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dimanche 24 mars 2019

Upgrade de Leigh Whannell (2018) - ★★★★★★★★☆☆



Si Upgrade, le second long-métrage du réalisateur, scénariste et producteur australien Leigh Whannell ne se revendique pas vraiment d'une mouvance rétro-futuriste ancrée dans le cinéma d'action et de science-fiction des années quatre-vingt, il demeure cependant difficile de l'en dissocier. Mais c'est justement parce qu'il apparaît comme un hommage presque involontaire (son auteur avoue tout de même apprécier cette période), et donc tout à fait indépendant de cette vague de long-métrages s'inscrivant dans cette continuité que Upgrade est une œuvre tout à fait remarquable. Ce qui n'empêche pas son auteur de s'être inspiré de sources diverses, les mixant et les régurgitant pour un résultat carrément convaincant. Le Terminator de James Cameron, le Matrix de Lana et Lilly Wachowski, le Robocop de Paul Verhoeven ou encore le Ex Machina d'Alex Garland peuvent tous se revendiquer comme faisant partie de ces sources d'inspirations.
Du premier, Leigh Whannell reprend le concept de la société à l'origine d'une invention dont les conséquences peuvent se révéler désastreuses pour l'avenir de l'humanité (ailleurs « Skynet », et à présent « Cobolt »). Du second, l'australien en reprend les combats stylisés et classieux. Du troisième, le cinéaste se réapproprie le concept de la victime d'un crime à laquelle on implante un mécanisme lui permettant de « renaître » sous une forme bionique décuplant ses capacités physiques (ici alliées à des performances intellectuelles insoupçonnées par le créateur du système connu sous le nom de « STEM »). Enfin, du dernier, Leigh Whannell reprend l'idée de l'inventeur vivant reclus en un lieu isolé mais technologiquement évolué.

En cherchant bien, on pourra également évoquer tout ou partie de la vague dystopique dont font les frais de nombreuses séries et œuvres cinématographiques actuelles. Le chaînon manquant entre le monde que nous connaissons actuellement et celui qu'il nous reste à découvrir (y'a-t-il de meilleur exemple que le véhicule du héros croisant celui qu'il nous reste encore à inventer et au volant duquel s'installe son épouse?). Upgrade est un excellent film d'action, de science-fiction, et à certains égards, fantastique, horrifique, voire même gore (une tête joliment éclatée dont des débris de cervelles viennent recouvrir notre héros).

Un personnage principal incarné par l'acteur américain Logan Marshall-Green notamment vu dans le Prometheus de Ridley Scott en 2012 ou le Spider-Man: Homecoming de Jon Watts en 2017. A ses côtés, l'actrice Betty Gabriel dans le rôle de l'inspecteur Cortez et qui chez Jordan Peele interprétait en 2017 le rôle inquiétant de Georgina dans le très réussi Get Out. Outre ces deux interprètes, on retrouve également l'acteur australien Harrison Gilbertson qui dans la peau de Eron Keen peut être comparé au personnage de Nathan que campait Oscar Isaac dans l'excellent Ex Machina d'Alex Garland. Un personnage dont l'importance aurait dû être considérable mais que Leigh Whannell choisit bizarrement de reléguer au second plan. Le véritable antagoniste de Upgrade demeure Fisk, incarné à l'écran par l'acteur Benedict Hardie qui pour l'instant n'a joué que dans une poignée de long-métrages mais auquel on peut d'ors et déjà prévoir une carrière brillante.
Dans Upgrade, c'est donc lui le grand méchant de l'histoire. Personnage au physique peu avantagé, il arbore l'apparence du jeune adulte brimé durant toute son enfance et aux idées comparables au concept de la race aryenne surtout développée au milieu du vingtième siècle par les « adeptes » du Nazisme !

Les combats de Upgrade sont très bien conçus, allant chercher du côté du classique des sœurs (et anciens frères) Wachowski mais aussi du cinéma d'action sud-coréen. Le récit s'inscrit dans un univers de science-fiction singulièrement sombre et convaincant dans lequel la technologie prime sur tout le reste, prenant ainsi la forme d'un long épisode de l'excellente série Black Mirror. Leigh Whannell signe donc un film de science-fiction convaincant que les amoureux du cinéma d'action des années quatre-vingt apprécieront sans doute particulièrement...

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