En 1976, l'acteur
français Pierre Richard interprétait pour la première fois à
l'écran, le personnage de François Perrin dans l'excellente comédie
Le grand blond avec une chaussure noire.
Réalisé par Yves Robert, lequel adapte alors son propre scénario
écrit en compagnie de Francis Veber, le long-métrage rencontre un
énorme succès en accumulant plus d'un million et deux-cent mille
entrées rien que dans la capitale et la banlieue parisienne. Deux
ans plus tard, le trio Yves Robert/Francis Veber/Pierre Richard se
retrouve pour la suite des aventures de leur faux agent secret mais
vrai violoniste avec Le Retour du Grand Blond.
Énorme succès encore une fois pour les trois hommes puisque le film
fait plus de deux millions d'entrées lors de son passage sur grand
écran. À chaque cinéaste, son acteur fétiche. Alors qu'Yves
Robert et Pierre Richard ont tourné ensemble quatre longs-métrages
entre 1968 et 1984, l'acteur fétiche de Gérard Oury est l'autre
grand star du cinéma comique français, Louis de Funès avec lequel
il tournera également quatre longs-métrages entre 1965 et 1973 (un
projet de nouveau film réunissant les deux hommes et intitulé Le
Crocodile
étant abandonné en 1975). Gérard Oury et Pierre Richard tournent
ensemble pour la première fois dans La Carapate
en 1978. Puis les deux hommes se retrouvent pour la seconde et
dernière fois sur le tournage du Coup du
parapluie
deux ans plus tard. L'a-t-on jamais évoqué, mais le scénario du
réalisateur et de sa fille Danièle Thompson repose sur de bien
curieuses similitudes avec celui du Grand blond
avec une chaussure noire.
Si
dans l'un, un acteur est confondu avec un tueur à gages pour un
projet criminel, dans l'autre, un musicien est choisi au hasard pour
''incarner'' un agent secret afin de mettre à jour le double jeu que
mène le plus proche collaborateur du chef des services secrets
français Louis Toulouse (Jean Rochefort), un certain Milan (Bernard
Blier)... Une similitude troublante qui n'empêche fort
heureusement pas Le coup de parapluie de
posséder sa propre touche personnelle. Pierre Richard y incarne donc
Grégoire Lecomte, un petit acteur qui à part une pub vantant les
qualités d'une pâtée pour chiens (référence évidente au métier
de publicitaire que Pierre Richard interprétait dans son tout
premier long-métrage en tant que réalisateur, Le
distrait
en 1970), court après les cachets. C'est lors d'un quiproquo que lui
est confiée une dangereuse mission qu'il croit être un rôle pour
un film. Poursuivi par le véritable tueur à gages dont la mission
fut à l'origine de tuer un trafiquant d'armes, Grégoire se rend
jusqu'à Saint-Tropez dans la somptueuse demeure d'Otto Kramp, aussi
connu sous le sobriquet ''la Baleine''. Le coup
de parapluie joue
sur un quiproquo perpétuel, Pierre Richard incarnant un personnage
persuadé d'être sur le lieu d'un tournage de film. Il doit de plus
composer avec la présence de Valérie Mairesse dans le rôle de
Sylvette, membre de la DST, et qu'il aimerait mettre dans son lit
tandis que débarque à son tour sa compagne officielle Josyane
Leblanc qu'interprète Christine Murillo. Gérard Jugnot se voit
offrir le rôle de Frédo, l'impresario et meilleur ami de Grégoire
tandis que Dominique Lavanant campe son épouse Mireille.
Même
si sous certains aspects le film de Gérard Oury rappelle celui
d'Yves Robert, pas de doute, on est bien dans l'univers de l'auteur
de La Carapate
ou de L'as des as
avec Jean-Paul Belmondo. Les séquences s'enchaînent à une telle
allure et Pierre Richard étant en perpétuel mouvement, qu'on aurait
pu imaginer sans mal Louis de Funès interpréter le rôle de
Grégoire Lecomte. Quant au parapluie du titre, sachez-le, qu'il
concerne celui que se traîne le héros et dont l'extrémité cache
une seringue remplie de cyanure. À noter que le sujet s'inspire
d'une méthode de meurtre et d'un fait divers authentiques, ce
dernier étant survenu le 7 septembre 1978 à Londres où fut
empoisonné l'écrivain et dissident bulgare Georgi Markov. Sur un
ton bien moins sérieux que ne l'est le fait-divers, Le
coup de parapluie est
une excellente comédie qui file à toute berzingue, remplie de
séquences parfois absurdes (Pierre Richard se planquant par exemple
sous un tapis pour échapper à la vue de sa compagne) et notamment
interprété par des acteurs d'origines diverses. Sont effectivement
au génériques, les acteurs américains Gordon Mitchell et Mike
Marshall, l'indien naturalisé français Yaseen Khan, le sénégalais
Umbañ U Kset, l'italien Vittorio Caprioli ou encore l'allemand Gert
Fröbe...
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