Une carrière
cinématographique d'un peu moins de quinze long-métrages dont au
moins cinq consacrés à la prolifique Agatha Christie. Le
britannique George Pollock fut l'auteur en 1965 de la seconde
adaptation de l'un des plus célèbres romans de l'écrivain, Ten
Little Niggers, connu chez nous
sous le titre Dix Petits Nègres
avant qu'une récente et stupide polémique ne voit le roman
désormais traduit sous celui de Ils étaient dix.
Une controverse dont ne sera fort heureusement pas victime le
long-métrage puisqu'il sortira au Royaume-Unis en juin 1965 et aux
États-Unis en février 1966 sous le titre de Ten
Little Indians et en France
en mai de la même année sous celui des Dix Petits
Indiens.
Dans un remarquable noir et blanc, George Pollock convie dix
interprètes dans autant de rôles à venir s'installer dans une très
belle demeure au sommet d'une montagne par temps de neige. L'histoire
est bien connue et en l'espace de quelques jours, les convives, tous
invités par le mystérieux Monsieur Owen, vont mourir. Une énigme
que les survivants vont tenter de résoudre. Un mystère qu'ils
n'auront que le temps du répit pour percer...
''Dix petits nègres s'en furent dîner, l'un d'eux but à s'en étrangler. N'en resta plus que neuf...''
Pour
son dernier long-métrage, le réalisateur convie une belle brochette
d'interprètes parmi lesquels sept hommes et trois femmes. Parmi les
premiers, on retrouve notamment dans celui qui incarne très
clairement le personnage principal, l'acteur américain Hugh O'Brian.
Aux côtés duquel s'imposent dans leurs rôles respectifs, des
interprètes tels que les britanniques Wilfrid Hyde-White, Stanley
Holloway, Leo Genn ou encore le germano-suisse Mario Adorf. Du côté
des interprètes féminines, outre la disparition rapide de Marianne
Hoppe dont le personnage d'Elsa Grohmann est la première à être
victime du jeu pervers qui entoure le récit, on retrouve les
magnifiques Shirley Eaton et Daliah Lavi. Tous incarnent un
personnage ayant quelque chose à se reprocher. Celui dont on
n'entendra que la voix (dans la version originale, il s'agit de celle
de l'acteur Christopher Lee) se pose donc en juge et en bourreau de
ces dix individus qui derrière eux ont semé la mort...
''...Neuf petits nègres se couchèrent à minuit, l'un d'eux à jamais s'endormit. N'en resta plus que huit...''
La
superbe photographie d'Ernest Steward et la musique léchée typique
de l'époque de Malcom Lockyer participent au charme de ce film
policier entouré de mystère qui n'a malgré son âge, pratiquement
pas pris de rides. Une œuvre que l'on comparera aisément à la
poignée qui fut également inspirée avant et après par l'ouvrage
d'Agatha Christie et qui confortera l'impression qu'elle a su
demeurer intemporelle. Dans cette version de 1965, un peu de
réflexion mène à un raisonnement logique. Mais comment ne pas se
laisser porter par ce récit, surtout lorsqu'à travers une
pichenette aussi malhonnête que grassement mentionnée durant les
cinq dernières minutes, le spectateur se retrouve dans l'incapacité
de dénouer le nœud de l'affaire avant que tout ne lui soit révélé
à la fin ? Pris au piège par la perversité d'une histoire
hautement manipulatrice, il n'aura en conséquence d'autre choix que
de se faire sa propre opinion sur le bien-fondé du récit une fois
l’œuvre achevée...
Super !! J'ai adoré les films de Pollock avec Miss Marple !
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