxiogène de Richard Donner ?
Réponse :
Non ! Car avec 666, la malédiction,
John Moore montre une ambition qui ne va pas au delà de la simple
prétention de signer un téléfilm à l'esthétisme et aux gimmicks
visuels qui désacralisent immédiatement le mythe qui entoure sa
thématique. Autant dire que The Omen
version 1976 a encore de beaux jours devant lui, voire des années,
et ne risque pas d'être détrôné de son siège. Non seulement
cette vision qui se veut neuve semble être atteinte de progéria,
mais son auteur ne s'est même pas donné la peine d'y intégrer une
quelconque touche personnelle. 666, la
malédiction n'est
alors qu'une resucée sans saveur compilant les scènes importantes
de l’œuvre originale pour nous les resservir sans y ajouter la
moindre épice. C'est fade et interprété sans conviction. Il
fallait de toute manière être gonflé pour oser remplacer Gregory
Peck et Lee Remick par des Liev Schreiber et Julia Stiles tout sauf
charismatiques. Autre point problématique du remake : sa
partition musicale. Alors que celle de Jerry Goldsmith collait
parfaitement à l'intrigue et s'avérait même parfois absolument
terrifiante une fois associée aux images (''Ave
Satani''),
celle du compositeur Marco Beltrami laisse carrément indifférent.
666, la malédiction
participe de l'idée selon laquelle un remake est forcément une
faute de goût, une notion tout sauf novatrice ayant pour but de
rapporter facilement de l'argent en reposant sur le seul nom d'un
réalisateur ou du classique qu'il réalisa, ou encore une chose
inutile affadissant un concept au risque parfois de mettre en péril
la réputation de l’œuvre originale. Heureusement, d'autres que
John Moore gagnèrent leur pari tandis que lui devait ici signer
parmi les pires films fantastiques des années 2000. Mise en scène
et interprétation à l'agonie, visuel médiocre, bande-son
anecdotique... on aurait pourtant pu espérer que la présence de
l'actrice Mia Farrow change un tant soit peu la donne mais non, The
Omen
version 2006 demeure catastrophique...
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