
Si
Rabid
version 2019 perd un peu de ce charme très particulier qui envoûtait
l’œuvre de David Cronenberg (le fait que le rôle principal ait
été tenu par l'ancienne actrice pornographique Marilyn Chambers),
appuyé par des détails parfois dérangeants (le parasite vivant
sous l'aisselle de Rose), le long-métrage de Sylvia et Jen Soska
s'avère cependant relativement respectueux de l'original même si
les deux sœurs prennent parfois de très grandes libertés
concernant leur héroïne et certaines situations. Tandis que David
Cronenberg faisait évoluer Rose dans un cadre particulièrement
austère, voire glauque (la clinique et son contingent de patients
addictifs à la chirurgie esthétique) rendu plus étouffant et
sombre lors des séquences tournées de nuit (lors desquelles est
évoquée l'épidémie de rage), celle de Sylvia et Jen Soska
progresse dans un monde ''fictif''. Celui de la mode où évoluent
des mannequins, un grand couturier, et dans lequel l'héroïne a tout
d'abord du mal à se faire une place.
L'un
des apports les plus significatifs du remake se situe surtout au
niveau des scènes gore, plus nombreuses et forcément mieux foutues
qu'en 1977. Entre le visage défiguré d'une Rose qui n'est
décidément pas épargnée par la vie et les diverses victimes de
ses assauts vampiriques nocturnes d'une toute nouvelle génération
(quoique...), l'amateur de scènes d'horreur en aura pour son argent.
Le spectateur pourra également apprécier l'approche du phénomène
de contagion. Si David Cronenberg annonçait la pandémie à travers
des documents radiophoniques et télévisés ultra-réalistes,
Sylvia et Jen Soska choisissent de nous montrer avant tout l'étendue
des dégâts à travers des séquences se déroulant dans un hôpital
(des passages aussi étrange que dérangeants). Maintenant, il ne
reste plus au spectateur que de faire son choix entre l'original de
1977 et ce remake de 2019. Si l'actrice Laura Vandervoort aura bien
du mal à faire oublier la pulpeuse Marilyn Chambers, elle remplit
cependant parfaitement son rôle de remplaçante dans ce Rabid
autrement plus esthétisant mais sans doute aussi beaucoup
moins mélancolique...
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