Lors d'un moment
d'inattention alors qu'il est au volant de son véhicule, Jacob
Harlon provoque un terrible accident qui heureusement les épargne
lui et son épouse Kate mais coûte la vie à Tom, son meilleur ami.
Lors du procès, Jacob est jugé coupable du décès de Tom et il est
condamné à plusieurs années de prison dans un établissement de
haute sécurité. Là bas, il n'a pas d'autre choix que de faire ses
preuves et se montre d'une très grande violence à l'égard de
certains prisonniers. Ayant rejoint le gang des blancs, il est
désormais sous les ordres de Bottles, leur chef. À sa sortie de
prison, Jacob n'est plus l'homme qu'il était à son arrivée. Bardé
de tatouages reflétant son histoire derrière les barreaux, il est
contraint par ses anciens codétenus de participer à un dernier coup
après que l'un d'entre eux l'ait menacé de s'en prendre à Kate et
leur fils auxquels il n'a pourtant pas donné la moindre nouvelle
depuis sept ans. Divorcé depuis, Jacob ne le sait pas mais il est
surveillé par la police et notamment l'inspecteur Kutcher. Ce dont
il ne se doute pas non plus, c'est que Frank, dit ''Shotgun'',
un ancien codétenu qui lui aussi est sorti de prison est en lien
avec la police et s'apprête à trahir Jacob. Shot
Caller
raconte l'histoire de Jacob, de l'accident qui l'a mené en prison
jusqu'à ce dernier ''coup'' auquel il est obligé de participer...
Étrange
cas de film de prison que ce Shot Caller
signé par le réalisateur américain Ric Roman Waugh, notamment
auteur du récent et très réussi thriller/catastrophe Greeland
– le Dernier Refuge.
Sur un scénario écrit de ses propres mains, Ric Roman Waugh
apporte sa contribution à un genre presque aussi encombré que les
prisons elles-mêmes. Traduit chez nous sous le titre L'Exécuteur
alors même qu'il signifie ''Coup
de feu'',
Shot Caller
est une œuvre longue de cent-vingt minutes environ et d'une violence
parfois extrême. Servie par un casting des plus intéressant, on
retrouve dans le rôle de Jacob Harlon l'acteur danois Nikolaj
Coster-Waldau dont la carrière débuta brillamment en 1994 lorsqu'il
interpréta le rôle principal de l'excellent thriller Nattevagten
de Ole Bornedal. Vu dans la série à succès Game
of Thrones,
le danois a également notamment joué dans le dernier et misérable
long-métrage de Brian de Palma, Domino
l'année
dernière. Sa transformation dans Shot Caller
est stupéfiante. De l'homme d'affaire sympathique et relativement
lisse, son personnage se mue en un prisonnier violent, gagnant en
muscles, tatoué un peu partout sur le torse, nanti d'une moustache
renforçant son inquiétante apparence et surtout d'une froideur
terrifiante. À ses côtés, on peut notamment citer la présence de
Omari Hardwick dans le rôle du flic Kutcher, de Lake Bell dans celui
de Kate, l'épouse du héros, de Jeffrey Donovan dans la peau de
Bottles ou encore de Emory Cohen dans celle de Howie. Mais outre
l'interprète principal, celui qui tire véritablement son épingle
du jeu, c'est l'acteur américain Jon Bernthal (rendu célèbre chez
nous grâce à son rôle de Shane Walsh dans la série The
Walking Dead),
absolument génial dans le rôle de ''Shotgun''.
Le crâne rasé, le corps tatoué de partout, il incarne à merveille
le stéréotype du criminel que l'on imagine enfermé dans les
prisons américaines...
Il
faut savoir que Shot Caller
fut visible ici dans une version doublée en français avec accent
canadien. Ce qui peut paraître un détail mais qui se révèle
parfois déstabilisant. L'interprétation de Nikolaj Coster-Waldau et
du reste du casting est absolument irréprochable. Sur le thème de
la vie en milieu carcéral, le réalisateur Ric Roman Waugh convie
tout un panel de ''Gueules''
incroyablement charismatiques. De quoi ne surtout pas donner envie
aux criminels en herbe d'aller faire un tour en prison ! La
violence est souvent extrême et parfois dérangeante dans sa mise en
œuvre. Les meurtres au couteau artisanal n'y sont pas rares mais
Shot Caller
culmine sans doute lors de l'éprouvante séquence lors de laquelle
Jacob élimine le traître ''Shotgun''.
Un meurtre long, douloureux, sanglant, qui poussera très
certainement le spectateur à avoir pitié de cet individu pourtant
peu recommandable. Si Ric Roman Waugh tente d'apporter sa part
d'expertise sur la psychologie de son principal personnage, il en
oublie quelque peu celle des autres. Là où le bât blesse
véritablement avec Shot Caller
concerne le montage. En choisissant de passer à intervalles
réguliers de séquences montrant Jacob lors de son séjour en prison
à celles pointant le présent et le dernier coup auquel il
participe, Ric Roman Waugh évité sans doute à son œuvre une
approche par trop classique ; En revanche, le montage s'avère
parfois, et même très souvent, chaotique et désordonné. On en
ressort avec l'impression d'avoir échappé à une œuvre qui aurait
pu devenir culte mais qui au fond, ne s'avère être qu'une
intéressante proposition mais non dénuée de défauts
rédhibitoires...
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