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mercredi 29 avril 2020

Plagi Breslau de Patryk Vega (2020) - ★★★★★★☆☆☆☆



Vous allez dire que je suis maniaque, que je cherche la petite bête ou que je suis de mauvaise foi (et pour quelle raison, d'ailleurs, le serais-je ?), mais il y a des détails qui demeurent inacceptables et empêchent de s'imprégner totalement d'un récit ou de son univers. Ce petit ''caillou dans le soulier'' qui empêche mon cerveau de fonctionner à vitesse réduite pour ne laisser que s'exprimer l'imaginaire du scénariste et réalisateur polonais Patryk Vega, auteur d'une poignée de longs-métrages et d'épisodes de différentes séries aux titres parfois imprononçables. Plagi Breslau est son antépénultième effort, et si l'on ne doit évoquer qu'un seul film ayant pu lui servir de source d'inspiration, celui auquel on pense forcément en premier est Se7en que David Fincher réalisa vingt-trois ans auparavant. Car oui, tous les deux se complaisent dans une sordide histoire policière, les stigmates qu'exhibent les cadavres de l'un rappelant furieusement ceux de l'autre. Authentique chef-d’œuvre du thriller sombre et décrépi, il fallait être gonflé pour oser s'aventurer un demi-siècle plus tard sur les terres fétides du classique américain...

Mais lorsque l'on n'a pas, semble-t-il, une once d'imagination, ou quand celle-ci paraît si prétentieuse qu'elle semble incapable de se remettre en question, ça peut donner parfois des œuvres telles que Plagi Breslau. Un long-métrage qui se veut véritablement dérangeant en repoussant les limites de l'horreur à travers la découverte de divers cadavres (il faut le reconnaître, tout de même très impressionnants) tous liés par une même affaire,mais qui s'avère en réalité parfois involontairement drôle. Quant au caractère ''habité'' du personnage interprété par l'actrice Malgorzata Kozuchowska (à vos souhaits!), notre Daniel Auteuil national était en 2008 mille fois plus convaincant en flic alcoolique blafard hanté par un drame qui le toucha personnellement dans le très sombre MR73. En fait, l'un des principaux soucis du réalisateur polonais est sa tendance à trop vouloir être démonstratif. Et à trop chercher à exploiter l'aspect glauque de son script, l’œuvre n'en devient que plus caricaturale et donc infiniment moins vraisemblable que sur le papier...

Tout commence par la découverte d'un homme enveloppé d'une peau de vache sous l'étal d'un marché à ciel ouvert. D'où ce petit détail que j'évoquais et qui en feront peut-être bondir certains mais merde : un corps inanimé, ça pèse quand même son poids, non ? Alors pourquoi semble-t-il ne pas être plus lourd qu'un mètre-cube de polystyrène lorsqu'un commerçant l'extrait de sa cachette ? Et même si ce détail n'a au fond aucune espèce d'importance puisqu'il n'aura pas la moindre conséquence sur la suite des événements, cela démontre que dès le départ, Patryk Vega n'est pas aussi pointilleux qu'un David Fincher. Et ce n'est là qu'un tout petit exemple puisqu'en matière d'incongruités, Plagi Breslau va s'avérer une fontaine que ne se tarira jamais. Cependant, ne lui jetons pas autant de pierres qu'il en faudrait pour le lapider. Les interprètes ne font pas simplement acte de présence et s'en tirent relativement bien. Le film est plutôt bien rythmé et le soin apporté aux effets-spéciaux de maquillage mérite que l'on souligne le travail de leurs concepteurs...

Après, le sentiment de déjà-vu ne pourra que sauter aux yeux des spectateurs aguerris. Sauf peut-être en ce qui concerne ces moments d'involontaire bravoure humoristique ET redondante, entre la scène du cheval et celle du tonneau métallique qui reproduisent chacun à leur tour les mêmes mécanismes avec un sens de la cascade digne des gaudrioles d'un autre de nos grands interprètes, Jean-Paul Belmondo. Patryk Vega veut faire dans le spectaculaire, entre carambolage, stands et terrasses renversés, passants bousculés, mais son pétard prend l'eau et c'est avec un certain inconfort que l'on regarde son voisin en le questionnant du regard. Doit-on rire ? Ou... pleurer... ? Fort heureusement, Plagi Breslau propose un dernier tiers beaucoup plus intéressant et surtout, beaucoup mieux construit, aidé en cela par une série de flash-back ouvrant de nouvelles perspectives. Seul le final s'avérera quelque peu abrupte...à voir, donc, même si le long-métrage de Patryk Vega ne renouvelle pas vraiment le genre... Disponible sur Netflix.

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