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mercredi 24 juin 2020

La Nuit de la Mort de Raphaël delpard (1980) - ★★★★★★☆☆☆☆



Je m'étais promis de le voir celui-ci. Juste après avoir lu l'excellent dossier que lui ont consacré David Didelot, Patrick Callonnec et Jean-Sébastien Caboury dans le numéro 17 de Vidéotopsie. Éviter la redondance va se révéler un challenge de taille car si l'on considère la chose en des termes similaires, il est un fait que le film semble emprunter à d'autres quelques bonnes idées. Du Locataire de Roman Polanski, le cinéaste français Raphaël Delpard dont il s'agit ici du troisième long-métrage après le porno (soft?) Perversions en 1976 et la comédie Ça va pas la Tête en 1978, il intègre une galerie de personnages similaires. Ambigus, révélant des faciès inquiétants. Filmés parfois dans la pénombre et le visage blafard lorsque produit l'étrange cérémonie cannibale. Nous sommes en 1980, et au tout début des années quatre-vingt, on ne peut pas dire qu'en France les films d'horreur et d'épouvante pullulent sur le territoire hexagonal. Quant au gore, il faudra sans doute attendre jusqu'au Baby Blood d'Alain Robak en 1989 pour avoir l'honneur d'assister à un spectacle acceptable. Pourtant, c'est bien neuf ans plus tôt que le film de Raphaël Delpard débarque sur les écrans. Si le film n'attire pas les amateurs d'hémoglobine par millions, ça n'est sans doute pas à cause de ses qualités car contrairement à un Jean Rollin plus proche de la série Z que B, Raphaël Delpard réalise une œuvre pas tout à fait dispensable et même relativement surprenante.

Arghhh ! Si seulement ses interprètes n'étaient pas si mauvais pour la plupart, cette petite bande horrifique que certains tiennent comme culte ornerait peut-être le haut des étagères consacrées aux classiques de l'horreur et de l'épouvante. Si la véritable héroïne de La Nuit de la Mort est Isabelle Goguey (Le Pouvoir du Mal, La Grande Récré, Les Phallocrates), c'est évidemment la présence de Charlotte de Turckheim qui intrigue. Dans le rôle de Nicole, jeune infirmière aux services de la directrice d'une maison de retraite un peu spéciale (Betty Beckers dans la peau d'Hélène), l'actrice et humoriste ne va malheureusement pas faire long feu. Remplacée par la jeune et jolie Martine, foutue à poil, allongée sur une large table en bois, éventrée, éviscérée puis dévorée, on la retrouve plus tard suspendue à un crochet à viande que n'aurait sans doute pas renié une célèbre 'Tronche de Cuir'. Quelques effets gores du plus bel effet parsèment donc cette Nuit de la Mort mise en musique par le compositeur et chef d'orchestre Laurent Petitgirard qui se fera surtout connaître grâce à la série télévisée Maigret (la version avec Bruno Cremer) bien qu'il ait également composé un certain nombre de bande originales de films pour le cinéma.

Deux ou trois thèmes particulièrement austères ne venant surtout pas briser la monotonie des lieux où vivent des vieillards qui ressemblent davantage à des vampires qu'à de gentils retraités. Bien que le film ne soit pas à la hauteur sur certains points (il est très rare que l'on ressente le moindre sentiment de peur, les jump scares sont déficients et l'interprétation parfois médiocre), on passe cependant un assez agréable moment, le rythme et l'atmosphère trouvant malgré tout une belle impulsion lors du dernier quart-d'heure avec, un final inattendu bien qu'assez mal mené. En effet, en parallèle aux agissements des pensionnaires de la maison de retraite sévit un tueur qui transperce la gorge de ses victimes à l'aide d'une aiguille en or. Le sujet étant traité de manière relativement laconique, l'inefficience du climax final s'en ressent fortement. Bien que La Nuit de la Mort ne fasse pas partie des grands classiques de l'épouvante, on pourra toujours arguer avec un certain chauvinisme que Raphaël Delpard, bien avant Kevin Connot et son Motel Hell (les pensionnaires tentent de faire prendre du poids à leur futur repas tandis que le fermier de Motel Hell gavait ses victimes), ou Tony Scott et The Hunger (étrange similitude des corps qui se dégradent dès lors que leur est refusé leur comptant de sang humain), avait évoqué des situations reprises plus tard d'autres, et ce, bien entendu, par le plus grand des hasard. Au titre des interprètes qui retiennent notre attention, nous noterons la présence de Michel Flavius dans le rôle de Flavien, de type 'Igor', ce personnage rencontré dans bon nombre de récits et de films et dont l'un des plus connus demeure l'assistant du célèbre Frankenstein. Ce parfait inconnu qui ne semble pas avoir joué dans d'autres longs-métrages s'en sort relativement bien. Tout comme l'actrice Betty Becker qui elle, par contre, joua dans une trentaine de films.

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