Pour ce quatrième
épisode des nouvelles aventures de Twilight Zone,
la production en a confié la réalisation à une femme. La
réalisatrice américaine d'origine iranienne Ana Lily Amirpour,
notamment auteur en 2016 d'une comédie horrifique intitulée The
Bad Batch.
A Traveler
plante
quant à lui le décor en Alaska, dans une toute petite ville servant
de base au moment de fêter Noël. Ce soir là, le shérif Lane
Pendleton (l'acteur Greg Kinnear) procède au pardon annuel accordé
à l'un des prisonniers enfermés en cellule. Mais alors qu'il
s'apprête à en faire bénéficier le seul à être derrière les
barreaux ce soir là, Lane Pendleton et son adjointe Yuka Mangoyak
(Marika Sila) découvrent la présence d'un inconnu enfermé à côté
de leur prisonnier. Un individu qui affirme s'appeler Un Voyageur et
qui parcourt le monde en se rendant sur différents sites privilégiés
dont cette petit ville de l'Alaska où sa rencontre avec le shérif
doit avoir lieu. Dans la salle principale de la prison, les habitants
de la ville se sont regroupés autour du shérif et de son adjointe
pour fêter la Noël ensemble. Convaincu de la bonne foi de
l'inconnu, Lane accepte d'ouvrir sa cellule et de l'inviter à la
fête malgré les réticences de Yuka. Bientôt, Un Voyageur va
révéler les véritables raisons de sa présence en ce lieu...
Incarné
par l'acteur américano-sud-coréen Steven Yeun, l'une des anciennes
vedettes de la série télévisée The Walking
Dead,
le personnage qui donne son nom à l'épisode ressemble étrangement
à quelques-uns de ceux que l'on croise dans l'univers du plus
populaire écrivain spécialiste de l'épouvante. Un certain Stephen
King dont on retrouve la patte même s'il n'a à vrai dire aucun
rapport avec cet épisode de Twilight Zone
qui repose sur un scénario écrit par Glen Morgan.
D'une durée proche de celle du tout premier épisode, la
réalisatrice tente d'imposer un climat de suspicion entre ses
différents protagonistes. Manipulation, mensonge et ambition
semblent au cœur d'une intrigue dont on ne connaîtra la vérité
que lors de la conclusion même si un détail d'importance laisse
très rapidement planer le doute quant aux origines de l'inconnu.
Découvrir A Traveler
en noir et blanc revêt
un charme tout particulier puisqu'à travers le très intéressant
travail sur les ombres et lumières, plus que les précédents, cet
épisode nous renvoie directement aux plus anciens épisode de la série originale et à la peur rouge liée à
l'anticommunisme américain d'une certaine période révolue ainsi qu'aux
différentes évocations d'invasions extraterrestres qui furent d'une certaine manière, le fond de commerce de son créateur Rod Serling.
L'approche
du phénomène fait ici penser à l’extraordinaire The
Monsters Are Due on Maple Street
qui fut diffusé pour la première fois le 4 mars 1960 sur CBS avant
de débarquer chez nous dix-sept ans plus tard sur TF1. Réalisé par
Ronald Winston, il démontrait admirablement la mécanique poussant
les habitants d'un quartier à soupçonner tel ou tel voisin d'être
un extraterrestre ou un espion A
Traveler
use de mécaniques similaires même si au final, le résultat n'est
pas aussi remarquable. Il demeure cependant de bonnes choses. Comme
l'arrivée de ce personnage énigmatique qui fait penser, de part la période
invoquée et sa stature très particulière, au personnage d'André
Linoge de la mini-série Storm
of the Century
dont le scénario original est de Stephen King. Et tant qu'à faire,
on évoquera à nouveau ce spécialiste de l'épouvante à travers
certaines conséquences dues à la présence de Un Voyageur dans les
locaux de la police d'Iglaak, la petite ville où se déroule
l'intrigue. En effet, comment ne pas se rappeler les effets
dévastateurs dus à la présence d'un certain Leland Gaunt dans la
petite ville de Castle Rock, personnage issu du long-métrage
Needful Things,
lui-même, adaptation du roman bazaar
de
Stephen King? A Traveler
est un épisode intéressant qui offre son petit lot d'effets. Bien
mieux que les deux précédents, très décevants...
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