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dimanche 27 septembre 2020

Baby Phone d'Olivier Casas (2017) - ★★★★★★☆☆☆☆

 



Un père atteint de narcolepsie (excellent Michel Jonasz), une mère froide, rigide et très critique (savoureuse Marie-Christine Adam), une épouse quelque peu délaissée (épatante Anne Marivin), un ami d'enfance manager (génial Pascal Demolon) d'une chanteuse à succès (Barbara Schultz) ainsi qu'un addict au sexe (Lannick Gautry)... C'est autour de ses parents, de son épouse, de ses amis et d'une chanteuse qu'il rencontrera pour la première fois que Ben (Medi Sadoun) décide sans avoir d'abord consulté Charlotte, d'organiser un dîner le vendredi à venir. Parents d'un tout jeune bébé, c'est sa mère qui s'en occupe dans une grande majorité des cas puisque le père, lui, est accaparé par son ambition de devenir célèbre grâce à ses compositions musicales. Un sujet au centre de nombreux désaccords non seulement entre les époux, mais également entre Ben et sa mère Monique qui verrait bien son fils prendre la place de son père à l'usine afin de permettre à ce dernier de prendre enfin sa retraite.... Alors que tous les convives (ou presque) sont présents, les amis Simon et Nathan passent voir le bébé endormi dans sa chambre tandis que Monique, son époux Hubert, Ben et Charlotte sont dans le salon. Penchés au dessus du berceau, les deux hommes prennent un ton moqueur et se font des révélations sans savoir qu'un Baby Phone retransmet justement dans le salon tout ce qu'ils disent. Ben et ses parents apprennent notamment que Nathan a couché avec Charlotte. Dès leur retour parmi leurs hôtes, les deux hommes constatent que l'ambiance est devenue glaciale...


C'est dans ce contexte que partagent beaucoup de longs-métrages que le réalisateur et scénariste Olivier Casas (ici aidé à l'écriture du scénario par Serge Lamadie et Audrey Lanj) réalise son tout premier format long après une série de courts-métrages dont l'un, éponyme, et d'un durée de quinze minutes traitait déjà du même sujet. Ou comment un simple petit appareil censé surveiller à distance les faits et gestes d'un bébé endormi peut avoir de lourdes conséquences sur une soirée. Baby Phone réuni tout un panel d'excellents interprètes eux-même soumis à un cahier des charges plutôt réjouissant : chacun y va en effet de son hypocrisie, certains avec nuance quand d'autres y vont franchement dans la démesure. Dans le domaine de la courtoisie, c'est Michel Jonasz/Hubert qui remporte le trophée de la bienveillance. Caché derrière son personnage atteint de narcolepsie qui passe le plus clair des quatre-vingt quatre minutes que dure le film à dormir, les rares fois où l'acteur/chanteur s'exprime c'est avec prévenance et dans ces moments là, on se tait et on l'écoute. Marie-Christine Adam qui incarne son épouse est l'exact contraire de Hubert. Froide et critique, elle ne se résigne jamais à tenir son rôle de convive mais passe son temps (peut-être avec un malin plaisir d'ailleurs) à remettre en question tout ce que dit et fait sa belle-fille. Charlotte qui elle, bouillonne véritablement. Pascal Demolon, égal à lui-même, est sans doute l'une des pièces maîtresses de ce petit jeu de massacre qui souffre parfois étrangement de silences. Sans doute placés ça et là pour que le spectateur ressente la gêne au sein de ce petit groupe d'amis et de membres d'une même famille qui ont des choses à cacher et donc, autant de choses à révéler...


Pascal Demolon, donc. Dans le rôle outré du manager hypocrite rattrapé (et donc sauvé) par ses émotions lors d'un dernier quart-d'heure qui explose les certitudes concernant l'issue de cette comédie plus légère que vraiment grave tout en se concluant de manière relativement touchante. Chacun y est à sa place, et même si l'on ne vit jamais de grands moments comme cela pu être le cas devant des classiques tels que Un Air de Famille de Cédric Klapisch en 1996, Cuisine et Dépendances de Philippe Muyl en 1992, Le Prénom d'Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte en 2012 ou de manière plus grave comme par exemple dans le cas de Préjudices d'Antoine Cuypers en 2015, on ne s'ennuie pas un seul instant. Medi Sadoun sort un peu de ses rôles de français d'origine maghrébine un peu lourds (Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu de Philippe de Chaveron et sa séquelle) pour celui d'un individu ivre de reconnaissance (faire croire que son père est sur le point de mourir pour parvenir à convaincre Simon de participer au dîner, il fallait oser!). Sans être un chef-d’œuvre ni proposer d'étourdissants dialogues, Baby Phone est cependant divertissant et permet de réunir une brochette d'interprètes attachants. Le film d' Olivier Casas est d'abord une sympathique comédie. Simple et sans prétentions...


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