En 1998, le réalisateur
Michael Matessino réalisait un documentaire entièrement consacré à
l'un des chefs-d’œuvre de John Carpenter, The Thing,
lequel ne remporta pourtant pas le succès lors de sa sortie.
Coïncidant avec celle de E.T de Steven Spielberg, le
public préféra se laisser influencer par la gentille créature
perdue sur notre planète plutôt que par l'immonde xénomorphe
prenant l'apparence de toute forme de vie qu'il a au préalable
absorbé. Et pourtant, au fil du temps, le long-métrage de l'auteur
de Christine, de New York 1997 ou de
Prince des Ténèbres va gagner ses galons d’œuvre
culte et devenir l'un des plus grands films de science fiction
horrifique de tous les temps, rejoignant ainsi le classique de Ridley
Scott, ''Alien, le Huitième Passager''. Comme nous l'apprend
notamment le documentaire The Thing : Terror Takes Shape,
si John Carpenter était déjà à l'époque un grand fan de The
Thing from Another World réalisé par Christian Nyby en 1951
et première adaptation de la nouvelle Who Goes There ?
de John W. Campbell, il n'a cependant pas l'intention de reproduire
la même histoire en tenant compte des évolutions techniques en
matière d'effets-spéciaux mais de rester plutôt fidèle à la
nouvelle que Christian Nyby avait choisi d'adapter librement.
Constitué
majoritairement d'une succession d'entretiens avec une partie des
interprètes de The Thing, du réalisateur lui-même et
d'une partie de l'équipe technique, c'est donc en compagnie de John
Carpenter, des acteurs Kurt Russell (Macready), Richard Masur
(Clark), Charles Hallahan (Norris), Joel Polis (Fuchs), des
maquilleurs Rob Bottin (effets-spéciaux de maquillage), Stan Winston
(effets-spéciaux additionnels de la créature), Peter Kuran
(effets-spéciaux optiques), Albert Whitlock (Matte painting) et
Susan Turner (modéliste), du producteur David Foster, du scénariste
Bill Lancaster, du directeur de la photographie Dean Cundey, du
monteur Todd Ramsay et du production designer John Lloyd que l'on
remonte jusqu'aux origines du film sorti sur les écrans américains
le 25 juin 1982 et dans l'hexagone le 3 novembre de la même année.
Ponctué de quelques rares images d'archives, The Thing :
Terror Takes Shape est un complément idéal même si
certains aspects n'y sont pas encore évoqués (comme la réflexion
entourant l'identification de la créature à travers le regard des
protagonistes).
Chacun y va de son
anecdote, Richard Masur évoquant fort logiquement sa relation avec
Jed, le chien qui apparaît au début du film et qui causera le
monstrueux remue-ménage qui perturbera le quotidien d'une équipe de
recherche installée dans une station située en Antarctique. Autre
point de vue fort logiquement présent dans ce passionnant
documentaire : les effets-spéciaux, et notamment l'incroyable
travail de peinture d'Albert Whitlock et les ''monstrueux''
maquillage réalisés par Rob Bottin, et notamment la séquence la
plus difficile à mettre en place mettant en scène le personnage de
Norris victime d'un infarctus avant que les autres membres de
l'équipe ne se rendent compte qu'il s'agit en réalité de l'une des
formes prises par le xénomorphe polymorphe. Un travail colossal et
une patience à toute épreuve de la part de l'acteur et de l'équipe
en charge des effets-spéciaux qui n'a alors droit à aucune erreur.
The Thing : Terror Takes Shape, c'est le plaisir
de replonger le spectateur au cœur d'un récit passionnant à
travers la parole de ses principaux ''acteurs'', mais peut-être plus
encore celui de voir et d'entendre John Carpenter s'exprimer à son
sujet. Et l'occasion pourquoi pas, de regarder ensuite pour une
énième fois ce chef-d’œuvre de la science-fiction qu'est The
Thing...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire