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vendredi 28 août 2020

Pink Flamingos de John Waters (1972) - ★★★★★★★★☆☆



Pink Flamingos est LE film culte de John Waters. Ce qui ne doit bien évidemment contraindre personne à le préférer à n'importe quel autre de ses treize longs-métrages réalisés entre 1969 et 2015. L'un des papes du cinéma trash réalisait en 1972 ce qui allait devenir l'un des monuments du genre et l'un des représentants du courant ''Midnight Movie'' parmi lesquels on retrouve notamment Freaks, la Monstrueuse Parade de Tod Browning, El Topo d'Alejandro Jodorowsky ou bien Eraserhead de David Lynch. En 2015, John Waters réalise ce qui demeure encore jusqu'à aujourd'hui son dernier ''méfait''. Le remake de son propre ''chef-d’œuvre'', intitulé Kiddie Flamingos et malheureusement toujours demeuré inédit chez nous. Mais revenons en 1972 avec Pink Flamingos dont la réputation demeure un tout petit peu galvaudée, surtout si on le compare à Female Trouble ( 1974) ou à Desperate Living (1977) que votre serviteur considère comme les meilleurs films de John Waters dans sa période la plus trash !

Le réalisateur originaire de Baltimore où il tourna tous ses films nous y conte les mésaventures de Babs Johnson que la presse locale surnomme ''The filthiest person alive'' (La personne la plus sale du monde). Le couple de fétichistes formé par Connie et Raymond Marble va tout tenter afin de détrôner Babs de son statut en usant de tous les stratagèmes. Comme à son habitude, John Waters s'entoure de familiers. C'est ainsi donc qu'outre la présence de l'indispensable Divine (la star travestie du cinéma indépendant Glenn Milstead), nous retrouvons à l'écran tous ceux qui dès les débuts de carrière du réalisateur, participèrent à l'explosion de son univers décadent. Edith Massey incarne notamment le rôle d'Edie, la mère de Babs Johnson/Divine, Mink Stole et David Lochary le couple Marble, Mary Vivian Pearce l'amie des Johnson, quant à Cookie Mueller, elle interprète le rôle de Cookie, une détective chargée de surveiller les activités de Babs pour le compte de Connie et Raymond Marble...

C'est un monde à part auquel nous convie John Waters. À l'extrême opposée de la Californie et de ses plus belles plages, Pink Flamingos expose des marginaux. À l'image d'Edie, qui vit dans un parc pour enfant et qui est obsédée par les œufs de poule qui constituent son unique repas. Pire actrice de la ''famille Waters'', elle éructe son désir de manger des œufs de son timbre criard parfois insupportable. De Crackers (l'acteur Danny Mills, dont Pink Flamingos sera le seul fait d'arme) aux mœurs étranges. Pires demeurent les Marble. Le couple enlève de jeunes femmes et les enferment dans leur cave où leur serviteur Channing (Channing Wilroy) les engrosse. Le but ? Vendre les bébés à des couples homosexuels afin d'en retirer des bénéfices qui leur permettront de financer un réseau de vente d'héroïne dans les écoles. Et puis, il y a Divine. Toujours sexy, ventripotente, maquillée à outrance, vêtue de costumes éveillant la curiosité d'anonymes dont certains badauds aperçus en ville ne semblent pas se douter que le tournage d'un film a lieu. Objet de curiosité, de fascination ou de rejet, elle compose un personnage évoluant dans un univers vraiment, vraiment dégueulasse.

John Waters ne s'économise pas lorsqu'il s'agit de mettre en scène des séquences parfois absolument abjectes. La nudité y est souvent repoussante, l'exhibition y est reine et la vulgarité un mode de pensée. Ici, tout est affaire de mauvais goût. Les actrices et acteurs jouent mal, mais en même temps, quel fan du réalisateur ou de ses interprètes s'en plaindrait ? Le principal intérêt de cette ''Monstrueuse Parade'' réside dans la surenchère à laquelle s'adonnent des interprètes tous voués à la cause immorale de John Waters. Fascination ou rejet, oui, lorsque David Lochary s'exhibe une saucisse suspendue au bout du pénis. Lorsque Danny Mills/Crakers viole Cookie Mueller/Cookie lors d'un ébat où deux poules font les frais de sa dérangeante libido. Mais LA scène culte de Pink Flamingos, celle qui ne fit appel ni à l'imagination de John Waters ni à la fiction mais à l'inspiration exclusive de Divine est celle qui clôt Pink Flamingos et qui, selon les versions proposées, est soit visible sous forme de diaporama, soit a tout simplement été coupée, soit est visible dans son intégralité. L'anecdote veut que John Waters ne sachant comment mettre un terme à son récit, Divine, en voyant un chien déféquer en pleine rue, décida d'aller ramasser la crotte afin de la manger et ceci, pour de vrai. Pour avoir eu le ''privilège'' d'assister à la chose, je peux affirmer que la scène ne souffre d'aucun subterfuge visant à faire croire qu'il s'agit d'un acte fictionnel. Une ''proposition'' qui symbolise au fond l’œuvre à laquelle on vient d'assister. Un acte d'une totale liberté, trash et irrévérencieux. Un sommet du genre...

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