« It Follows
Meets
Cabin Fever » « An
electrifying hommage to classic slasher horror » « A
riotous entertaining assault on the senses » « Grotesque,
imaginative imagery » « Funny, unpredictable and
flat out insane» « A balls out, bloody extravanganza ».
Pour
la traduction en français, je vous laisse vous débrouiller, Google
est là pour vous assister. C'est en ces termes particulièrement
élogieux que nous est présenté Tonight
She Comes,
le deuxième long-métrage du cinéaste Matt Stuertz après RWD
en 2015. A travers une bande annonce américaine d'un peu plus de
deux minutes en version originale non sous-titrée, on se croirait
presque revenus au temps du premier Evil
Dead
de Sam Raimi. Une cabane au fond des bois, la nuit, des filles
et des garçons, des symboles démoniaques... Ouais, franchement, on
a envie d'y croire, et donc de louer la chose histoire de se rendre
compte par nous même de la réelle valeur de ce long-métrage
n'excédant pas les quatre-vingt deux minutes. Cette courte durée
s'annonce plutôt positive. On pense immédiatement que son auteur
aura su insufler à son œuvre suffisamment de rythme pour que le
spectateur n'ait pas le temps de s'emmerder. Et puis, ça a quand
même l'air de bien pisser. Le sang, et peut-être même aurons-nous
droit à quelques débris de chair volant ça et là au grès des
balles perforant les organismes...
Ouais,
bon, faut pas s'emballer ! Parce qu'après avoir découvert le
film de Matt Stuertz, la bande-annonce prend des allures
d'escroquerie. Vous savez, un peu à la manière de Paranormal
Activity
qu'on nous avait vendu à l'époque en affirmant que Steven Spielberg
lui-même avait adoré !!! Première chose : entre Tonight
She Comes,
It Follows
et Cabin Fever,
aucun rapport. Mais alors, lorsque je dis aucun, c'est AU-CUN !!!
sûrement que le type qui a pondu cette accroche devait s'être tapé
une soirée horrifique avec les deux exemples qu'il a cité pensant
que ça le ferait carrément, quoi ! D'un côté, heureusement
que ces deux là n'entretiennent pas de rapports avec Tonight
She Comes.
Parce qu'en comparant ce nanar, cette série même pas B, X ou Y,
mais bien Z, le type aurait pu ruiner la réputation des œuvres
respectivement réalisées par David Robert Mitchell et Eli Roth.
J'aime pas vraiment
employer ce terme, mais bon, faut quand même avouer que Tonight
She Comes est
une belle merde. En haute définition, oui, je l'avoue, mais une
merde quand même. Comme de couler un bronze sur un trône en or
massif n'en fait pas un lingot d'or. Tiens, justement, rebondissons
là-dessus. On va pas parler caca, mais pipi, vomi, et même (oups!)
menstruations. Ou quand le talent est parti se faire bronzer à
l'étranger et qu'il ne nous reste plus que la provoc' pour faire
passer la pillule. Oubliez le romantisme : ici, quand une meuf,
bourrée au préalable, a envie de séduire un mec, elle lui glisse à
l'oreille : « hé !
Je mouille ».
J'avoue, c'est vraiment classe. Prenez des notes jeunes adolescents
car lorsque vous sortirez avec votre première petite amie, il ne
faudra pas oublier, vous aussi, de lui glisser à l'oreille :
« Hé !
Je bande !!! ».
A
part ça, un mec un peu allumé, le genre à fumer des tarpés à
longueur de journée (à se demander s'il n'est pas lui-même
l'auteur du scénario), passe son temps à se masturber. A l'arrière
de la voiture de son pote. Au bord d'un lac à l'opposé duquel font
bronzette deux gamines un peu délurées (dont la « black »
qui mouille!). Et même au dessus du corps d'une nana qui passera le
reste du film à poil. Sans mauvais jeu de mots, une sacrée
performance tout de même. On ne sait pas trop où se situe ce
personnage incarné par Dal Nicole. Un macchabée ambulant ? Une
démone ? Non, juste la réincarnation de l'épouse d'un redneck
au timbre de voix impossible à supporter plus de trente secondes (et
bien entendu, avant que son propre fils ne lui loge une balle dans la
tête pour on ne sait quelle raison, le type aura eu le temps de nous
agacer durant de longues, très longues minutes d'un monologue
incohérent).
C'est
joué mollement, avec la finesse d'une enclume. Les acteurs sont
mauvais, et pas du tout au jeu. Les filles sont mignonnes mais le
cinéaste leur offre des rôles qui ne les mettent jamais en valeur.
Une nymphomane alcoolique qui... mouille, et ouais je sais je l'ai
déjà dit deux fois, et l'autre qui vomit et vit très mal ses
menstruations. En fait, l'intérêt unique de Tonight
She Comes
se situerait plutôt vers la fin, lorsque la seule interprète qui
selon moi tire son épingle du jeu, l'actrice Jenna McDonald (en photo, juste ici) qui
incarne le personnage de Felicity, propose au nullissime Nathan
Eswine (terme peu élogieux qui s'adresse au personnage ET à celui
qui l'interprète) et à Ashley (la fille aux règles douloureuses)
de l'aider à empêcher la réincarnation de sa mère de pénétrer
la demeure familiale (en fait, une pauvre cabane en bois). Matt
Stuertz n'a pas de pétrole, mais des idées à la pelle, oui... et
sans doute un stock conséquent de conserves de sauce tomates
récupérées dans les supermarchés de son bled à consommer au plus vite... Du
sang, il y en a. Mais pas autant qu'on aurait pu le croire en voyant
la bande annonce. En fait, le cinéaste joue surtout sur l'imagerie
un brin dégueu des menstruations de son héroïne, en repoussant les
limites du mauvais goût lorsque Felicity enjoint à Ashley de lui
procurer le sang qui lui coule entre les jambes (et j'en n'entre pas
trop dans les détails). Autre détail qui peut par contre avoir un
certain intérêt, du moins dans un premier temps : la partition
musicale du compositeur Wojciech Golczewski (notamment auteur de
celle du sympathique We
are Still Here
de
Ted Geoghegan) qui confère à Tonight
She Comes
une atmosphère très particulière... Le film de Matt Stuertz
s'adresse en priorité aux amateurs de séries Z ou aux spectateurs
en manque de somnifères. Le premier film gore menstruel ? La
première croque-mitaine nudiste ?A vous de voir...
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