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mercredi 16 octobre 2019

Domino de Brian De Palma (2019) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Brian De Palma, ce fut d'abord Sisters en 1973, Phantom of the Paradise l'année suivante. Puis Obsession en 1976, Carrie la même année puis Pulsions en 1980, Blow Out en 1981, Scarface en 1983, Body Double en 1984 ou encore L'Esprit de Caïn en 1992. Quelques exemples d'une filmographie exemplaire entachée dès l'arrivée des années 2000 et du ''correct'' Mission to Mars. Puis des mauvais Femme Fatale en 2002, The Black Dahlia en 2006 ou encore Passion en 2012 qui demeurait jusqu'à maintenant le dernier méfait de ce très grand cinéaste pratiquement oublié du pays qui l'a vu naître mais encore heureusement adulé dans le notre. Le mérite-t-il pour autant ? À cette épineuse question à laquelle les fans absolus du cinéaste répondront sans la moindre objectivité, ''Oui'', j'aurai tendance à vouloir dire non. Parce que tous les espoirs que j'avais mis sur son dernier long-métrage sorti chez nous sans tapage et uniquement en vidéo aux États-Unis est un ''digne'' successeur de ceux qui l'ont précédé ces deux dernières décennies. Brian De Palma, qui depuis quelques années semblait s'être mis en tête de creuser sa propre tombe vient peut-être aujourd'hui d'y donner le dernier coup de pelle avant de se jeter dans son propre trou.

C'est avec un pincement au cœur teinté d'une absence totale de prudence que j'évoquerai pourtant Domino en affirmant que nous tenons là, sans doute l'un des plus mauvais films de leur auteur. Un thriller parfois si ridicule dans son interprétation, sa mise en scène et tous les artifices qui l'enrobent qu'on passe davantage de temps à dresser la liste des incohérences entre deux sourires gênés. Il faut dire qu'à sa décharge, Brian De Palma n'a pas bénéficié pour l'occasion d'un budget aussi conséquent que par le passé, lui qui a parfois été contraint d'atteindre dans une chambre d'hôtel que les caisses soient réapprovisionnées pour pouvoir poursuivre le tournage.

Domino situe son action dans un futur très proche puisque l'intrigue se déroule en 2020. c'est lors d'une banale intervention dans un conflit conjugal que le partenaire de l'inspecteur Christian Toft (mollement interprété par l'acteur danois Nikolaj Coster-Waldau) est agressé par un membre de l'ISIS (Islamic State of Iraq and Sham, connu chez nous sous le nom d'État islamique). Après une poursuite sur les toits d'un quartier de Copenhague, le criminel Ezra Tarzi (l'acteur français Eriq Ebouaney) et l'inspecteur font une chute au sol. Le premier est kidnappé par des agents de la CIA tandis que le second perd connaissance. Alors que le partenaire de l'inspecteur Christian Toft succombe à ses blessures, celui-ci jure à son épouse de tout mettre en œuvre pour remonter la trace du terroriste. Accompagné de la maîtresse de la victime, Alex, le policier se lance à la poursuite de l'assassin à travers différents états, jusqu'en Espagne où les membres d'une organisation terroriste se préparent à commettre un attentat...

Dès les premières minutes, on est saisit par la manière dont aborde le cinéaste le scénario de Petter Skavian. Domino accumule les tares comme si son auteur avait tenté de dresser la liste de tout ce qui peut nuire au bon déroulement d'une œuvre pourtant prometteuse sur le papier. Mais alors que Body Double donnait l'impression que ses personnages évoluaient perpétuellement dans des décors cinématographiques quelque peu envoûtants, ici, l'alchimie a bien du mal à fonctionner. Entre couleurs criardes piochées dans la filmographie d'un Dario Argento peu inspiré, partition musicale d'une confondante puérilité composée par un Pino Donaggio peu inspiré et interprétation monolithique manquant de charme, l'actrice néerlandaise Carice Van Houten n'arrive pas elle-même à retrouver la sensualité d'une Deborah Shelton ou d'une Melanie Griffith du chef-d’œuvre cité au dessus. Retrouvant à peine la grâce lors de l'utilisation sommaire du procédé qui le rendit célèbre, le split-Screen, Brian De Palma galère à faire évoluer ses personnages dans un contexte pourtant passionnant et qui fait partie intégrante des sujets qui depuis un certain nombre d'années émaillent l'actualité.

Bien involontairement, le réalisateur qui paraît ici bien fatigué et sans une once de génie accumule surtout les incohérences et prête davantage à sourire qu'à créer un réel climat d'insécurité. En effet, le spectateur aura l'occasion de grimacer devant cette léthargique et improbable poursuite sur les toits de Copenhague, de rire face à l'immobilisme de cette starlette exhibée devant une nuée de journalistes demeurant inertes devant une terroriste tirant dans la foule, ou encore d'être dépité au moment du final tant attendu lors duquel Brian De Palma sort la carte maîtresse du film, nimbé par le seul instant d'héroïsme écrit par le compositeur italien en forme de boléro arabisant. Domino se conclut aussi légèrement qu'il ouvrait les hostilités et l'on a surtout l'impression d'avoir assisté à un long épisode de série télé policière plutôt qu'au retour en grandes pompes de l'un des maîtres du suspens. Une grosse déception...

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