Acteur, producteur,
scénariste, monteur et réalisateur... Charles McCrann fut un
artisan du septième art plutôt complet qui n'aura tourné cependant
qu'un seul et unique long-métrage durant sa très courte carrière
de cinéaste. Si Toxic Zombies
aka Bloodeaters doit
être envisagé comme un film d'horreur, il ne faudra cependant pas
se tromper sur la marchandise puisque si certains de ses personnages
s'avèrent effectivement être des ''mangeurs de sang'' (!?!), on
aura déjà bien plus de mal à les voir comme les zombies qu'indique
le titre à l'internationale. Si George Romero généralisa le
concept du zombie dévoreur de chair, Charles McCrann expose quant à
lui des macchabées plus intelligents que la moyenne puisque capables
de se saisir de cailloux pour frapper leurs proies ou de faire du feu
pour enflammer des torches. Ouais, parce que c'est bien connu :
le zombie n'est pas nyctalope et nécessite donc un minimum
d'éclairage s'il veut pouvoir déambuler dans une forêt de nuit.
Lieu où se situe quatre-vingt dix-neuf pour cent de l'intrigue
d'ailleurs et où vont se retrouver une foule d'individus, entre
vacanciers venus se détendre, agents gouvernementaux et jeunes
hippies cultivateurs de marijuana. Le réalisateur accordera
d'ailleurs à ces derniers un traitement de ''faveur'' puisqu'ils
vont être les victimes de l'épandage d'une substance chimique
hautement toxique ayant pour but de détruire les plantations de
drogues. Avec pour résultat, la mutation des individus en question
qui sous l'effet de la poudre vont se transformer en créatures
assoiffées de sang et de chair humaine...
Si
tout ceci met en appétit, n'allez cependant pas croire que l'on
tient là l'un de ces moments de bravoure cinématographique que
seuls certains auteurs semblent capable de mettre en scène. N'étant
pas George Romero qui veut, Toxic Zombies est
nettement plus proche de la série Z que du film culte à la sauce
Dawn of the Dead.
L’œuvre de Charles McCrann est un minuscule petit film d'horreur
amateur, champêtre, parcouru de quelques plans gore relativement mal
fagotés et d'une poignée de rednecks qui au mieux sont venus
toucher quelques dizaines de dollars et au pire, ont gracieusement
accepté de participer au projet avec, pourquoi pas, des rêves de
gloire... Sauf que du trou du cul de l'Amérique à Hollywood, cela
fait une trotte semée d'embûches auxquelles le long-métrage de
Charles McCrann n'a bien évidemment pas échappé. Derrière le
message gros comme une baraque à frites qui voudrait que la drogue
transforme les individus en légumes, Toxic
Zombies a
un peu trop tendance à tourner en rond et ne propose en plat de
résistance que quelques attaques molles de la part de ses zombies
maquillés à l'arrache (pour les plus chanceux). Mal joué, mal
cadré par un technicien sans doute atteint par la maladie de
Parkinson, tourné avec deux ou trois bouts de ficelle, Toxic
Zombies
n'est pourtant pas aussi minable qu'il en a l'air. Car si dans le
domaine on trouve bien mieux, et ce par cagettes entières de
bobines, il est facile de dénicher ça et là des longs-métrages
qui n'ont rien à envier dans le domaine du Z au film de Charles
McCrann. Vous êtes prévenus...
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