Fantasme d'adolescent
(seize ans, à l'époque !) voilà enfin une chance pour moi de
rattraper mon retard et de le découvrir à l'aube d'un demi-siècle
d'existence. Il était temps que soit ressorti de son emplacement,
que soit dépoussiéré et que chauffe le lecteur de DVD dans lequel
j'introduis alors une galette argentée dénichée pour une poignée
d'euros sur la toile. Un éditeur dont l'origine demeure incertaine
mais qu'importe... L'essentiel est là ! Ou presque puisqu'il va
me falloir compter sans la version originale et ne me reposer que sur
l'hypothétique talent des doubleurs français. Si j'évoque la chose
de manière incertaine, c'est parce qu'il faut le savoir, mais le
film se traîne une réputation déplorable. Mais à l'époque,
Spontaneous Combustion
n' était pas seulement le fantasme
d'un gamin boutonneux qui rêvait de découvrir tout ce qui reliait
l'auteur du chef-d’œuvre Massacre à la
Tronçonneuse.
Non, c'était surtout la curiosité de découvrir à quoi pouvait
ressembler un film d'horreur traitant de combustion humaine
spontanée. Ici, une jaquette relativement désagréable à soutenir
du regard tant dans le choix esthétique que dans l'observation du
contenu de la galette qu'il renferme. Dans le cas présent, pas de
bonus, et donc, pas de bande-annonce ni de Making
of
ou de pistes audios de commentaires. La chose sent le piratage à
plein nez, mais peut-être me fais-je des idées. Et vu que le
contenant et son contenu m'ont tout de même coûté la bagatelle de
4euros50, j'vais tout de même pas m'arrêter à deux mètres du bol
de sangria...
Blah,
blah, blah, allez, passons aux choses sérieuses. Un petit coup d’œil
à l'arrière de la jaquette permet de constater avec plaisir la
présence de l'acteur Brad Dourif. Plus amusant demeure celle de John
Dykstra, le fondateur de la société d'effets spéciaux
Industrial Light & Magic,
célèbre boîte ayant notamment conçu ceux de la trilogie originale
Star Wars,
de E.T. L'extraterrestre
ou de Star Trek : la colère de Khan
durant ses premières années d'existence. Autant le nom du bonhomme
devrait laisser augurer de bonnes choses à venir lors de la
projection de Spontaneous Combustion,
autant faut-il ce méfier de ce genre de ''détails'' qui pour ces
petites maisons de distribution en rajoutent des caisses pour vendre
leurs produits. Petit jeu auquel s'adonne visiblement le distributeur
du DVD concerné. Le point le plus important demeurant bien
évidemment la présence au générique de Tobe Hooper, le
réalisateur. Un gage de réussite ? Ne nous pressons pas pour
répondre car...
… (une
heure et trente-trois minutes plus tard) après avoir assisté au
spectacle, il s'avère difficile d'être élogieux devant ce
Spontaneous Combustion
indigne de l'auteur de Massacre à la
Tronçonneuse,
mais peut-être quelque part, digne de l'auteur d'un certains nombre
de longs-métrages il faut le dire, de piètre qualité. Si l'on met
de côté les quelques épisodes de séries que Tobe Hooper réalisa
entre la séquelle de son chef-d’œuvre (sobrement intitulée
Massacre à la Tronçonneuse 2)
et Spontaneous Combustion,
il n'est pas anodin de préciser ce petit détail qui consiste à
mettre en parallèle ces deux longs-métrages qui furent réalisés à
la suite. Tout le monde ne le sait peut-être pas, et encore moins
ceux qui ne l'ont jamais vu, mais le réalisateur opta pour un ton
beaucoup plus léger pour Massacre à la
Tronçonneuse 2 que
cela ne fut le cas pour le premier volet. Beaucoup d'humour, souvent
grotesque, une œuvre parcourue par des anti-héros cabotinant plus
souvent qu'à leur tour. En somme, une version gore de Tex Avery !
Si Spontaneous Combustion ne
va pas toujours aussi loin, le film part dans un délire
scénaristique relativement imbuvable après une première demi-heure
acceptable. Visuellement, on est plus proche du téléfilm que du
long-métrage cinéma. Le film reprend le thème de la combustion
humaine spontanée adaptée à la sauce fantastique. Histoire de
vengeance mâtinée de plusieurs séquences mettant en scène des
protagonistes mourant sous les flammes, Tobe Hooper ne lésine pas
sur ces scènes et les multiplie de manière croissante jusqu'au
final apocalyptico-grand-guignolesque !!! Pas aussi minable que
certains le prétendent, Spontaneous Combustion
n'en
est pas pour autant un très bon film. Brad Dourif fait le taf, quant
à Jon Cypher, il incarne un Docteur Marsh bien pourri et Cynthia
Bain, la jolie fiancée du héros... à réserver d'abord aux fans
purs et durs de Tobe Hooper. Les autres passeront allégrement leur
chemin...
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