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vendredi 27 septembre 2019

Le Masque de la Méduse de Jean Rollin (2009)



Alors que la Faucheuse nous l'a dérobé l'année même de la sortie de son dernier long-métrage Le Masque de la Méduse, le cinéaste septuagénaire français Jean Rollin n'avait pourtant pas l'intention de mettre un terme à sa carrière puisqu'il avait déjà en tête un nouveau projet. Mais la Mort ne l'entendant pas de cette oreille, il nous a quitté le 15 décembre 2010 en laissant derrière lui une œuvre ''remarquable'' à plus d'un titre dont ce Masque de la Méduse justement, dont la curiosité demeure dans son approche théâtrale très particulière. Comme son nom l'indique, le dernier long-métrage de Jean Rollin s'inspire librement du mythe de Μέδουσα, ou, Méduse, originaire de la mythologie grecques qui avec ses sœurs Euryale et Sthéno forment la trinité des gorgones dont Méduse est la seule à être immortelle et à posséder l'effrayante capacité de pétrifier quiconque ose poser son regard sur elle.

Si Méduse a conquis les territoires de la littérature, de la peinture ou de la sculpture, le cinéma n'est pas demeuré en reste puisque l'effrayante créature est apparue dans divers productions dont l'excellent péplum de Desmond Davis Le Choc des Titans en 1981 et dans ce Masque de la Méduse dans lequel la célèbre gorgone y tient le rôle principal. On ne s'étonnera pas d'y croiser une galerie de personnages incongrus. Telles les trois gorgones donc, un nain, le gardien incarné par Jean-Pierre Bouyxou, acteur qui parcourut pas mal de longs-métrages de Jean Rollin, allant jusqu'à participer à l'élaboration de certains scénarii. Sabine Lenoël qui débuta auprès de Patrice Chéreau (La Reine Margot) avant de tourner pour Alain Corneau (Le Nouveau Monde) tourna quant à elle trois fois auprès de Jean Rollin (les deux autres longs-métrages étant La Fiancée de Dracula et La Nuit des Horloges). Quant au rôle de Méduse, le cinéaste l'a confié à sa propre épouse Simone Rollin.

Il faut savoir avant toute chose qu'au delà de son aspect amateur, Le Masque de la Méduse est surtout une œuvre qui pourra s'avérer inconfortable pour quiconque s'attendrait à un film d'horreur, certes filmé et interprété avec les pieds, mais dont le déroulement demeurerait classique. Ici tout commence comme un film new-age avec ses images d'aquarium et sa musique imbuvable pour virer après seulement quelques minutes vers le théâtre expérimental. Le cinéaste nous invite à un voyage dans le passé, lorsque déjà vers ses débuts de cinéaste il prônait un style très personnel qui trouve sans doute dans le cas présent son aboutissement. Cette forme particulière est sans doute aussi l'occasion de mettre un peu de poudre aux yeux des spectateurs puisqu'en choisissant ce format, le cinéaste permet à ses interprètes d'être très mauvais tout en laissant croire que leur interprétation est directement liée à son approche théâtrale. Curieux et, reconnaissons-le, assez chiant dans la forme et dans le contenu également, à sa décharge Le Masque de la Méduse possède à quelques occasions des dialogues plutôt bien écrits mais dont la qualité est malheureusement souvent désamorcée en raison d'interprètes n'y mettant pas assez de cœur ou d'engouement. À noter que le cimetière servant à certaines occasions de décor est celui du Père Lachaise à Paris et que le Théâtre du Grand Guignol du film arbore quelques sympathiques affiches de pièces d'époque...

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