Cela ne résoudra sans
doute pas grand chose, mais il y a tout d'abord une précaution à
prendre avant de se lancer dans la projection de L'Enfant du
Cauchemar,
le cinquième volet de la franchise A
Nightmare on Elm Street :
entreprendre autant que cela est possible de le découvrir en
version originale sous-titrée. Parce qu'allez savoir pourquoi, le
doublage en français y est désastreux. Du genre à donner des
boutons à celles et ceux qui firent connaissance avec la chose au
cinéma à l'époque de sa sortie sur grand écran et à faire rire
les dernières générations d'amateurs de films d'épouvante qui
doivent se demander ce que les ''vieux'' peuvent trouver dans ce
personnage de croquemitaine gravement brûlé qu'est Freddy Krueger.
C'est d'ailleurs à se demander si ce premier long-métrage n'est en
fait pas un reboot avant l'heure puisque le réalisateur australien
Stephen Hopkins dont il s'agit de la seconde réalisation se joue
littéralement de l'histoire même du personnage emblématique de la
série pour en modifier certains fondements. Mis en scène d'après
une histoire de John Skipp, Craig Spector et Leslie Bohem, L'Enfant
du Cauchemar tente
de relancer une machinerie qui s'est quelque peu grippée lors du
précédent volet Le Cauchemar de Freddy
qui au regard de ce cinquième épisode paraît doté de qualités
qui sautent désormais aux yeux si l'on compare l’œuvre de Renny
Harlin à celle de Stephen Hopkins...
Voilà
ce qui peut donc arriver à une franchise lorsqu'on la confie à un
réalisateur qui jusque là n'a dans son escarcelle de cinéaste,
qu'un téléfilm (Absolutely,
1985) et un petit thriller horrifique (Dangerous
Game,
1988). Pas de quoi claironner, donc. Doublée par la canadienne
Violette Chauveau, l'actrice Lisa Wilcox enchaîne donc en 1989 avec
sa seconde apparition dans le rôle d'Alice Johnson. Après avoir mis
à mal le pauvre Freddy Krueger lors d'un combat même pas digne du
pire film d'arts martiaux dans l'épisode précédent, la voici
désormais enceinte. Une contribution à laquelle espère participer
le grand brûlé qui pour le coup, voudrait se réincarner dans le
futur enfant de la jeune femme. Une idée riche, qui permet
logiquement de relancer l'intrigue. Pourtant, L'Enfant
du Cauchemar
va pâtir d'une somme d'incohérences particulièrement
stupéfiantes : à commencer par la relecture concernant
l'existence même du croquemitaine dont on savait qu'il est né du
fruit d'un viol collectif dont Amanda Krueger, sa mère, fut victime
dans un hôpital psychiatrique alors qu'elle y était stagiaire.
C'est régurgité sous la forme d'un flash-back/cauchemar dont on ne
sait plus trop vraiment s'il tente d'apporter une explication quant
aux origines du monstre que l'on découvre un Freddy déjà
monstrueux lors de sa naissance (les horribles stigmates sont
effectivement déjà présent sur le visage du bébé). Si par contre
la séquence n'est due qu'à la volonté de ses auteurs de faire
''revivre'' le croquemitaine, alors comment expliquer qu'avant cela
il harcèle déjà dans un premier temps la pauvre Alice ?
Les
scénaristes et maquilleurs ont beau avoir une imagination
débordante, les effets-spéciaux convainquent déjà beaucoup moins
que par le passé. Dans l'esprit d'un David Cronenberg pré-Crash,
l'un des jeunes héros se voit partiellement transformé en moto,
façon Tetsuo
de Shinya Tsukamoto (là où la chair et le métal fusionnent mais en
moins bien tout de même). Le maquilleur Kevin Yagher n'étant plus
aux commandes du maquillage de Freddy Krueger (bienheureux est celui
qui fut engagé alors sur le tournage de Child's
Play
afin d'y concevoir le maquillage de la poupée Chucky), c'est Louis
Lazzara auquel est confiée la lourde tâche, visiblement
insurmontable, de prendre le relais. En résulte un maquillage
vraiment repoussant. Non parce qu'il réussit à faire oublier le
remarquable travail de Kevin Yagher, mais parce que le visage de
Freddy ressemble désormais au type de masque que l'on est en droit
de trouver dans n'importe quel magasin de farces et attrape !
Pour ne rien arranger, le film est décousu, et pour revenir sur le
doublage atroce de comédiens tous sauf en grande forme, il faut
entendre Alice prononcer Grueger en lieu et place de Krueger pour se
convaincre du travail de sape effectué sur ce cinquième chapitre.
Et dire qu'une suite allait sortir deux ans plus tard sous le titre
La Fin de Freddy : L'Ultime Cauchemar...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire