Après être apparu
auprès de Bruce Lee dans une poignée de long-métrages de karaté
et quelques films d'action, l'acteur Chuck Norris aujourd'hui âgé de
quatre-vingt ans fut la vedette en 1982 d'un drôle d'hybride entre
policier, science-fiction, horreur, épouvante et action. Quatrième
long-métrage de Michael Miller qui ne consacrera ensuite quasiment
sa carrière que pour le petit écran, Silent Rage
(sorti chez nous sous le pompeux titre Horreur
dans la Ville)
se penche sur le cas de John Kirby, un déséquilibré suivi à
l’hôpital par le docteur Tom Halman. Lorsque le patient appelle le
spécialiste pour lui dire que ses pulsions de mort le reprennent, il
est déjà trop tard. Logé chez une mère de famille, il la tue à
coups de hache avant d'être abattu par la police. Dès l'arrivée de
John Kirby à l’hôpital, les médecins ne sont pas
confiants.Condamné à mourir, le docteur Philip Spires tente
cependant de lui injecter un sérum expérimental permettant aux
cellules de se régénérer rapidement et ce, malgré l'avis mitigé
du docteur Tom Halman. Bien que la mort de John Kirby soit
officialisée, celui-ci est bien vivant. S'échappant de l’hôpital,
il sème alors la mort autour de lui. L'une de ses premières
victimes n'est autre que le docteur Halman. Mais le psychopathe ne
s'arrête pas là. Il est bien décidé à éliminer tout l'entourage
du spécialiste. À commencer par sa sœur Alison que fréquente le
shérif de la ville, Dan Stevens...
Ce
dernier est interprété par Chuck Norris qui plus de dix ans avant
d'incarner le Capitaine Cordell Walker dans la série télévisée
Walker, Texas Ranger
endossait déjà le rôle de l'autorité, une étoile de shérif
accrochée à la chemise. À ses côtés, l'actrice Toni Kalem
interprète le rôle d'Alison Halman tandis que l'on retrouve dans le
rôle des trois médecins impliqués dans l'affaire, les acteurs Ron
Silver (le docteur Tom Halman), Steven Keats (le docteur Philip
Spires) et William Finley (le docteur Paul Vaughn) qui brilla
notamment huit ans auparavant dans le chef-d’œuvre de Brian de
Palma, Phantom of the Paradise.
Dans le rôle du tueur, il s'agit de l'acteur Brian Libby qui
jusqu'en 2007 consacra une grande partie de sa carrière à la
télévision (il croisera d'ailleurs pour la seconde fois Chuck
Norris dans l'épisode Trial of LaRue de
la
série Walker, Texas Ranger
en 1997). Un tueur récalcitrant, dont l'attitude s'avère
relativement dérangeante. Le bodycount
étant presque digne d'un slasher d'honnête facture, Silent
Rage
peut donc effectivement être rangé dans la catégorie des films
d'horreur même si en la matière, on est loin d'un Cauchemar
à Daytona Beach
auquel certains éléments semblent se référer (l’œuvre de
Romano Scavolini étant sortie un an auparavant)...
En
cherchant bien, on peut trouver plusieurs filiations entre le
long-métrage de Michael Miller et quelques ''classiques'' de
l'épouvante et de la science-fiction. Les premiers qui viennent sans
doute à l'esprit sont d'un côté, Terreur à
l'hôpital Central
(Visiting Hours)
de Jean-Claude Lord qui sorti lui aussi en 1981 mais plus étonnant,
il ne serait probablement pas trop stupide d'imaginer que Silent
Rage ait
pu, dans d'infimes proportions, inspirer le récit de l'un des films
de science-fiction/action les plus remarquables des années
quatre-vingt sorti deux ans plus tard en 1984. En effet, l'aptitude
de John Kirby à se relever de chaque affrontement avec le shérif
Dan Stevens conforte son affiliation avec le T-800
de
l'immense Terminator
réalisé par James Cameron et découvert sur les écrans deux ans
plus tard. L'amateur pourra même pousser l'investigation jusqu'à
comparer les personnages du shérif et de sa petite amie Alison
Halman au couple formé par Michael Biehn/Kyle Rise et Linda
Hamilton/Sarah Connor dans le chef-d’œuvre du canadien. Pour le
reste, le film de Michael Miller demeure cependant bien en deçà. À
part quelques affrontements en mode karateka opposant le shérif à
une bande de bikers et quelques meurtres violents mais dénués
d'effusions de sang, Silent Rage reste
bien trop poli. L'idée de base du scénariste Joseph Fraley est
intéressante mais relativement mal exploitée. Le sujet du sérum
n'est qu'un prétexte pour faire évoluer un serial killer
indestructible dans un cadre pourtant classique. Nous ne sommes
finalement pas loin de la série Walker, Texas
Ranger,
dont les scénaristes auraient ne serait-ce qu'une seule fois,
imaginé un script à la lisière du fantastique...
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