Le Cauchemar de
Freddy,
quatrième épisode de la saga A Nightmare on Elm
Street,
de même que les épisodes qui le précèdent, est typique d'une
certaine époque. Ces années quatre-vingt victimes aujourd'hui d'un
revival outrancier qui tente avec plus ou moins de bonheur de nous
replonger dans le faste d'une époque où la pop de Cindy Lauper, les
éclairages au néon, les maquillages en latex et les cassettes VHS
étaient rois. En contrepartie, il n'est pas interdit d'éprouver une
certaine désillusion devant certaines bobines qui aujourd'hui, sont
victimes quant à elle de l'outrage du temps. Fort heureusement pour
lui, Freddy est de ces personnages qui comme Chucky, Jason Voorhees
ou Michael Myers ont plutôt bien vieilli et ont su demeurer
d'authentiques vedettes du bestiaire fantastique. Après trois
épisodes dont un second plus ou moins accepté par les fans (La
Revanche de Freddy ou
A Nightmare on Elm Street 2: Freddy's Revenge)
successivement réalisés par Wes Craven (La
Dernière Maison sur la Gauche),
Jack Sholder (Hidden)
et Chuck Russell (The Blob),
c'est au tour du réalisateur Renny Harlin (qui jusque là n'a tourné
que deux longs-métrages dont le film d'horreur Prison
et qui s'apprêtera en 1990 à livrer au monde entier l'excellent
Die Hard 2 : 58 Minutes pour Vivre)
de mettre sa touche personnelle dans les nouvelles aventures du plus
célèbres des grands brûlés du septième art dont la sortie est
prévue pour l'année 1988. Un Freddy Krueger toujours interprété
par l'acteur Robert Englund qui fut jadis sur le petit écran, le
gentil extraterrestre Willie de la série de science-fiction culte,
V.
Si
ces quatrièmes aventures prennent place quelques années après la
fin du troisième chapitre, on y retrouve cependant les quelques
survivants des précédentes péripéties qui se déroulèrent à
l’hôpital de Westin, et plus précisément dans l'aile réservée
aux patients suicidaires atteints de troubles du sommeil. Nous
retrouvons donc Kristen Parker, Joey Crusel (qui après ses
précédentes aventures à retrouvé l'usage de la parole) ainsi que
Roland Kincaid. Trois personnages qui ne feront malheureusement pas
long feu puisqu'en l'espace d'une poignée de minutes, le scénario
de Brian Helgeland, Jim Wheat et Ken Wheat se débarrasse de ces
trois là pour mettre en scène de nouveaux protagonistes. À noter
que le rôle de Kristen auparavant interprété par l'actrice
Patricia Arquette (le premier d'une longue carrière) est désormais
assuré par Tuesday Knight qui la même année, apparaîtra dans le
célèbre soap
opera
Santa Barbara.
Le film est toujours produit et distribué par la société New
Line Cinema
et n'a pas grand chose à envier à l'épisode précédent... Enfin,
surtout en terme d'effets-spéciaux car en ce qui concerne le
scénario, c'est là que le bât blesse. Construit autour d'une idée
simplissime, ce quatrième volet des aventures du croquemitaine dont
les exactions s'expliquent par le sort que lui accordèrent des
adultes après qu'ils eurent eut vent de son comportement auprès de
jeunes enfants tient sur des fondations relativement fragiles. En
réalité, il n'y a guère que les effets-spéciaux pour éveiller un
quelconque intérêt, d'autant plus que Les
Griffes du Cauchemar avait
mis la barre si haute en la matière que prétendre pouvoir faire
mieux semble alors une hérésie...
On
retrouve à nouveau l'excellent travail du maquilleur Kevin Yagher
sur le visage atrocement brûlé de Freddy Krueger (le dit maquillage
demandant alors à Robert Englund une patience de plus d'une heure
trente pour que soit posés les différents éléments constituant le
masque en latex du croquemitaine). Également présent au rayon
effets-spéciaux, le japonais Screaming Mad George, déjà présent
sur le volet précédent et qui dans le cas présent se retrouve
responsable de l'hallucinante transformation de Debbie Stevens
(l'actrice Brooke Theiss) en cafard. Un sort peu ragoutant qui à
l'écran fait son petit effet. Un Screaming MAD George qui porte
bien bien son nom !!! Dans le rayon maquillage toujours, les
spectateurs auront également droit à la résurrection de Freddy
dans un cimetière de voiture. Un retour à la vie qui rappellera
sensiblement celui de Jason Voorhees dans Friday
the 13th Part VI: Jason Lives de
Tom McLoughlin (sorti sur les écrans deux ans auparavant), sauf que
dans le cas présent, la chose n'est pas due à un éclair mais à
l'urine en flamme du chien de Roland Kincaid. Amateurs de finesse,
bonjour ! Mais l'une des séquences les plus saisissantes en
matière d'effets-spéciaux demeure cependant celle lors de laquelle
les âmes emprisonnées dans le corps de Freddy tentent de
s'échapper de leur prison de chair. Impressionnante à l'époque,
cette scène le demeure toujours. On l'aura compris, l'intérêt de
ce Cauchemar de Freddy
tient surtout sur ses incroyables effets-spéciaux de maquillage et
animatroniques. Pour le reste, et malgré une interprétation plutôt
juste de ses principaux interprètes (Lisa Wilcox, Robert Englund,
Andras Jones ou encore Danny Hassel), ce quatrième chapitre est
beaucoup trop faible en matière d'écriture pour prétendre être un
classique du genre. À noter que le film de Renny Harlin obtint tout
de même plusieurs récompenses dont le prix des Meilleurs effets
spéciaux au Festival international du Film de Catalogne en 1988...
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