Celui-là a bien faillit
échapper à ma vigilance. Je ne l'aurais en tout cas découvert que
sur le tard (et même, sur le TRES tard) puisqu'il m'aura fallut près
de quarante ans pour me rendre compte que je l'ai toujours confondu
avec le piètre Monstre du Train
que le cinéaste britannique Roger Spottiswoode réalisa la même
année, en 1981. Pourtant, pas ou peu de points commun entre celui-ci
et Massacre dans le Train Fantôme de
Tobe Hooper, dont la traduction n'a rien de commun avec le titre
original, The Funhouse.
A dire vrai, le titre français semble avoir été choisi pour son
rapport avec celui du seul et unique chef-d’œuvre que réalisa son
auteur au tout début de sa carrière de cinéaste : Massacre
à la Tronçonneuse.
Mais là encore, le quatrième long-métrage de Tobe Hooper
n'entretient que peu de relations avec son ancêtre à part le goût
immodéré du réalisateur pour la différence. Après 'Tronche
de Cuir'
et sa famille de timbrés anthropophages, et après son gérant
d'hôtel dérangé, Tobe Hooper convie les spectateurs à une fête
foraine d'un genre un peu spécial puisque ses protagonistes vont
mettre leur vie en danger dès lors qu'ils vont choisir de se laisser
enfermer après la fermeture des lieux. Monstres de carton-pâte et
phénomènes de foire s'y côtoient pour le plaisir des adultes
tandis que leurs gamins s'en vont essayer les différents manèges
mis à leur disposition.
Alors
que les visiteurs ont quitté les lieux, Amy, son copain Buzz, ainsi
que leurs deux amis Liz et Ritchie, vont rester et devenir les
témoins d'étranges événements. Plusieurs années en arrière, le
meurtre de deux jeunes filles a entaché la réputation des lieux,
mais malgré les avertissements de ses parents, Amy choisit cependant
d'accompagner les autres et de s'y laisser enfermer. Une très
mauvaise idée. Surtout que semble roder dans les parages, celui qui
fut responsable du double homicide. Planqué sous un masque de
Frankenstein, Gunther Twibunt, le visage défiguré, a recommencé
ses erreurs passées en tuant l'un des membres de sa propre
communauté, la diseuse de bonne aventure, Zena. De plus, Ritchie a
volé une énorme liasse de billets verts que conservait la victime
dans un coffre-fort. Lorsque le propriétaire de l'un des manèges
Conrad Straker s'aperçoit que Zena est morte et que l'argent a
disparu. Il bat Gunther puis décide de retrouver l'auteur du vol.
Dès lors, les quatre amis cherchent un moyen de fuir les lieux avant
que leurs bourreaux Gunther et Conrad ne les rattrapent...
Contrairement
au Monstre du Train,
Massacre dans le Train Fantôme
n'est pas le ridicule slasher auquel on pouvait s'attendre mais peut
être vu comme une sorte de brouillon du futur Massacre
à la Tronçonneuse 2
que réalisera une fois de plus Tobe Hooper cinq ans plus tard. On y
retrouve déjà le goût du cinéaste pour les décors de fêtes
foraines et pour les créatures difformes. Sauf qu'ici, et
contrairement au Leatherface de Massacre à la
Tronçonneuse
premier du nom, le cinéaste a exagéré le trait. En effet, le
monstre de son train fantôme aurait mieux fait de garder le secret
sur sa véritable apparence en conservant son masque de Frankenstein
car franchement, son visage prête davantage à sourire qu'à faire
peur. Tobe Hooper, avec ce Massacre dans le Train Fantôme,
fait une terrible chute de plusieurs places dans le classements des
réalisateurs de films d'horreur qui comptent. En effet, sept ans
après son insurpassable classique de l'épouvante, il signe un petit
film d'horreur sans autre intérêt que son environnement, lequel aurait dû être source de nombreuses frayeurs. Malheureusement,
Massacre à la Tronçonneuse
joue également dans le registre de la comédie adolescente puérile
et ça n'est pas le joli minois de son interprète principale
Elizabeth Berridge qui peut y faire grand chose. Reste le personnage
incarné par Kevin Conway, lequel rappellera certainement de bons souvenirs à
ceux qui apprécièrent l'inégal mais très honorable Crocodile
de la Mort que tourna
Tobe Hooper trois ans après son chef-d’œuvre. En effet, l'acteur
entretient une troublante ressemblance avec l'acteur Neville Brand,
que le doublage en français renforce encore davantage. Assez lourd
durant une première demi-heure durant laquelle il ne se passe
absolument rien, Massacre dans le Train Fantôme
réduit considérablement le nombre de morts pour ce genre
de film habituellement très encombré en terme de cadavres. Une pellicule
sympathique, mais dispensable...
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