Après avoir tourné pour
Arthur Penn, Mel Brooks ou Bud Yorkin, l'acteur Gene Wilder accepte
le rôle principal de Siver
Streak
(Transamerica Express),
le nouveau film que réalise Arthur Hiller en 1976. Un long-métrage
qui deux ans après Le crime de l'Orient Express
de Sidney Lumet situe lui aussi la majeure partie de son action dans
un train. Sauf que dans ce cas précis, il ne s'agit plus d'une
enquête menée par le célèbre détective belge Hercule Poirot mais
d'un récit mettant en scène l'éditeur George Caldwell, un homme
simple qui va être au centre d'une affaire criminelle tournant
autour de lettres apparemment écrites de la main du célèbre
peintre Rembrandt. C'est à bord du Transamerica Express qu'il fait
d'abord la connaissance de la belle Hilly Burns qu'interprète
l'actrice Jill Clayburgh, laquelle débutait sa carrière sur grand
écran après quelques apparitions dans une poignée de série avec
le tout premier long-métrage de Brian De Palma, The
Wedding Party
en 1969. Ouvrant par erreur la porte communiquant entre leur cabine
respective, George va vivre une romance auprès de la jeune femme,
elle-même employée par l'historien d'art Schreiner (l'acteur Stefan
Gierasch). Mais alors que le voyage vers Chicago se déroule jusqu'à
maintenant dans les meilleures conditions, George assiste au meurtre
du professeur Schreiner qu'il voit tomber du train à travers la
fenêtre de la cabine de Hilly. Durant le trajet, George fait
notamment la rencontre de Bob Sweet (Ned Deatty, notamment humilié
dans le survival Délivrance
de John Boorman quatre ans plus tôt) qui s'avère un agent du FBI
venu enquêter sur les agissement d'un certain Roger Devereau
qu'interprète l'acteur Patrick McGoohan, rendu mondialement célèbre
pour son rôle dans les séries séries Destination
Danger
et Le Prisonnier
entre 1960 et 1968.
Comme
on peut le constater, Arthur Hiller n'a pas fait les choses à moitié
et a convoqué pour son dix-huitième long-métrage (sans compter les
innombrables épisodes de séries télévisées réalisés depuis ses
débuts en 1954) un remarquable casting auquel on peut également
ajouter l'excellent Richard Pryor que l'on retrouvera par la suite
dans Faut s'faire la malle... de
Sidney Poitier en 1980 ou dans le rôle de Gus Gorman dans les
troisièmes aventures du super-héros Superman dans le long-métrage
éponyme signé de Richard Lester en 1983. La bande originale est
quant à elle l’œuvre du compositeur Henri Mancini dont The
Pink Panther Theme écrite à l'attention du film
La Panthère rose de
Blake Edwards
demeure
sans doute parmi les plus connues de ses créations personnelles. Si
Siver Streak
est majoritairement situé dans un train reliant Los Angeles à
Chicago en deux jours, le film n'en est pas moins vigoureux en terme
de mise en scène et d'action. En effet, la réalisation d'Arthur
Hiller et le scénario de Colin Higgins permettent au long-métrage
de foncer à vive allure en multipliant les péripéties. Et même si
une forte pointe d'humour et la romance entre ses deux principaux
protagonistes egayent l'ensemble, il s'agit avant tout d'un thriller
dans lequel les morts s'amoncellent. Le ''Requin'' des James Bond
Richard Kiel y fait une fugace apparition, tout comme Scatman
Crothers qui quatre ans plus tard incarnera le personnage de Dick
Halloran dans l'effrayant Shining
de
Stanley Kubrick. Le ton humoristique que prend Siver
Streak
ne vire fort heureusement pas à la parodie et demeure donc
respectueux des oeuvres et de leurs créateurs auxquels le film
semble se référer. Bourré d'action, de cascades, de meurtres,
Siver Streak nous
propose une aventure ''ferroviaire'' tout sauf ennuyeuse aux
commandes de laquelle Gene Wilder fait des prouesses...
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