Après un essai carrément
convaincant (Get Out),
on attendait que le cinéaste Jordan Peele transforme et confirme
tout le bien que l'on pensait de lui avec sa seconde incartade dans
le cinéma d'épouvante. Résultat : Us
est un déception totale, n'en déplaise à celles et ceux qui
maintiennent que le second long-métrage du cinéaste américain est
une réussite. Soit ils ne sont pas du tout objectifs. Soit il ont un
sérieux soucis en matière de culture cinématographique. Parce que
dans le genre, d'autres ont déjà donné, et ce, avec mille fois
plus de talent. Rien de neuf à l'horizon, donc, et ce, malgré une
bande-annonce prometteuse. De celles, tellement bien fichues,
qu'elles donnent forcément envie de se ruer dans les salles lorsque
le film généralement résumé en deux ou trois minutes sort enfin
dans les salles.
Si
Us
n'est pas tout à fait dénué d'originalité, loin s'en faut, on s'y
ennuie ferme ! Après une première partie dont l'intérêt
cherche encore à se justifier même après le générique de fin
libérateur achevé, la suite est d'un même tonneau. Tout ce que
laisse supposer la scène d'introduction (révéler que l'héroïne
disparu un soir près d'une fête foraine durant un quart d'heure ne
gâchera pas votre éventuel plaisir) ne sert absolument à rien. Un
traumatisme justifiant à lui seul l'incarnation d'une Lupita
Nyong'o, il faut l'avouer, tout de même impressionnante. Ça, et une
fin étonnante quoique, si l'on y réfléchie bien, quelque peu
grotesque et invraisemblable.
Contrairement
à un Get Out qui
tout au long de son intrigue savait ménager une pression palpable
précédant une révélation digne du meilleur de M. Night Shyamalan,
on arrive très vite désormais à se désintéresser de l'intrigue
du second long-métrage de Jordan Peele dont on ne sait jamais s'il
s'agit véritablement d'un film d'épouvante ou d'une comédie
horrifique. Si le cinéaste choisi la seconde option, alors, son pari
est en partie réussi. Winston Duke cabotine tant dans le rôle du
père de famille Gabe Wilson que chacune de ses interventions
désamorce totalement l'intrigue. Un contraste saisissant si l'on
compare son incarnation d'un adulte immature à celui d'une Lupita
Nyong'o habitée par son personnage de Adélaïde Wilson, traumatisée
par un souvenir d'enfance. L'actrice joue merveilleusement sur deux
tableaux. Deux approches d'un même art. D'un côté la peur qui
habite le principal personnage (celui d'Adélaïde, donc), et de
l'autre, la psychopathie de Red, son alter ego... maléfique.
A
part elle et les deux jeunes Shaladi Wright Joseph (Zora
Wilson/Umbrae) et Evan Alex (Jason Wilson/Pluton), on retiendra sans
doute également l'interprétation d'Elisabeth Moss qui dans son
incarnation maléfique est plutôt convaincante, voire terrifiante.
De menus soubresauts donc pour une œuvre qui pluttôt que de faire
sursauter fait surtout sourire. Ce qui coince le plus en fait, c'est
la fin. Car après avoir subit les quatre-vingt dix premières
minutes, on pouvait espérer enfin être éclairer sur les tenants et
les aboutissants d'un récit au combien brouillon et désordonné.
Mais non, Jordan Peele ayant eu apparemment beaucoup de mal à
fignoler un script suffisamment intelligent pour pouvoir au moins
égaler celui de Get Out,
voire, le surpasser, le cinéaste invoque une explication absolument
farfelue et donc, pas du tout crédible. Le spectateur se demande
alors pour qui (ou quoi) l'a pris le réalisateur. On pourra toujours
invoquer le fait que Jordan Pelle ait choisit de crypter certaines
lignes de dialogue afin d'en conserver l'exclusivité du
discernement, mais bon. Il ne faudrait tout de même pas oublier que
le public est avant tout venu voir un film d'horreur et non pas un
film d'auteur, même si phonétiquement, les deux paraissent
presque semblables. Une très grosse déception donc... Pas sûr que
la totalité du public qui s'est rué dans les salles cette fois-ci
s'y précipitera aussi rapidement la prochaine fois...
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