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mardi 23 juillet 2019

Convoi Exceptionnel de Bertrand Blier (2019) - ★★★★☆☆☆☆☆☆







La collaboration entre les acteurs français Gérard Depardieu et Christian Clavier n'est pas de première jeunesse. S'il est largement connu qu'ils ont partagé ensemble les rôles vedettes de deux volets de la franchise Astérix (Astérix et Obélix contre César de Claude Zidi en 1999 et Astérix et Obélix : mission Cléopâtre d'Alain Chabat en 2002) et de la comédie Les Anges gardiens de Jean-Marie Poiré en 1995, il est sans doute moins familier que de savoir que deux décennies auparavant, ils se sont frottés l'un à l'autre dans le très beau et véritablement tragique Dîtes lui que je l'aime de Claude Miller en 1977. Ça n'est donc qu'une demi-surprise que de les retrouver une fois encore réunis sur grand écran. Une demi-surprise car c'est par contre la première fois qu'ils sont ensemble sur le tournage d'un long-métrage réalisé par le cinéaste, écrivain et dialoguiste Bertrand Blier. Convoi Exceptionnel l'est, d'exceptionnel, à plus d'un titre. Tout d'abord parce que le dernier film du cinéaste remontait à 2009 (l'excellent Le Bruit des Glaçons), soit presque dix ans, et que l'on ne peut rester indifférent à tout ce que touche l'auteur des cultissimes Les Valseuses, Calmos, Préparez vos Mouchoirs, Buffet Froid, ou encore Tenue de Soirée et Merci la Vie.

Bien que les années 2000 aient été parfois désastreuses en terme de critiques (Combien tu m'aimes ? méritait sans aucun doute un meilleur sort quand l'adaptation cinématographique de sa propre pièce de théâtre Les Côtelettes se révélait, elle, ponctuellement, mais trop rarement, exaltante), en ce début d'année 2019, on espérait le retour en grâce du fils spirituel de Michel Audiard. Alors, qu'en est-il ? Et bien, mieux vaut ne pas s'attendre à ressentir les mêmes émotions qui nous étreignirent à l'époque des burlesques et surréalistes chefs-d’œuvre du cinéaste français sous peine d'éprouver un curieux ressentiment envers ce qui semble être une œuvre testamentaire aussi grave qu'ennuyeuse. Les fans du génie des mots et des maux retrouveront certainement quelques références à son Buffet Froid lors de la rencontre entre nos deux héros, le clochard Taupin, le bourgeois Foster et ce flic incarné par Philippe Magnan ou plus loin encore à son anti-féministe révolutionnaire Calmos lors du repas qui clôt l'aventure. Parmi les invités de cette farce moribonde, les actrices Sylvie Testud, Alexandra lamy, Audrey Dana, Isabelle de Hertogh et pour la quatrième fois sous la houlette de son mari de réalisateur, Farida Rahouadj. Côté gente masculine, on a droit aux participations d'Alex Lutz (auteur et principal interprète du remarquable Guy), Bouli Lanners, Louis-Do de Lencquesaing, Jean Dell ou encore Guy Marchand qui semble ici, et dans la peau d'un producteur, figurer Bertrand Blier lui-même.

Il est parfois des impressions difficiles à retranscrire. Pourquoi, d'un côté, sommes nous en mesure de crier au génie d'un Quentin Dupieux rythmant ses œuvres à la vitesse d'un escargot atteint de polyarthrite et écrites sur un minuscule bout de papier tandis qu'il peut devenir très vite insupportable de suivre jusqu'au bout les aventures rarement réjouissantes des héros de ce Convoi Exceptionnel ? Peut-être parce qu'à sa façon, Bertrand Blier aura-t-il façonner une filmographie si exceptionnelle (pour le coup), si pertinente et si personnelle qu'il devient alors impossible de lui pardonner la moindre faiblesse ? Son dernier long ne comble absolument pas les attentes. Presque dix ans de patience pour un résultat en demi-teinte. En quart de teinte, même, oserai-je dire. Et pourtant, malgré tout, et c'est sans doute ce qui fait de ce Convoi Exceptionnel une immense déception, le film possède quelques rares moments d'intense émotion et de poésie qui émaillent un récit anémique. Le dernier film de Bertrand Blier aurait sans doute trôné en bonne place aux côtés de ses meilleures œuvres si chacune des scènes avaient ressemblé à celle qui oppose durant quelques instants Christian Clavier à Alexandra Lamy qui pour le coup, efface la présence de n'importe quel autre personnage. Aussi vite vu, aussi vite oublié...

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