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mardi 26 mars 2019

Tonight She Comes de Matt Stuertz (2016) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



« It Follows Meets Cabin Fever » « An electrifying hommage to classic slasher horror » « A riotous entertaining assault on the senses » « Grotesque, imaginative imagery » « Funny, unpredictable  and flat out insane» « A balls out, bloody extravanganza ». Pour la traduction en français, je vous laisse vous débrouiller, Google est là pour vous assister. C'est en ces termes particulièrement élogieux que nous est présenté Tonight She Comes, le deuxième long-métrage du cinéaste Matt Stuertz après RWD en 2015. A travers une bande annonce américaine d'un peu plus de deux minutes en version originale non sous-titrée, on se croirait presque revenus au temps du premier Evil Dead de Sam Raimi. Une cabane au fond des bois, la nuit, des filles et des garçons, des symboles démoniaques... Ouais, franchement, on a envie d'y croire, et donc de louer la chose histoire de se rendre compte par nous même de la réelle valeur de ce long-métrage n'excédant pas les quatre-vingt deux minutes. Cette courte durée s'annonce plutôt positive. On pense immédiatement que son auteur aura su insufler à son œuvre suffisamment de rythme pour que le spectateur n'ait pas le temps de s'emmerder. Et puis, ça a quand même l'air de bien pisser. Le sang, et peut-être même aurons-nous droit à quelques débris de chair volant ça et là au grès des balles perforant les organismes...

Ouais, bon, faut pas s'emballer ! Parce qu'après avoir découvert le film de Matt Stuertz, la bande-annonce prend des allures d'escroquerie. Vous savez, un peu à la manière de Paranormal Activity qu'on nous avait vendu à l'époque en affirmant que Steven Spielberg lui-même avait adoré !!! Première chose : entre Tonight She Comes, It Follows et Cabin Fever, aucun rapport. Mais alors, lorsque je dis aucun, c'est AU-CUN !!! sûrement que le type qui a pondu cette accroche devait s'être tapé une soirée horrifique avec les deux exemples qu'il a cité pensant que ça le ferait carrément, quoi ! D'un côté, heureusement que ces deux là n'entretiennent pas de rapports avec Tonight She Comes. Parce qu'en comparant ce nanar, cette série même pas B, X ou Y, mais bien Z, le type aurait pu ruiner la réputation des œuvres respectivement réalisées par David Robert Mitchell et Eli Roth.

J'aime pas vraiment employer ce terme, mais bon, faut quand même avouer que Tonight She Comes est une belle merde. En haute définition, oui, je l'avoue, mais une merde quand même. Comme de couler un bronze sur un trône en or massif n'en fait pas un lingot d'or. Tiens, justement, rebondissons là-dessus. On va pas parler caca, mais pipi, vomi, et même (oups!) menstruations. Ou quand le talent est parti se faire bronzer à l'étranger et qu'il ne nous reste plus que la provoc' pour faire passer la pillule. Oubliez le romantisme : ici, quand une meuf, bourrée au préalable, a envie de séduire un mec, elle lui glisse à l'oreille : « hé ! Je mouille ». J'avoue, c'est vraiment classe. Prenez des notes jeunes adolescents car lorsque vous sortirez avec votre première petite amie, il ne faudra pas oublier, vous aussi, de lui glisser à l'oreille : « Hé ! Je bande !!! ».
A part ça, un mec un peu allumé, le genre à fumer des tarpés à longueur de journée (à se demander s'il n'est pas lui-même l'auteur du scénario), passe son temps à se masturber. A l'arrière de la voiture de son pote. Au bord d'un lac à l'opposé duquel font bronzette deux gamines un peu délurées (dont la « black » qui mouille!). Et même au dessus du corps d'une nana qui passera le reste du film à poil. Sans mauvais jeu de mots, une sacrée performance tout de même. On ne sait pas trop où se situe ce personnage incarné par Dal Nicole. Un macchabée ambulant ? Une démone ? Non, juste la réincarnation de l'épouse d'un redneck au timbre de voix impossible à supporter plus de trente secondes (et bien entendu, avant que son propre fils ne lui loge une balle dans la tête pour on ne sait quelle raison, le type aura eu le temps de nous agacer durant de longues, très longues minutes d'un monologue incohérent).

C'est joué mollement, avec la finesse d'une enclume. Les acteurs sont mauvais, et pas du tout au jeu. Les filles sont mignonnes mais le cinéaste leur offre des rôles qui ne les mettent jamais en valeur. Une nymphomane alcoolique qui... mouille, et ouais je sais je l'ai déjà dit deux fois, et l'autre qui vomit et vit très mal ses menstruations. En fait, l'intérêt unique de Tonight She Comes se situerait plutôt vers la fin, lorsque la seule interprète qui selon moi tire son épingle du jeu, l'actrice Jenna McDonald (en photo, juste ici) qui incarne le personnage de Felicity, propose au nullissime Nathan Eswine (terme peu élogieux qui s'adresse au personnage ET à celui qui l'interprète) et à Ashley (la fille aux règles douloureuses) de l'aider à empêcher la réincarnation de sa mère de pénétrer la demeure familiale (en fait, une pauvre cabane en bois). Matt Stuertz n'a pas de pétrole, mais des idées à la pelle, oui... et sans doute un stock conséquent de conserves de sauce tomates récupérées dans les supermarchés de son bled à consommer au plus vite... Du sang, il y en a. Mais pas autant qu'on aurait pu le croire en voyant la bande annonce. En fait, le cinéaste joue surtout sur l'imagerie un brin dégueu des menstruations de son héroïne, en repoussant les limites du mauvais goût lorsque Felicity enjoint à Ashley de lui procurer le sang qui lui coule entre les jambes (et j'en n'entre pas trop dans les détails). Autre détail qui peut par contre avoir un certain intérêt, du moins dans un premier temps : la partition musicale du compositeur Wojciech Golczewski (notamment auteur de celle du sympathique We are Still Here de Ted Geoghegan) qui confère à Tonight She Comes une atmosphère très particulière... Le film de Matt Stuertz s'adresse en priorité aux amateurs de séries Z ou aux spectateurs en manque de somnifères. Le premier film gore menstruel ? La première croque-mitaine nudiste ?A vous de voir...

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