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lundi 28 septembre 2020

Andy de Julien Weill (2019) - ★★★★★★★☆☆☆

 



Un titre franchement anodin et un scénario qui fleure bon la comédie légère. Un réalisateur et scénariste (Julien Weill) qui à part autant de courts-métrages qu'une main compte de doigts n'a pas fait grand chose d'autre depuis ces vingt dernières années... Ça n'est pas que cette affaire débute mal mais pour commencer, on n'en attend cependant pas grand chose. Pourtant voilà, au générique de Andy apparaît le nom de Vincent Elbaz et là, c'est une autre histoire. Celui qui fit les joies des amateurs de comédies françaises en apparaissant notamment dans le second long-métrage de Cédric Klapisch Le Péril Jeune ou plus tard dans la saga La Vérité si je Mens de Thomas Gilou incarnait l'année dernière un personnage aux antipodes du séducteur prétentieux de l'excellent Je ne suis pas un Homme Facile d’Eleonor Pourriat. Dans Andy, écrit par le réalisateur ainsi que par Grégory Boutboul, Bernard Jeanjean et l'acteur lui-même, Vincent Elbaz incarne un personnage de looser, vivant sur le dos des autres. Un parasite en somme, qui après s'être fait larguer par sa dernière compagne se retrouve à la rue. 


Par chance, il trouve le moyen de s'installer dans un foyer grâce à la bienveillance de Reda (épatant Yannig Samot) bien qu'à son arrivée, l'accueil que lui réserve Margaux (excellente Alice Taglioni) soit un peu froid. Contraint de partager la même chambre que Philippe, un ours fort attachant malgré son apparence de brute, Thomas a le devoir de faire ses preuves en cherchant du travail s'il veut pouvoir rester dormir au foyer les prochaines semaines. Mais alors que de toute son existence il n'a travaillé que deux ans dans un Mac Do il y a de nombreuses années, qu'il a toujours eu l'habitude de mendier de l'argent auprès de ses parents (interprétés par Brigitte Roüan et Jacques Weber) et que jusqu'à maintenant, il n'a fait que s'incruster chez les autres, Thomas va devoir se prendre en main. Fainéant comme pas deux, il trouve l'emploi idéal : Escort Boy. Et c'est sous le pseudonyme d'Andy que Thomas se lance dans le métier. Mais les choses vont se révéler plus compliquées qu'elles n'en ont l'air. En effet, on ne s'improvise pas Escort Boy lorsque l'on est mal à l'aise en présence de vieilles rombières ivres de connaître une seconde jeunesse auprès d'un beau et jeune ''étalon''...


Nous ne nous y attendions certainement pas mais Andy est une excellente surprise. Pourtant, ça n'était pas gagné d'avance. Car avec un tel contexte, entre un individu incapable de faire grand chose de ses mains sans se sentir mal, parasite de la société, quasi SDF, installé dans un foyer style Sonacotra (en moins glauque tout de même), avare et pas très moral, Andy aurait pu verser dans un courant social très sombre. Mais c'était sans compter sur les qualités d'un scénario qui a la faculté de mélanger les genres avec un certain brio. Comédie pas vraiment dramatique, l’œuvre de Julien Weill distille surtout un vent de fraîcheur et communique un bonheur inattendu de la part de personnages plongés dans un marasme quotidien. Une histoire d'amour bancale entre Thomas le parasite et Margaux qui travaille au sein d'un foyer pour SDF. Des situations pittoresques, nombreuses, à l'image desquelles Vincent Elbaz incarne un Escort Boy gauche et ridicule invitant Margaux à participer à une magouille qui heureusement pour eux, n'aura pas de conséquences fâcheuses. Il faut dire que le scénario offre déjà à ces deux personnages éminemment touchants, un quotidien relativement chargé. Son père à LUI est alcoolique et sa mère atteinte de la maladie d'Alzheimer. Son ancien compagnon à ELLE, un individu particulièrement violent qui la battait lorsqu'ils étaient ensemble, la poursuit où qu'elle aille.


C'est souvent léger, parfois grave, mais en général tout à fait attachant. La relation entre les deux personnages est touchante et devient même carrément émouvante lors d'une rencontre nocturne entre ces deux êtres qui sortent de l'ordinaire. Julien Weill évite le larmoyant et malgré un contexte difficile, le réalisateur et scénariste nous propose une sympathique comédie interprétée par un panel d'excellents acteurs parmi lesquels on reconnaîtra notamment le savoureux Philippe Cura de la série Caméra Café dans le rôle de Philippe, le compagnon de chambre de Thomas ou Nicolas Wanczycki dans celui de Marc, l'ancien petit ami persécuteur de Margaux. Mais pour être tout à fait irréprochable, Andy aurait sans doute mérité d'approfondir le personnage interprété par l'excellent Vincent Elbaz. Car si la froideur de Margaux est justifiée par son ancienne relation avec un homme violent, réduire l'attitude de Thomas au simple fait qu'il exploite la gentillesse des autres par simple fainéantise est peut-être un peu trop réducteur. À part cela, Andy permet de passer un très agréable moment...


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