Dix minutes... dix
minutes, pas une de plus. Voilà le temps qu'il aura fallut à Wes
Craven pour donner aux spectateurs une formidable leçon de
(d'im)moralité sur le statut des noirs au cinéma. Car au delà
du genre invoqué par la jeune ''black'' accompagnée de son
compagnon ''black'' lui aussi venu assister à un film de ''trous
du cul de blancs avec des trous du cul de pétasses blanches qui
trouvent toujours le moyen d'se faire mettre leur trou du cul de
tripes blanches à l'air'', l'auteur de La Dernière Maison
sur la Gauche
s'offre le luxe de faire passer un message qui pourra paraître aux
yeux de certains, ''subliminal''. Encore cette vilaine morale qui
veut que l'homme noir est victime d'une certaine forme de ségrégation
au cinéma ; Soit il est le méchant, soit il est tout
simplement absent de l'image. Ce que semble reprocher le personnage
féminin de cette première séquence en forme de mise en abîme. On
est alors en droit de se demander dans quelles proportions Wes Craven
ne s'adonnerait-il pas à une forme ''furtive'' de démagogie, celle
dont sont coutumiers de nos jours bon nombre de chroniqueurs,
animateurs, ou journalistes frileux... Sauf qu'une fois la messe dite
et que le film est enfin projeté, Wes Craven raccorde son violon et
fait montre d'un cynisme incroyable en inversant les valeurs prônées
par son afro-américaine déversant d'une certaine manière sa bile
sur un Scream
premier du nom ou les représentants de sa communauté n'étaient...
justement pas représentés ! Car plutôt que de prolonger le
discours de l'aigrie demoiselle, le papa de Freddy Krueger choisit
d'enfoncer le clou en opposant à cette prime allocution, la mort du
dit couple d'afro-américains afin de couper court à d'éventuels
polémiques. En une dizaine de minutes, Wes Craven a donc entreprit
de résoudre cet éternel dilemme des deux seules manières qui
s'imposaient. Maintenant, choisissez votre camp, et que le spectacle
commence...
Pour
ne pas perdre en route les spectateurs venus en masse à la sortie du
premier opus, le scénariste Kevin Williamson pond un script qui ne
bouleversera pas leurs habitudes. Alors que la scène d'introduction
et le passage obligé par les références cinématographiques lors
d'un cours à l'université durant lequel des élèves discourent sur
l'hypothétique qualité de telle ou telle séquelle de tel ou tel
succès cinématographique, très vite, la routine s'installe. On
retrouve bien évidemment les survivants du premier Scream,
et donc toujours en vedettes les délicieuses Neve ''Sidney''
Campbell et Courteney ''Gale'' Cox ainsi que David ''Dewey''
Arquette, désormais handicapé par une blessure causée lors de
l'épisode précédent. Le principe étant le même, deux catégories
de spectateurs se démarquent.
D'abord ceux qui, n'appréciant pas
les changements, furent très certainement conquis par cette suite sans réelle surprise
à par l'identification du ou des tueur(s). Et puis les autres...
lassés de devoir subir la même histoire en mode 2.0. Dans le fond
et dans la forme, si l'on accepte ce principe qui consiste à refaire
sans cesse la même chose à quelques encablures prêt, Scream
2
peut se concevoir comme une bonne séquelle. Dans le cas contraire,
la suite des aventures de Sidney, Gale, Dewey, Randy, Derek (incarné
par le ''petit génie'' de la série culte Sliders,
Jerry O'Connell) paraîtra bien faible, le principe étant comme d'habitude de deviner
qui se cache sous le masque de ''Ghostface''. Que dire de plus qui
ferait avancer les choses sinon que Scream 2
est moins surprenant et donc, forcément moins bon ? À noter la présence
de plusieurs caméo dont ceux de Sarah Michelle Gellar, connue pour
avoir tenu la vedette dans la série Buffy
contre les Vampires)
et de Tori Spelling, fille du producteur américain Aaron Spelling et
interprète de Donna Martin dans la série Beverly
Hills 90210...
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