Un réalisateur
britannique, pour une œuvre américano-néo-zélandaise adaptée
d'un comic écrit par un américain et un australien, voilà qui fait
de 30 Days of Night de
David Slade, une œuvre internationale. Scénarisé par Stuart
Beattle et Brian Nelson à partir du comic éponyme de Steve Niles
et Ben Templesmith, ce film d'horreur situé en Alaska aurait pu
s'apparenter à un clone de The Thing
de John Carpenter si son étrange créature venue de l'espace n'avait
pas été remplacée ici par un groupe de vampires particulièrement
affamés et profitant d'une période de trente jours durant laquelle
la ville de Barrow est plongée dans une totale obscurité. C'est
précédant cette période que ses habitants ont pour habitude de
quitter les lieux à bord d'un avion. Une attitude que partage
généralement Stella Oleson, pompière de Barrow mais qui en raison
d'un problème de voiture va être contrainte de rester au sol. Ce
qui tombe bien si l'on tient compte du fait qu'elle et le shérif
Eben Oleson, son époux donc, ont quelques soucis personnels à
régler.Qui a dit que cet aspect de l'intrigue use de lieux communs ?
Certainement pas moi même si je n'en pense pas moins.
Des
vampires, donc, dans une petite localité enneigée, face auxquels
va tenter de résister un petit groupe entourant un shérif... on
aurait pu croire à une énième histoire du romancier Stephen King
mais il n'en est rien. Non, c'est bien l'adaptation du comic 30
Days of Night,
une mini série conçue à l'origine en trois volumes, écrite par
Steve Niles et illustrée par Ben Templesmith. Le film de David
Slade, auteur notamment de Hard Candy
deux ans auparavant en 2005, est un film de vampires urbain
s'éloignant sensiblement du vampire traditionnel. Les siens sont
donc plus proches de ceux de l'excellent Vampires
de John Carpenter que du Dracula de Bram Stoker.
Entièrement
filmé de nuit dans une localité recouverte de neige dans sa
totalité, 30 Days of Night
n'est malheureusement pas le chef-d’œuvre que certains prétendent.
Bien entendu, le film du cinéaste britannique ne manque pas de
charme et rappelle parfois les meilleures bandes horrifiques des
années quatre-vingt, mais l'un de ses principaux soucis, du moins
celui qui pèse le plus sur le récit, c'est son rythme. Mon dieu que
30 Days of Night est
lent. A part quelques séquences durant lesquelles nos vampires
blafards s'attaquent aux habitants encore présents à Barrow, le
long-métrage n'est pratiquement constitué que de séquences durant
lesquelles il ne se passe absolument rien. Comme si les interprètes,
au rang desquels nous retrouvons notamment Josh Hartnett dans le rôle
du shérif Oleson, Melissa George dans celui de son épouse et
pompière Stella, ou encore Danny Huston, Ben Foster, Mark Boone
Junior, Mark Rendall et Manu Bennett, attendaient patiemment dans des
décors enneigés servant de loge, qu'on leur confie leur texte
respectif.
30 Days of Night
est
donc un petit film d'horreur relativement ennuyeux, qui bizarrement
rappelle de petites merveilles du genre 28 Jours
Plus Tard
de Danny Boyle et sa suite plus que n'importe quel autre film de
vampires en dehors de celui cité plus haut. Même les cris des
créatures sont calquées sur ceux de n'importe quel film d'infectés.
Comme si le réalisateur hésitait à donner une origine franche à
ses vampires aux dents particulièrement pointues. Reste quelques
moments sympathiques et des incursions dans le gore plutôt
convaincantes (la décapitation à la hache). A part cela, 30
Days of Night
est au final plutôt anecdotique...
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