In the Tall Grass
marque la rencontre entre l'un des plus célèbres auteurs de la
littérature fantastique américaine Stephen King et le réalisateur
canadien Vincenzo Natali qui plus de vingt ans en arrière nous
offrit le labyrinthique, ludique et culte Cube.
Après avoir été présenté dans divers festivals, le dernier
long-métrage du canadien est directement passé par la case Netflix
sans connaître de diffusion au cinéma. Inspiré de la nouvelle
éponyme parue dans le mensuel américain Esquire
en 2012, In the Tall Grass
a
donc fait l'objet cette année d'une adaptation cinématographique
pour le moins complexe à définir de manière qualitative tant le
produit finit paraît très particulier. Les amateurs de l'univers du
romancier y reconnaîtront sans doute quelques références à des
œuvres littéraires ou cinématographiques passées. Telle que la
nouvelle Children
of the Corn
parue en 1978 dans le recueil de nouvelles Danse
Macabre,
le champ dans lequel semblent s'être perdus les personnages de In
the Tall Grass
pouvant également évoquer celui bordant la demeure de Mère Abigail
du Fléau. Tout
comme les corbeaux, d'ailleurs...
Difficile
d'éprouver une totale satisfaction devant un long-métrage qui peut
s'avérer tantôt fascinant dans son imagerie macabre, tantôt
désarmant dans son approche scénaristique. Sorte de huis clos à
ciel ouvert dans lequel les protagonistes sont enfermés dans un
champs aux herbes si hautes qu'ils y perdent très rapidement le sens
de l'orientation, In the Tall Grass
joue non seulement sur l'espace mais également sur la notion de
temporalité. Le long-métrage s'en trouve alors nettement
complexifié, d'autant plus qu'y sont ajoutées les notions de
''possession'' et de ''prophétie'' à travers un étrange rocher
noir sur lequel sont gravés d'antiques dessins prophétiques. Plus
qu'un jeu de piste entièrement filmé dans de hautes herbes de telle manière que Vincenzo Natali parvient à rendre
l'environnement particulièrement oppressant, In
the Tall Grass
met à plat le concept de la boucle temporelle en utilisant le
phénomène à son compte en l'employant de manière tout à fait
inédite.
C'est
ainsi donc qu'une fois les personnages entrés dans les hautes herbes
et piégés pour de bon (tels que l'évoquent la présence d'un chien
mort de déshydratation ou l'affirmation de la part de Travis que sa
compagne Becky et son frère Cal n'ont pas disparu depuis deux jours
mais depuis deux mois!), le scénario tente avec plus ou moins
d'habileté de jouer avec le temps et l'espace. Parfois angoissant
(bien que Becky et Cal se soient perdus de vue mais demeurent
capables de communiquer, il leur est impossible de se rejoindre),
tantôt fascinant (les hautes herbes semblent parfois se mouvoir
autrement qu'au bénéfice du vent), mais trop souvent désarmant à
force de n'être capable que de survoler son sujet, In
the Tall Grass
est au final un produit mal fini et qui par conséquent ne tient pas
toutes ses promesses. Lorsque le générique de fin arrive à son
terme, on se retrouve dans la situation du spectateur qui se demande
à quel spectacle il est venu assister, certaines réponses demeurant
en suspens. In the Tall Grass
est donc au final un long-métrage relativement décevant. À noter,
la présence dans le rôle de Ross Humboldt, de l'acteur Patrick ''
Conjuring''
Wilson...
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