Film d'horreur indien
sorti en 2010, Fired
du
cinéaste Sajit Warrier tient ses origines d'un fait divers
apparemment authentique que le réalisateur indien a quelque peu
modifié. Et l'on ne parle pas ici uniquement du nom des personnages
mais du récit qui tourne autant autour du thème des fantômes (on
se demande d'ailleurs pourquoi puisque les différentes apparitions
concernent non pas des êtres disparus mais les victimes d'une
« charrette »
de grande ampleur) que des effets secondaires d'un antidépresseur.
D'où l'incertitude permanente du personnage principal incarné par
l'acteur et rugbyman (!!!) Rahul Bose, originaire de Calcutta qui
interprète ici en langue anglaise le rôle (ingrat) de Joy Mittal,
gérant d'une société britannique dont le président directeur
général, un certain Monsieur Kapoor est installé en Inde.
Contraint de licencier quelque cent-vingt et un employés dont sa
maîtresse et assistante Ruby (l'actrice indienne Militza
Radmilovic), Joy sort d'une très grave dépression et la... pression
exercée par la demande du boss l'oblige à prendre régulièrement
ses médicaments... sans pour autant respecter la posologie, et sans
suivre les contre-indications. Surdose de médicaments et alcool ne
faisant pas bon ménage, sa première nuit en tant que directeur va
se dérouler dans des conditions remarquablement
inquiétantes. Persuadé d'être la victime d'une vengeance fomentée
par son ancienne maîtresse, Joy assiste à des événements
particulièrement troublants.
Tout
commence lorsqu'il est témoin d'une intervention médicale opérée
sur un employé qui s'avère être Joy lui-même. Mais rien de grave
puisque tout ceci n'était qu'un rêve. Du moins, jusqu'au moment où
s'accumulent les faits étranges. Ruby apparaît alors qu'après
avoir vidé son bureau, elle a quitté les lieux. Un jouet d'enfant
se déclenche tout seul. Tout comme la photocopieuse qui
s'emballe, éjectant des dizaines de photocopies apparemment
semblables. Plus tard, Joy est directement confronté à ce qui
s'apparente au fantôme de Ruby. Pourtant seul dans les étages de la
société hormis un gardien prénommé Khalid, Joy sent une présence
hostile...
Fired prend
donc pour cadre l'étage d'un immeuble, de nuit. De quoi logiquement
constituer la matière première d'un film à haute teneur en
frissons. Sauf que l'acteur Rahul Bose, au demeurant excellent et
véritablement habité par son personnage en fait des caisses. On ne
lui en voudra pas, car sa vivacité imprime un rythme haletant au
long-métrage de Sajit Warrier. Mais à trop en faire, les
situations sont plus majoritairement amusantes que réellement
effrayantes. Ce qui gâchera un peu le tableau du spectateur venu
chercher quelques frayeurs. N'empêche, Fired
est bourré de bonnes idées même si parfois, le cinéaste est allé
piocher parmi quelques séquences cultes. On reconnaîtra par exemple
la scène du premier Poltergeist
de Tobe Hooper durant laquelle un personnage s'arrachait
littéralement la peau du visage. Le cinéaste indien n'y va pas avec
le dos de la cuillère et propose une variante beaucoup plus gore.
Autre séquence « pillée »
à un autre grand classique de l'épouvante américaine : celle
de L'Echelle de Jacob
d'Adrian Lynn durant laquelle le héros était transporté sur une
civière dans un hôpital de plus en plus insalubre. Sajit Warrier
copie pratiquement la scène au plan près.
A
part ses emprunts quel que peu innocents (tu parles!), Fired
tire surtout son intérêt de l'hystérie grandissante de son
personnage principal que l'acteur ne ménage pas. Une œuvre
délirante, un peu maladroite sous certains aspects, mais avant tout
divertissante. Au final,un bon petit film d'horreur, pas flippant
pour un sou, plutôt amusant même, et sacrément efficace en terme
de rythme. Vous savez donc quoi faire si jamais vous vous ennuyez la
nuit prochaine...
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