Étant actuellement dans
une phase de défenseur de la veuve et de l'orphelin, terminologie
qui colle assez bien au sujet auquel j'ai choisi de m'intéresser
dans cet article, c'est de The Open House
de Suzanne Coote et Matt Angel que nous allons parler. Encore une
exclusivité Netflix,
cette plate-forme qui décidément prend de plus en plus de place
dans ma vie de cinéphage, pour le meilleur et parfois, pour le pire.
Mais de là à dire que ce thriller horrifique écrit et réalisé à
quatre mains a failli tomber dans l'un comme dans l'autre de ces
extrêmes selon le point de vue que j'ai décidé de favoriser sur la
forme et le fond du projet, il n'y a qu'une infime frontière que
j'ai choisi de ne pas franchir. Et donc, c'est avec d'infinies
précautions que j'ai choisi d'aborder The Open
House.
Petit film sans prétentions, principalement incarné par l'acteur
Dylan Minnette que j'avais tout d'abord eu le plaisir de découvrir
dans les excellents Let me In
de
Matt Reeves en 2010,
Prisoners
de Denis Villeneuve en 2013 et Don't Breathe
de Fede Alvarez trois ans plus tard en 2016. Dernier rôle incarné
par l'une des vedettes de la série, parait-il à succès, 13
Reasons Why,
ce jeune acteur de vingt-deux ans seulement est accompagnée de
l'actrice Piercey Dalton qui en huit ans de carrière seulement a
surtout joué dans des courts-métrages et quelques séries
télévisées.
The Open House
s'articule autour d'une structure relativement simple et commune à
de nombreux longs-métrages horrifico-dramatiques. Logan et sa mère
acceptent de quitter leur quartier pour passer quelques temps dans la
maison de la sœur de Naomi (la mère en question) à la suite du
décès de Brian, le père du jeune adolescent. Un traumatisme
insurmontable pour ce gamin qui se préparait physiquement aux côtés
de son père afin de participer à un prochain concours d'athlétisme.
Dès leur arrivée dans leur nouvelle demeure mise en vente par la
sœur de Noémie et donc inaccessible les dimanches, jours de portes
ouvertes durant lesquels mère et fils doivent quitter les lieux
(!!!), les nouveaux arrivants entendent de curieux bruits provenant
de la cave. De plus, le réchaud qui s'y trouve s'arrête de manière
qui ne paraît pas naturelle. Plus tard, Naomie découvre le
téléphone de son fils dans la cave et une photo d'elle, de son
époux et de Logan froissée et jetée dans la poubelle. Mettant cela
sur le compte du drame qui les a touché tous les deux, Naomie est
persuadée que le réchaud qui s'éteint subrepticement, la photo
retrouvée dans la poubelle et d'autre micro-événement sont la
manifestation du mal-être de son fils. Niant pourtant les faits,
Logan va très rapidement se douter de la présence d'un individu
dans la demeure. Quelqu'un semble en effet avoir pénétré les lieux
pour y vivre comme si la demeure lui appartenait...
Pauvres
Suzanne Coote et Matt Angel qui n'aimeraient sans doute pas savoir
qu'au delà des frontières américaines, quelque part en Europe, des
légions de critiques amateurs se sont acharnés sur leur premier
long-métrage réalisé en commun. Il faut dire qu'avec The
Open House,
qui repose quand même sur une véritable énigme scénaristique et
des choix ambigus, l'affaire n'était pas conclue d'avance entre les
férus de films d'horreur badigeonnant la majeure partie de leurs
scènes de litres de sang et les auteurs de ce film, au fond, aussi
touchant que maladroit. Inutile d'espérer assister à une quelconque
boucherie. À vrai dire, Suzanne Coote et Matt Angel prennent leur
temps. Et même, semblent parfois s'assoupir au point que le film
mette presque une heure avant de véritablement décoler. Ce qui d'un
point de vue émotionnel n'est pas le plus vilain défaut de The
Open House.
La pire tare, en réalité, ce sont ces dizaines et dizaines de Jump
Scares
à l'inutilité crasse. Tant de ''boom'', de surgissements dans le
cadre et d'attaques aux violons que la chose devient très rapidement
risible. Par contre, et c'est là dessus que repose l'originalité du
film, ses auteurs choisissent ''d'oublier'' de nous donner la moindre
explication sur l'identité et les raisons qui poussent
''l'étranger'' à s'en prendre à Logan et sa mère. Le terme
''intrusif'' employé par l'adolescent est une piste, même si de mon
point de vue, et j'espère ne pas me tromper, Suzanne Coote et Matt
Angel ont surtout cherché à faire travailler l'imaginaire des
spectateurs afin qu'ils résolvent dans leur coin, l'énigme
entourant cette bien étrange histoire. Mou et sans véritables
enjeux en dehors de celui évoqué ci-dessus, on peut comprendre
l'opprobre de certains, mais certainement pas l'acharnement presque
systématique dont le film a fait l'objet...
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