Si le second épisode de
la première saison de The Twilight Zone
version 2019, Nightmare at 30,000 Feet,
évoquera aux plus anciens et aux fidèles l'un des plus célèbres de la série
originale diffusé pour la première fois le 11 octobre 1963 sur CBS,
ça n'est pas le fruit du hasard puisque cet épisode réalisé par
Greg Yaitanes s'inspire effectivement de celui mis en scène
cinquante-six ans auparavant par le cinéaste Richard Donner,
Nightmare at 20,000 Feet.
Si le titre de la nouvelle version diffère d'une ''dizaine de
milliers de pieds'', cela reste un détail au regard du récit
lui-même puisque du script original, les scénaristes Simon Kinberg,
Jordan Peele et Marco Ramirez n'en ont conservé que le terrain de
jeu et quelques bribes du climat paranoïaque enfanté par le
comportement particulièrement inquiétant du personnage principal
incarné à l'époque par William ''James T. Kirk''
Shatner. Autrefois marié mais aujourd'hui le héros de cette version 2.0
totalement réaménagée, celui qui se cache désormais sous le nom de Justin Sanderson prend l'avion seul et ne va plus être le
témoin d'un curieux événement se produisant sur l'aile gauche de
l'avion (Bob Wilson, accompagné de son épouse, y témoignait de la
présence d'un Gobelin) mais l'unique auditeur d'un podcast
retransmettant en détails un événement qui semble directement lié
au vol qui doit le transporter jusqu'à Tel Aviv.
D'une
certaine manière, avoir choisi de faire de drastiques changements
par rapport à la version d'origine est tout sauf discutable. Le
temps ayant fait son œuvre, l'actualité ayant pris d'importantes
proportions et la technologie ayant progressé à grands pas, il aura
sans doute été malvenu d'aborder une seconde fois, et sous forme de
copier-coller, un récit qui dans le genre n'avait nul besoin de
relecture. Désormais, on dira donc adieu à la créature de
l'épisode original qu'un ciel orageux permettait de rendre à
l'époque relativement effrayante. Désormais, il faut compter sur
les lecteurs numériques et sur la peur du terrorisme islamique,
lequel, dès les premiers instants, hante littéralement la cabine de
seconde classe. Comme si dix-huit ans plus tard, les traumatismes du
11 septembre 2001 continuer d'obséder la population américaine. Et
même si un tel fait demeurait objectif ou non concernant Nightmare
at 30,000 Feet,
le choix d'aborder le sujet donne immédiatement un petit coup de
vieux à un récit dramatique maintes fois évoqué au cinéma et à la télévision, mais ici
saupoudré d'une petite touche de fantastique.
Si
Nightmare at 20,000 Feet
s'avérait à l'époque relativement épatant, Nightmare
at 30,000 Feet
s'avère quant à lui totalement raté. Du moins, dans la
méthodologie consistant à faire monter de plusieurs crans à mesure
que les minutes passent, un suspens, une frayeur, et une angoisse qui
malheureusement demeureront à l'état de projet. Car en effet, ni
l'absence de charisme d'un Adam Scott uniformisé afin de
correspondre au commun des mortels, ni le rythme léthargique, et
sans doute encore moins, ni le nombre élevé de ''Barbus''
présents à bord du vol ne parviennent à créer le climat de paranoïa tant espéré.
D'ailleurs, sur ce dernier point, on notera tout comme dans l'épisode
L'Humoriste
aux dialogues parfois trop explicatifs, la désespérante attitude
des auteurs à prendre les spectateurs pour des imbéciles. D'un
côté, un Samir Wassan qui avait trop régulièrement l'habitude
d'expliquer aux spectateurs certains détails (c'est vrai quoi, le
spectateur est vraiment trop con !), de l'autre, un aéroport et un
avion ''envahi''
par des hommes et des femmes d’obédience musulmane. Façon
d'affirmer à ceux qui ne se seraient pas encore aperçus de leur présence, que le danger,
c'est sans doute eux ! Vraiment cons ces téléspectateurs, mais
sans doute un peu moins que les auteurs qui les considèrent ainsi. Mais je
m'égare. Après un premier épisode fort convaincant, concernant ce
second, c'est la dégringolade avec risque de fracture ! En
espérant que la suite rehausse le niveau !
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