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dimanche 10 mars 2019

Les tueurs qui inspirent le 7ème art : Alain Lamare - La Prochaine Fois je Viserai le Cœur de Cédric Anger (2014) - ★★★★★★★☆☆☆



De la fiction...


Quarantième article consacré aux tueurs qui inspirent le 7ème art, La Prochaine Fois je Viserai le Cœur se penche sur un cas français très particulier puisque le tueur dont il s'agit est un gendarme et par conséquent, un homme au dessus de tout soupçon. Faisant référence à l'une des phrases écrites aux enquêteurs par l'assassin lui-même dans l'un des courriers qu'il leur fit parvenir par jeu et par provocation, le film est assez fidèle au fait divers réel ayant eu lieu entre mai 1978 et avril 1979. Le cinéaste Cédric Anger auteur de trois longs-métrage avant celui-ci et de L'Amour est une Fête l'année dernière s'attache donc à retranscrire sur grand écran avec la plus grande fidélité, le parcours sanglant d'Alain Lamare, affublé dans la presse à l'époque du surnom de « tueur fou de l'Oise ».
Plutôt que de s'attarder longuement sur l'enquête menée en collaboration entre la Gendarmerie et la Police, le cinéaste s'intéresse davantage au profil du tueur en lui accordant une très grande majorité des scènes. Afin d'incarner le rôle d'Alain Lamare (ici renommé Franck Neuhart), Cédric Anger fait appel à l'acteur Guillaume Canet qui imprime au personnage un comportement trouble et froid. Insensible, dénué d’empathie, cynique (les lettres qu'il envoie à ses collègues en sont la meilleure preuve), Franck rôde dans la campagne de l'Oise, traquant des jeunes femmes isolées, choisissant de préférence des auto-stoppeuses q'il abat froidement à l'aide de son arme de service.

Plusieurs particularités différencient ce tueur de la majorité d'entre eux. Comme le véritable assassin qui terrifia la région de l'Oise alors que ses habitants n'étaient pas encore tout à fait remis des crimes commis avant ceux du véritable Alain Lamare par un autre tueur en série, le célèbre Marcel Barbeault, dit, « Le tueur de l'ombre », Franck enquête lui-même sur ses propres meurtres. Autre détail assez troublant : chacun des meurtres est exécuté en laissant le sentiment que leur auteur le perpétue avec dégoût, difficulté, et une certaine douleur. D'ailleurs, le portrait que dresse le cinéaste de son assassin est assez déprimant : Incapable d'éprouver le moindre sentiment, Franck est un être solitaire qui ne côtoie personne en dehors de ses activités professionnels. Relativement éloigné sentimentalement de ses parents, c'est avec la plus grande des difficultés qu'il parvient à nouer une relation avec la jeune Sophie (interprétée par la touchante Ana Girardot).
La Prochaine Fois je Viserai le Cœur évoque dans tous les recoins, cette noirceur qui habille le personnage parfaitement intégré par Guillaume Canet qui offre ici l'une de ses toutes meilleures compositions. Sobre et marqué par la présence d'interprètes remarquables de justesse, l’œuvre de Cédric Anger est sombre quel que soit le compartiment. La bande-son de Grégoire Hetzel, la photographie de Thomas Hardmeier, ou les décors de Thierry François, tout évoque la grisaille. Tourné sur plusieurs site du Pas-de-Calais, La Prochaine Fois je Viserai le Cœur est une grande réussite, dont le principal atout est de présenter un fait-divers réel sous un nouveau jour...

… à la réalité

Alors que Marcel Barbeault est arrêté le 14 décembre 1976, moins de deux ans plus tard, les gendarmes découvrent Karine, une adolescente de dix-sept ans abattue de trois balles dans les rues de Pont-Sainte-Maxence. Elle sera la première victime d'Alain Lamare, un gendarme qui n'aura au final pas le droit au terme de « tueur en série » puisque de ses cinq tentatives de meurtres, quatre de ses victimes en réchapperont par miracle. Arrêté par ses collègues ainsi que par un officier général qui lui ordonne de signer sa démission, Alain Lamare est déclaré irresponsable par plusieurs psychiatres qui le diagnostiquent comme héboïdophréne. Résultat, « le tueur fou de l'Oise » ne se retrouve donc pas en prison mais est redirigé vers l'hôpital psychiatrique de Sarreguemines en Moselle. Depuis, il a changé d'établissement où il est devenu aide-soignant...

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