Amateur de coiffures
afro, de jazz à tendance funky et de blaxploitation, bienvenue à
vous. Aujourd'hui, nous allons évoquer l'un des plus célèbres
longs-métrages de cette catégorie visant à revaloriser l'image des
afro-américains durant le courant des années soixante-dix.
Contraction de Black (pour noir) et d'exploitation, la blaxploitation
trouvait en ce début des années soixante-dix l'une de ses plus
lumineuses représentantes en la personne de Pam Grier, authentique
star de ce courant comptant de nombreux films parmi lesquels un
certains nombre la mirent en vedette. Poitrine opulente
''meyerienne'' (Pam Grier
débuta d'ailleurs sa carrière au cinéma dans Beyond
the Valley of the Dolls
de Russ Meyer en 1970),
courbes parfaites, peau d'ébène, il n'en fallait pas plus pour que
le réalisateur Jack Hill en fasse ici une icône aussi voluptueuse
que dangereuse. La version noire et féminine de Paul Kersey, héros
de la saga Un justicier dans la ville
interprétée par
Charles Bronson et initiée en 1974 par le réalisateur Michael
Winner. Comme chez son homologue masculin, Coffy (qu'interprète donc
Pam Grier) a toutes les bonnes raisons d'en vouloir à ceux qu'elle a
choisi de châtier durant un peu plus d'une heure trente. Parce que
sa jeune sœur est tombée sous le ''charme'' des paradis artificiels
et dans le monde de la prostitution, Coffy, dite la panthère noire
de Harlem (comme aime à le souligner le titre français), Coffy est
bien décidée à faire payer de leur vie aux barons de la drogue et
accessoirement à tous ceux qui gravitent autour d'eux, la condition
dans laquelle se trouve actuellement sa cadette.
Compagne
d'un homme qui s'apprête à gravir les échelons politiques, la
jeune femme use de ses atouts physiques pour intégrer l'agence
d'escort-girls que dirige un certain King George. Son projet ?
Remonter jusqu'au sommet, l'italien Arturo Vitroni, lequel est
notamment protégé par son homme de main Omar... Si Coffy,
la panthère noire de Harlem
ne brille absolument pas par son scénario (écrit par Jack Hill
lui-même), il permettra aux ''blancs-becs'' ou plus simplement aux
''blaxploitationophiles''
en herbe de se faire une idée assez précise de ce à quoi ressemble
ce courant principalement interprété par des femmes et des hommes
de couleur. Bien que l'homme noir y soit la vedette, cela ne
l'empêche pas d'y être parfois décrit comme un individu corrompu
comme le démontre le personnage incarné par Robert DoQui (dont la
longue carrière au cinéma lui permit entre autre d'incarner le rôle
du sergent Reed dans RoboCop
de Paul Verhoeven en 1987). La corruption de l'homme blanc étant
forcément à l'origine de celle de certains membres de la communauté
noire, celle-ci est d''abord personnalisée par la présence à
l'écran du personnage Arturo Vitroni qu'interprète Allan Arbus. Il
faut noter la présence à l'écran de l'acteur américain d'origine
arménienne Sid Haig, décédé voilà deux ans et qui depuis 2003
était devenu l'acteur fétiche du musicien, chanteur et réalisateur
Rob Zombie.
Coffy, la panthère
noire de Harlem,
c'est tout le charme des années soixante-dix réuni en quatre-vingt
dix minutes. Les rue de Harlem, ses putes, ses maquereaux, ses flics
en uniformes, ses boites de strip-tease, mais aussi ceux qui veulent
que les choses changent. Du moins, en apparence. C'est surtout la
présence à l'écran de Pam Grier qui après avoir endossé à
quatre reprises le rôle de prisonnière dans autant de
longs-métrages connus sous l'appellation WIP
(pour
Women in Prison) s’érige ici en infirmière justicière n'hésitant
pas (tout comme l'ensemble du casting féminin d'ailleurs) à se
foutre à poil ! Difficile sera pour les détracteurs du genre
Blaxploitation d'évoquer un quelconque message pro-black ou
anti-blancs (ou vice versa) puisque sans distinction aucune, Jack
Hill et son bras armé Pam Grier s'en prennent autant à l'une et
l'autre de ces couleurs. Tout juste le réalisateur s'en prend-il
ouvertement au machisme qui imprime la bobine de la première à la
dernière seconde. C'est donc à l'homme et peut-être même plus au
mâle qu'il incarne en général que s'attaquent le réalisateur et
sa star. Même sans être doté d'un scénario remarquablement
abouti, Coffy, la panthère noire de Harlem
demeure
un classique de la blaxploitation et un œuvre culte du septième
art...
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