Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


mercredi 29 avril 2020

The Quarry de Scott Teems (2020) - ★★★★★★★★☆☆



Sans la présence de l'acteur Michael Shannon, ce second long-métrage du réalisateur Scott Teems onze ans après That Evening Sun aurait pu passer tout à fait inaperçu. Une indifférence que n'aurait pas mérité The Quarry tant son sujet, la mise en scène et l'interprétation méritent que l'on s'y attarde le temps de ses quatre-vingt dix-huit minutes. Autant de temps qu'il en faut pour construire une histoire apparemment simple mais suffisamment solide pour que le spectateur conserve toute sa patience devant une œuvre qui a tendance à imprimer un rythme excessivement lent. De quoi, sans doute, faire tenir le scénario du réalisateur et d'Andrew Brotzman sur la durée. Car il faut bien le reconnaître, Scott Teems se complaît à étirer le récit jusqu'au point de rupture. Celui qui mène au découragement de spectateurs habitués sans doute à davantage d'action. Des cascades, The Quarry se refuse à tout débordement au point qu'aucune ne viendra gripper la lente tension qui peu à peu va s'installer au cœur d'une petite localité du Texas où sont implantés bon nombre de mexicains. C'est là que débarque un bien curieux personnage qui plus tôt, a assassiné un homme avant de cacher son corps dans une carrière. Un pasteur qui malgré le peu d'impression positive qu'il laisse d'abord auprès des villageois va parvenir à se faire accepter.

Alors qu'à l'église, les paroissiens vont se faire de plus en plus nombreux à assister aux messes, lorsque deux frères dérobent la voiture du pasteur, l'histoire bifurque vers un récit où le mystère entourant ce personnage ne va cesser de grandir...Cet homme d'église dont le comportement trouble va interroger le caractère méfiant du shérif Moore (Michael Shannon) semble en effet cacher un lourd secret directement lié à un élément découvert chez l'un des voleurs. Valentin (l'acteur Bobby Soto) et son jeune frère sont rapidement soupçonnés d'être responsables de la mort de celui dont le cadavre sera découvert enterré dans la carrière. Se pose alors la question des scrupules. Ce remord qui étreint de plus en plus au fil de l'intrigue, le pasteur David Martin qui se sait, lui, responsable de la mort de l'homme et qui va devoir vivre avec l'idée que l'on condamne injustement un autre que lui. L'ambiance de The Quarry se veut de plus en plus pesante. Parallèlement à l'enquête policière que le spectateur sait prendre une mauvaise direction, on assiste peu à peu à la lente agonie d'un pasteur revendiquant une foi en Dieu de plus en plus affirmée.

Shea Whigham incarne à merveille cet homme de dieu usurpateur d'identité déchiré entre ferveur, scrupules et cette nécessité de conserver une certaine opacité pour que ne soit jamais découverte sa véritable identité. The Quarry baigne dans un culte religieux parfois quasi mystique tout en évitant scrupuleusement de dresser le portrait d'une communauté prête à à sacrifier l'un des leurs au nom de la foi. Les soupçons des uns et des autres n'étant jamais clairement établis autrement qu'à travers le personnage incarné par Michael Shannon, il devient difficile alors d'évaluer dans quelles mesures et dans quelle direction les événements vont bifurquer. On oublie très rapidement le rythme léthargique imposé par la mise en scène de Scott Teems pour se laisser porter par une angoisse sans cesse grandissante. La rédemption du héros y connaît des limites que son instinct de survie n'ose pas franchir. La sobriété de The Quarry est exemplaire et le dénouement d'un pessimisme absolu...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...