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mardi 14 avril 2020

La Vie Sexuelle des Belges 1950-1978 de Jan Bucquoy (1995) - ★★★★★★★★☆☆



Bon, on va pas faire les choses dans le désordre. D'abord, Jan Bucquoy, késako ? Un metteur en scène, réalisateur, scénariste de bandes-dessinées et auteur de performances belge. Au cinéma, il s'est lancé dans une saga explicitement intitulée La Vie Sexuelle des Belges. Et si c'est tout à fait par hasard que je suis tombé sur l'affiche du second opus Camping Cosmos en cherchant à mettre la main sur le dernier long-métrage du réalisateur polonais Andrzej Zulawski (Cosmos, donc), je vais devoir prendre mon mal en patience. Car avant de pouvoir découvrir à quoi pouvait ressembler la Célébrissime Lolo Ferrari dans un film non pornographique, je vais d'abord devoir me frotter au premier volet d'une saga qui compte six volets de 1994 à 2003. Le premier d'entre eux s'intitule La Vie Sexuelle des Belges 1950-1978 et s'articule autour d'un jeune écrivain d'origine flamande après son départ de sa ville natale, Harelbeke.

Comme un enfant qui s'ouvre à la vie, le premier long-métrage de Jan Bucquoy est d'abord hésitant. Timide et perfectible dans son approche du septième art. Une œuvre de débutant qui apprend de ses défauts, évolue au fil du récit, approfondi son écriture et améliore son concept. La Vie Sexuelle des Belges 1950-1978, c'est un peu L'Homme qui aimait les Femmes chez les flamants. Le réalisateur revient sur son enfance, puis son adolescence avec, toujours dans la ligne de mire, les femmes, toujours les femmes. Comme il l'évoque, ''C'est pénible avec, mais impossible sans''. Et tout d'abord sa mère, qui lui donna le sein, ''parce que ça coûte pas cher''. Une mère qui gifle, qui radote son obsession pour l'argent. Le père, lui... bon, passons. La séparation est douloureuse. Surtout pour elle. Parce que pour Jan, c'est désormais la vie de famille. Avec ses joies mais aussi ses contraintes. Un mariage, deux gosses, une séparation et une pension alimentaire à la clé. Mais le monde de Jan tourne à plein régime. Et toujours ces femmes qu'il sacralise, qu'il vénère en leur donnant des noms fleuris. Qu'elles soient barmaids, prostituées, ou comme celle qui avait promis qu'ils se marieraient et passeraient le reste de leur existence ensemble.

Première désillusion. Comme d'être enfermé dans un bureau à taper sur une machine à écrire pour un journal local au lieu de se lancer dans la carrière que lui ambitionne d'avoir l'une de ses conquêtes : celle d'écrivain. Autre révélation de La Vie Sexuelle des Belges 1950-1978, l'acteur belge Jean-Henri Compère. Immense gaillard qui incarne l'alter ego de Jan Bucquoy avec une sensibilité et une fragilité inattendues. Loin du cinéma d'auteur, le réalisateur signe une œuvre émouvante et rassurante qui balaye tous les préjugés que l'on aurait pu ressentir devant ce projet au départ, sacrément nombriliste. Mais à y regarder de plus près, Jan Bucquoy ne fait pas qu'évoquer ses années d'enfance, d'adolescence et les premières du jeune adulte qu'il est devenu par la suite. La Vie Sexuelle des Belges 1950-1978 parle d'abord des autres. Ceux, et surtout celles qu'il a croisé et ont sans doute façonné sa personnalité. M'étant encore inconnu il y a deux heures, Jan Bucquoy a réalisé un hold-up en entrant dans ma vie. Maintenant que j'ai découvert le poète, l'amateur de musique qui a bien compris depuis sa rencontre avec André Delvaux qu'elle est d'une importance considérable dans la conception d'un film, ainsi que l'homme de lettres qui jongle avec les mots face caméra, je n'ai plus qu'une idée en tête : découvrir le reste de son œuvre. Un conseil, faites-en autant...

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