Bonne nouvelle pour tous
les amateurs d'anthologies fantastiques et de science-fiction :
La Quatrième Dimension
est de retour. Non pas sous la forme d'un coffret ''ultimate
edition''
regroupant la série d'origine créée dans les années cinquante par
Rod Serling mais à travers de nouveau épisodes désormais narrés
par l'acteur et réalisateur Jordan Peele, notamment auteur du
redoutable Get Out
en 2017 et du décevant Us
sorti cette années. Première chose à savoir : les dix
épisodes de cette première saison sont disponibles en couleur ET en
noir et blanc. D'aucun estimera que pour un confort total chacun
d'entre eux devra être découvert dans ses ''teintes'' d'origine
quand le fan absolu de la série originale sera sans doute tenté de
vivre l'expérience dans les mêmes conditions que ses ancêtres dans
les années cinquante et soixante. Soit, dans un luxe de sobriété,
chaque épisode revêtant ainsi une parure particulièrement
élégante. Afin d'ouvrir le bal, le cinéaste britannique Owen
Harris nous propose un premier épisode s'étalant confortablement
sur la durée puisqu'il dépasse largement celle de ceux qui lui
succéderont (une cinquantaine de minutes environ).
En
vedette, Samir Wassan (l'acteur Pakistano-américain Kumail
Nanjiani), jeune immigré indien et piètre humoriste qui n'obtient
pas le moindre rire lorsqu'il monte sur scène. Du moins, jusqu'au
jour où il croise au bar la star du Stand-up
JC Wheeler qui lui conseille d'aborder des sujets qui lui sont
personnels s'il veut pouvoir faire rire son public. Le lendemain, et
alors qu'il tente une nouvelle fois de convaincre les spectateurs sur
son potentiel humoristique en ressassant ses très mauvaises blagues,
il se met à parler de son chien qu'il surnomme ''Chat''. Et Ô
miracle, cela fonctionne. Le public réagit très positivement et
Samir peut rentrer chez lui rassuré. Pourtant, de retour à son
domicile où dort sa compagne Rena (l'actrice anglo-srilankaise
Amara Karan), le jeune homme remarque l'absence de son chien. Pire :
celui-ci ne semble jamais avoir existé et toutes les photos prises
par Samir à l'aide de son smartphone ont disparues...
Pour
un premier épisode, L'Humoriste
(The Comedian)
est particulièrement convainquant. On comprendra assez rapidement
le principe qui lorgne autant du côté des ambitions d'un homme qui
veut connaître l'argent et la reconnaissance, tout comme le scénario
déroule le fil d'une intrigue plongeant son héros dans un état
proche de la schizophrénie. Le concept est séduisant et même
sublimé grâce à un détail infime que le spectateur aura tout
l'occasion de découvrir et qui condamnera l'humoriste à aller
toujours plus loin. S'il n'est nulle question de paradoxe temporel
dans le cas présent, la structure du récit fait cependant appel à
certaine des conséquences liées au fameux effet papillon
généralement invoqué dans la plupart des situations liées au
voyage dans le temps. Outre l'aspect fantastique de l'intrigue, on
appréciera également la lente dégénérescence intellectuelle d'un
héros toujours plus avide de gloire et piochant aussi bien dans son
passé que dans son entourage actuel avec les conséquences terribles
que cela engendre. L'Humoriste
est donc une mise en bouche plutôt réussie entre humour (et l'on ne
parle pas ici des gags navrants qui sous l'effet de la ''Quatrième
Dimension''
invoquée par Jordan Peele ont de bien curieuses répercussions) et
fantastique...
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