Si lors d'un réveillon
de Noël vous avez convié vos proches, vos collègues de travail ou
vos voisins à passer un moment en votre compagnie et que vous
trouvez que la soirée s'éternise au delà du raisonnable, un
conseil : passez-leur le dvd de Mixed Nuts
de la scénariste, productrice et réalisatrice américaine Nora
Ephron et vous serez certains qu'ils trouveront une bonne excuse pour
débarrasser le plancher au bout d'une toute petite demi-heure. Le
temps qu'il leur faudra prendre pour réaliser combien cette comédie
dite ''de Noël'' ou ''de fin d'année'' est pitoyable. À vous
donner des maux de tête terribles et à faire passer n'importe
quelle comédie franchouillarde pour un chef-d’œuvre du cinéma
comique. On savait les américains peu prompts à accoucher de
remakes à la hauteur des longs-métrages dont ils s'inspirent.
Qu'ils piochent dans le cinéma horrifique asiatique ou espagnol, ou
qu'ils empruntent chez nous quelques bonnes idées de comédies,
rares sont ceux qui parviennent à éclipser les œuvres
originales...
Imaginez :
Philip, Catherine et leur patronne Blanche Munchnick, mais aussi le
père Noël Felix, sa petite amie Gracie enceinte jusqu'aux dents et
Chris le travesti réunis le soir du réveillon du 24 décembre dans
l'appartement servant à l'association ''Sauve
qui veut''.
Si cela éveille quelque chose chez vous de bien connu sur notre
territoire, ça n'est pas le fruit du hasard. En effet, Mixed
Nuts
n'est rien d'autre que le remake américain de la comédie culte de
Jean-Marie Poiré, Le Père Noël est une Ordure
sortie sur les écrans en 1982 et elle-même déjà adaptée de la
pièce de théâtre éponyme créée en 1979 par la troupe du
Splendid.
Que les américains aient eu envie de l'adapter à leur manière est
une chose. Demandez au public français ce qu'il en pense et il vous
répondra que le concept même est une offense à cette merveille
d'humour trashy merveilleusement interprétée par Josiane Balasko,
Marie-Anne Chazel, Anémone, Christian Clavier, Gérard Jugnot,
Thierry Lhermitte, Jacques François et Bruno Moynot. Bien que Steve
Martin soit objectivement reconnu comme l'un des grands acteurs
comiques du cinéma américain, cela ne l'a pas empêché de
participer au tournage de l'un des plus mauvais films de toute
l'histoire du cinéma...
Et
pour celles et ceux qui en douteraient encore, nul besoin de se
farcir les quatre-vingt dix-sept minutes que dure Joyeux
Noël
(titre français de Mixed Nuts)
puisque une poignée seulement suffira aux plus fins observateurs
pour se rendre compte de l'ampleur des dégâts. Et c'est là, sans
évoquer le simple fait que le film de Nora Ephron soit le remake
d'une œuvre culte et donc intouchable, non. Simplement, en tant que
comédie à part entière, inspirée ou non d'un autre long-métrage,
Joyeux Noël
est si mauvais, si pathétique, tellement surjoué et caricatural,
appesanti par une bande originale d'une exceptionnelle mièvrerie, et
surtout, pauvres français anglophobes que nous sommes, si atrocement
doublé (à croire que les doubleurs français se sont volontairement
acharnés à faire de leurs personnages respectifs des guignol au
rabais), que l'on ne pense qu'à une chose. Une toute petite chose...
trouver une excuse pour fuir l'écran et échapper à cette MERDE INTÉGRALE (désolé pour les majuscules) qu'est le film de Nora
Ephron.
Rétrospectivement,
lorsque le générique de fin arrive, on repense à celui qui ouvre
les hostilités et lors duquel, l'ignare y apprend que Mixed
Nuts
est inspiré du Père Noël est une Ordure
(en français dans le texte). Sans même que soit évoqué le nom de
Jean-Marie Poiré, ou celui des différents membres de la troupe du
Splendid qui en sont à l'origine. Une honte qui laisse sans doute
envisager le pire : que la réalisatrice et sa sœur Delia aient
eu l'outrecuidance de laisser penser à leur public qu'elles
pouvaient, ELLES, en être à l'origine. Manque de bol pour les deux soeurs, le
film et si mauvais que le spectateur français verra finalement dans
cette omission une chance pour Poiré, Clavier, Lhermitte, Balasko et
les autres de ne pas être cités au générique de cette série même
pas digne d'être Z. Sirupeux et donnant de fortes migraines, on ne
s'étonnera pas que Nora Ephron ait fait de Mixed
Nuts une
comédie épurant totalement l'aspect irrévérencieux du
chef-d’œuvre de Jean Marie Poiré. Vous espériez Philip adapter
le ''Putain d'ta
mère, salope'' de Pierre Mortez ou la voix au téléphone le
''J'parle
pas aux pd passe-moi la gouine !''
déclamé par Michel Blanc ? Ne rêvez pas. Aux States, on lisse
les dialogues comme les costumes ou les décors. Si un soir on vous
propose de découvrir Mixed Nuts,
vous comprendrez alors que votre hôte considère que la soirée a
assez duré et qu'il est temps de rentrer chez vous... Dans ce cas
là, pas deux solutions : prenez votre manteau et fichez le
camp...
Entièrement d'accord, on se demande l'intérêt de faire un remake et d'enlever tout ce qui en a fait son succès. La bande annonce suffit amplement sauf si on a envie de constater les dégâts par soi même. https://youtu.be/ZtlgmZYuuqE
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