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jeudi 22 avril 2021

TROMA : Deadly Daphne's Revenge de Richard Gardner (1987) - ★★★★★★★☆☆☆




Parmi les centaines de productions distribuées par la firme Troma Entertainment de Lloyd Kaufman, beaucoup demeurent du domaine de l'horreur, de l'épouvante et du trash. Autant d’œuvres qui sans la passion de l'auteur de Toxic Avenger ou de Class of Nuke 'Em High n'auraient sans doute pas eu les honneurs d'une distribution sous divers formats tels que le DVD ou le Blu-Ray. Une majeure partie des longs-métrages estampillés ''Troma'' s'avèrent être proprement indigestes et frisent le Z absolu. Accompagnés d'une image absolument dégueulasse, il est rare qu'en France il leur ait été donné l'occasion de pouvoir être découverts autrement que par l'entremise de passionnés accordant du temps à la conception de sous-titres faits maison. Le sort épargna fort heureusement les plus fameuses bandes du distributeur et c'est ainsi que l'on pu notamment découvrir dans un certain confort quelques bobines cultissimes parmi lesquelles le Combat Shock de Buddy Giovinazzo ou le Bloodsucking Freaks de Joel M. Reed, lesquels eurent les honneurs de voir le jours sous diverses formes (les deux films ayant notamment été distribués chez nous sous le label culte ''Haxan Film'' dans les années quatre-vingt dix). Si donc une partie du catalogue ''Troma'' demeure une souffrance à tout point de vue (que l'image soit de mauvaise qualité n'est pas tout. Souvent, la mise en scène ou l'interprétation finissent d'achever ces pellicules underground), il arrive parfois que Lloyd Kaufman ait ajouté à son imposant catalogue des œuvres inattendues parmi lesquelles on trouve en particulier Deadly Daphne's Revenge, premier et dernier long-métrage du réalisateur Richard Gardner et qui en comparaison d'un certain nombre de films disponibles dans le répertoire de la ''Troma'' ferait presque figure de ''blockbuster'' tant ses qualités dénotent avec la pauvreté de certaines productions...


Des ''qualités'' à mettre cependant entre guillemets puisque l'on est ici encore très loin d'atteindre des sommets dans le genre thriller dramatique qui semble intéresser son auteur. Typique de cette mode qui veut que les jaquettes trompent sur la marchandise, celle de Deadly Daphne's Revenge constitue un véritable monument du genre. Car si l'inquiétante femme armée d'un couteau qui trône en pleine première de couverture fait bien partie de l'aventure, elle n'est en revanche que la partie congrue du récit puisque ce dernier tourne en réalité autour de quatre amis de sexe masculins compromis dans un viol dont est victime la jeune Cindy Langely qu'interprète l'actrice Laurie Tait Partridge. Si lors d'un procès pour viol il n'y a sans doute rien de plus cruel pour une victime que d'être soupçonnée d'avoir provoqué son ou ses bourreaux au moment des faits, Cindy contredit tout ce que la morale réprouve. En effet, avec un luxe de détails invraisemblables, la jeune femme se jette volontiers dans la gueule du loup. Voyez par vous-même : alors qu'elle fait du stop, Cindy accepte de monter à bord d'un camping-car transportant quatre amis dont deux demi-frères (Charlie et Steve, respectivement interprétés par Anthony Holt et le réalisateur lui-même). Contre son avis, elle fait route jusqu'à la maison de campagne de celui qui depuis quelques heures ne cesse de la harceler. Protégée par le demi-frère du futur violeur, la jeune femme boit, fume, et ira même jusqu'à coucher avec Steve avant que Charlie ne monte la violer en compagnie de Bobo, l'un de ses employés. D'un caractère particulier, grimaçant en permanence comme si elle souffrait d'hémorroïdes, on ne peut pas dire que Laurie Tait Partridge interprète une Candy fort agréable...


Si Deadly Daphne's Revenge démarre comme un drame, le film bifurque très rapidement vers le film policier, les bourreaux de la jeune femme risquant un procès pour viol. Puis arrive le suicide de l'un des quatre hommes, pourtant innocent mais ne résistant pas à la pression exercée par son épouse et par ce que pourrait avoir comme conséquences sur sa carrière le procès. Puis interviennent des gangsters, un tueur à gages et enfin, en toute dernière partie, la Daphne du titre dont on apprendra le passé rocambolesque qui la lie à Charlie Johnson, le principal violeur de Cindy. Un personnage insuffisamment exploité vu le haut degré de folie que dégage ce personnage interprété par Candy Castillo. Comme aucun réalisateur n'oserait l'entreprendre de nos jours, Richard Gardner façonne avec le personnage de Charlie, un être absolument abjecte. Sexiste, misogyne, négrophobe et antisémite. Un être définitivement immoral et amoral dont on n'attend plus alors que le funeste sort que choisi de lui accorder le personnage de Daphne. Si Deadly Daphne's Revenge ne brille pas toujours par sa mise en scène ou son interprétation, on a déjà vu bien pire ailleurs et même chez ''Troma''. L'un des intérêts du long-métrage demeure dans les divers chemins que prend le récit et qui empêchent le spectateur de s'ennuyer ne serait-ce qu'un seul instant. Une œuvre où la frontière entre le Bien et le Mal devient complexe à définir. Un bon divertissement. Bien que la jaquette arbore fièrement une Daphne fort inquiétante, Deadly Daphne's Revenge n'est pas du tout le film d'horreur à tendance slasher qu'il semble être. Donc, méfiance, mais un ''Troma'' dans le haut du panier...

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