Seulement quatre étoiles ?
Oui, et j'explique pourquoi. Alors que tout ou partie de l'intérêt
de la série The Twilight Zone
créée par Rod Serling demeurait dans l'importante part accordée à
cet imaginaire débridé dans lequel la plupart des épisodes des
années cinquante et soixante s'offraient une plongée dans l'univers
du fantastique et de la science-fiction tout y conservant de
précieuses morales à méditer en fin de projection, désormais, le
message se veut plus agressif et surtout, communautariste. Si la
tentative est ici sans doute du même ordre que celle de ses aînés,
elle apparaît viciée à force de prendre l'ascendant sur une
histoire qui au final, ne nous apprend pas grand chose de nouveau et
s'avère surtout frustrant à force de s'ériger en donneuse de leçon
ou l'homme blanc et son uniforme de flic revêt une fois encore le
costume du méchant face aux opprimés de couleur concentrés en un
point qui rappelle cette abomination que l'on nommait ségrégation
et qui ne semble pas ici, avoir pris fin en 1964. Du moins, selon
cette région indéfinie dans laquelle se déroule l'intrigue de
Replay,
le troisième épisode de la nouvelle série The
Twilight Zone
produite par l'acteur et réalisateur Jordan Peele.
C'est
donc dans un contexte dans lequel hommes et femmes de race noire sont
victimes du racisme des blancs, et plus particulièrement d'un flic
étrangement récalcitrant, que Nina Harrison (l'actrice Sanaa
Lathan) et son fils Dorian (Damson Idris) sont victimes d'un
harcèlement de la part d'un flic ventripotent et un peu trop
entreprenant qui d'une manière ou d'une autre, leur cherchera des
poux. Ou se cherchera lui-même une bonne occasion de sortir son arme
pour coller une balle dans le cœur du jeune ''black'' !
Heureusement pour eux, Nina porte à la main un vieux caméscope qui
a la particularité, lorsqu'elle appuie sur le bouton ''Review'',
de permettre à son possesseur de remonter le temps de quelques
minutes à quelques heures (comme le laisse supposer un temps
d'action pas toujours évident à évaluer). Pour l'originalité, on
repassera puisqu'au fond, le procédé n'est qu'une alternative au
voyage dans le temps beaucoup plus commode puisque l'outil y est...
''de poche''.
Si
selon moi, Replay défaille
tant, c'est parce que contrairement à l'esprit de la série
originale (dont je veux bien admettre qu'en son temps, elle aussi
abordait parfois des brûlots politiques ou sociologiques
percutants), cet épisode réalisé par Gerard McMurray et scénarisé
par Selwyn Seyfu Hinds manque d'user d'un contresens aussi puissant
dont pouvait notamment faire preuve le génial The
Eye of the Beholder de
Douglas Heyes (scénario de l'immense Rod Serling lui-même) diffusé
pour la première fois sur CBS le 11 novembre 1960, épisode qui
faisait fi de tout stéréotype en inversant les critères de beauté.
Le scénario, dans le cas présent il me semble, s'exécute sous une
forme régressive particulièrement dérangeante alors que l'on était
en droit d'attendre un supplément de fantaisie. Y demeure tout de
même quelques envolées lyriques d'une très grandes beauté,
pourtant trop rares pour nous plonger véritablement dans le gouffre
étrange et mystérieux de la Quatrième Dimension chère à Rod
Serling...
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