Plus d'une décennie
avant Yeon Sang-Ho, un autre réalisateur sud-coréen eut l'idée de
tourner un film d'horreur entièrement située à l'intérieur d'un
train. Après un drame en 1995 (Eommaege Aeini Saenggyeoteoyo)
et un film d'horreur en 1999 (Ling),
le réalisateur Kim Dong-Bin s'attelait non pas à mettre en scène
des zombies comme dans le futur Dernier Train
pour Busan,
mais des fantômes. Ceux des victimes d'une horrible catastrophe
ferroviaire qui quinze ans auparavant fit des centaines de morts.
Alors que le train dont les rames encore fonctionnelles furent
réutilisées jusqu'à aujourd'hui sont utilisées pour un dernier
voyage, la jeune Oh Mi-Sun, fille d'un contrôleur qui perdit la vie
lors du déraillement, est embauchée comme employée de la
compagnie. Il s'agit de ses débuts, de nuit, à bord d'un train, et
pour une première, la jeune femme va vivre une aventure
particulièrement traumatisante puisqu'à bord, les fantômes des
passagers morts lors de la catastrophe survenue quinze ans auparavant
vont s'inviter, faisant alors des victimes parmi ceux qui ont pris
place à bord des différents wagons...
Idée
intéressante pour ce Redeu-Ai qui
contre toute attente se révèle en réalité, terriblement ennuyeux.
Le cinéma sud-coréen qui en matière de thrillers est une nation
qui s'en sort particulièrement bien, semble avoir parfois beaucoup
plus de mal à convaincre lorsqu'il s'agit de s'intéresser à
l'horreur et l'épouvante. Si Yeon Sang-Ho prouvera le contraire
onze ans plus tard, en 2005, Kim Dong-Bin a par contre des
difficultés à maintenir un semblant d'intérêt puisque le
déroulement de l'intrigue de Redeu-Ai se
révèle poussif. L’œuvre est mise en scène avec une telle
mollesse que l'on a parfois l'impression réelle que le film dure des
heures. Et pourtant... ce long-métrage n'excède pas les
quatre-vingt seize minutes... mais semble parfois atteindre les
trois, voire quatre heures, le récit stagnant plus que de raison. Il
faut patienter des dizaines de minutes avant qu'un événement
fantastique ne survienne. Et encore faut-il se contenter de peu...
Le
jeu des différents acteurs ou actrices est généralement décevant.
Les interprètes, qu'il s'agisse de l'héroïne incarnée par
l'actrice Jang Shin-Yeong ou des autres convainquent assez mal un
public qui n'y croit pas vraiment. Mais alors que l’exiguïté du
contexte aurait dû accentuer ce sentiment d'anxiété tant attendu,
Redeu-Ai propose
un contenu horrifique qui se résume à très peu de chose. Il y a
pourtant quelques idées sympathiques, EVIDEMMENT pillées au cinéma
japonais, comme cette victime qui dans les toilettes d'un wagon meurt
étouffée par une perruque. Mais pour le reste, l' œuvre de
Kim Dong-Bin est beaucoup trop bavarde et n'offre que de trop rares
incartades dans le domaine de l'effroi. Et même si les choses
s'accélèrent lors des dernières vingt minutes avec ce train qui
file à vive allure et ces fantômes hostiles qui se réveillent
enfin de leur léthargie, la médiocrité de la mise en scène, de
l'interprétation et des effets-spéciaux plombe la totalité du
concept. Profondément ennuyeux et inintéressant. Voilà ce que l'on
retient tout d'abord de ce Redeu-Ai que
l'on oubliera très rapidement une fois la projection terminée...
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