Si Upgrade,
le second long-métrage du réalisateur, scénariste et producteur
australien Leigh Whannell ne se revendique pas vraiment d'une
mouvance rétro-futuriste ancrée dans le cinéma d'action et de
science-fiction des années quatre-vingt, il demeure cependant
difficile de l'en dissocier. Mais c'est justement parce qu'il
apparaît comme un hommage presque involontaire (son auteur avoue
tout de même apprécier cette période), et donc tout à fait
indépendant de cette vague de long-métrages s'inscrivant dans cette
continuité que Upgrade
est une œuvre tout à fait remarquable. Ce qui n'empêche pas son
auteur de s'être inspiré de sources diverses, les mixant et les
régurgitant pour un résultat carrément convaincant. Le Terminator
de James Cameron, le Matrix
de Lana et Lilly Wachowski, le Robocop
de Paul Verhoeven ou encore le Ex
Machina
d'Alex Garland peuvent tous se revendiquer comme faisant partie de
ces sources d'inspirations.
Du
premier, Leigh Whannell reprend le concept de la société à
l'origine d'une invention dont les conséquences peuvent se révéler
désastreuses pour l'avenir de l'humanité (ailleurs « Skynet »,
et à présent « Cobolt »). Du
second, l'australien en reprend les combats stylisés et classieux.
Du troisième, le cinéaste se réapproprie le concept de la victime
d'un crime à laquelle on implante un mécanisme lui permettant de
« renaître »
sous une forme bionique décuplant ses capacités physiques (ici
alliées à des performances intellectuelles insoupçonnées par le
créateur du système connu sous le nom de « STEM »).
Enfin, du dernier, Leigh
Whannell reprend l'idée de l'inventeur vivant reclus en un lieu
isolé mais technologiquement évolué.
En
cherchant bien, on pourra également évoquer tout ou partie de la
vague dystopique dont font les frais de nombreuses séries et œuvres
cinématographiques actuelles. Le chaînon manquant entre le monde
que nous connaissons actuellement et celui qu'il nous reste à
découvrir (y'a-t-il de meilleur exemple que le véhicule du héros
croisant celui qu'il nous reste encore à inventer et au volant
duquel s'installe son épouse?). Upgrade
est un excellent film d'action, de science-fiction, et à certains
égards, fantastique, horrifique, voire même gore (une tête
joliment éclatée dont des débris de cervelles viennent recouvrir
notre héros).
Un
personnage principal incarné par l'acteur américain Logan
Marshall-Green notamment vu dans le Prometheus
de Ridley Scott en 2012 ou le Spider-Man:
Homecoming
de Jon Watts en 2017. A ses côtés, l'actrice Betty Gabriel dans le
rôle de l'inspecteur Cortez et qui chez Jordan Peele interprétait en 2017 le rôle inquiétant de Georgina dans le très
réussi Get
Out.
Outre ces deux interprètes, on retrouve également l'acteur
australien Harrison Gilbertson qui dans la peau de Eron Keen peut
être comparé au personnage de Nathan que campait Oscar Isaac dans
l'excellent Ex
Machina
d'Alex Garland. Un personnage dont l'importance aurait dû être
considérable mais que
Leigh
Whannell choisit bizarrement de reléguer au second plan. Le
véritable antagoniste de Upgrade
demeure Fisk, incarné à l'écran par l'acteur Benedict Hardie qui pour l'instant
n'a joué que dans une poignée de long-métrages mais auquel on peut
d'ors et déjà prévoir une carrière brillante.
Dans
Upgrade,
c'est donc lui le grand méchant de l'histoire. Personnage au
physique peu avantagé, il arbore l'apparence du jeune adulte brimé
durant toute son enfance et aux idées comparables au concept de la
race aryenne surtout développée au milieu du vingtième siècle par
les « adeptes »
du Nazisme !
Les
combats de Upgrade
sont très bien conçus, allant chercher du côté du classique des
sœurs (et anciens frères) Wachowski mais aussi du cinéma d'action
sud-coréen. Le récit s'inscrit dans un univers de science-fiction
singulièrement sombre et convaincant dans lequel la technologie prime sur tout le
reste, prenant ainsi la forme d'un long épisode de l'excellente
série Black
Mirror.
Leigh Whannell signe donc un film de science-fiction convaincant que
les amoureux du cinéma d'action des années quatre-vingt
apprécieront sans doute particulièrement...
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