Le problème avec les
cassettes VHS, c'est que souvent, la pub y était mensongère. Des
slogans, en passant par le design des jaquettes et parfois même
jusqu'au résumé. C.H.U.D. 2 : Bud the Chud de
David Irving, lui, fait pire que de nous mentir sur son contenu. Il
ose piller l'héritage laissé derrière lui par le sympathique
C.H.U.D. De
Douglas Cheek sans en reprendre la moindre ligne scénaristique. De
ce petit film d'horreur, assez glauque soit dit en passant, David
Irving transforme la franchise en comédie complètement débile. Le
sous-tire de cette fausse suite aurait pourtant dû nous mettre la
puce à l'oreille : Bud
the Chud.
Non mais vraiment, quelle idée à la con. À vrai dire, le zombie
(car, oui, c'est bien de cela dont il s'agit désormais) surnommé
Bud semble d'abord s'inspirer du Bub du Jour des
Morts-Vivants
de George Romero que des créatures aux yeux luminescents de C.H.U.D.
Si cette séquelle ne s'était pas employée à nous faire croire
qu'il s'agissait de la suite du petit classique de Douglas Cheek, on
aurait pu lui pardonner la bêtise absolue des dialogues. On est
vraiment ici très loin de l'ambiance sombre et suintante du premier.
La totalité des séquences présentées ici baignent dans un humour
à deux balles pour adolescents acnéiques.
Apparemment,
la caractérisation des personnages créés cette fois-ci par le
scénariste M. Kane Jeeves n'intéressant pas le réalisateur, toute
l’œuvre tourne autour d'un humour très gras, bas du front et
immature. Bien évidemment, il est inutile d'espérer ressentir le
moindre frisson devant les agissements d'un Bud interprété par un
Gerrit Graham en totale roue libre. On se s'étonnera pas de le voir
grotesquement gesticuler quinze ans après avoir incarné le
personnage de Beef dans le long-métrage culte de Brian de Palma,
Phantom of the Paradise.
Un zombie débile, qui danse devant la diffusion à la télé d'une
émission d'aérobic et qui à l'occasion ''croque'' un passant
par-ci, par-là (provoquant ainsi une épidémie), des adolescents
persuadés d'avoir trouvé dans la composition de l'eau d'un bain la
formule permettant de revenir à la vie, une ville qui peu à peu est
envahie par des infectés, et du rock FM imbuvable signé Nicholas
Pike.
Plus
proche en réalité du Retour des Morts-vivants
de Dan O'Bannon (et même sans doute davantage de sa pathétique
suite réalisée par Ken Wiederhorn) que de l’œuvre de Douglas
Cheek, C.H.U.D. 2 : Bud the Chud
est une comédie potache où surnagent des interprètes dont on peut
se demander ce qu'ils sont venus foutre dans cette galère. Alors que
les acteurs de l’œuvre originale sont absents de cette...
''séquelle'', on retrouve au générique Robert Vaughn dans le rôle
d'un colonel de l'armée américaine. Les plus attentifs verront
peut-être également dans la très courte séquence mettant en scène
Robert ''Freddy Krueger'' Englund, un hommage cynique au personnage
qu'il incarna dès 1984 dans la saga A Nightmare
on Elm Street (référence
au tueur d'enfant qui finit brûlé). Il n'y a pas cinquante manières
d'aborder C.H.U.D. 2 : Bud the Chud.
Soit l'on est fan de l'original et considérer que l'on puisse à ce
point maltraiter son sujet est une hérésie, soit l'on adhère à
l'humour lourdingue de David Irving, à la photographie et aux
éclairages dégueulasses, à l'interprétation survoltée mais
primaire des acteurs et actrices, et soit l'on accepte l'absence de
scènes d'horreur dignes de ce nom et C.H.U.D.
2 : Bud the Chud
peut permettre de passer le temps. Mais une fois seulement, pas deux.
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