Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


vendredi 8 février 2019

Bigron de Philippe St Clair (1997) - 🙂🙂🙂🙂🙂😡😡😡😡😡


Un grand merci à AAron Ninitche qui m'a procuré les précieuses photos qui alimentent cet article.


L'Univers Étrange et Merveilleux du Fantastique et de la Science-Fiction est une immense et merveilleuse caverne d'Ali Baba dans laquelle on trouve autant de petits chefs-d’œuvre de la science-fiction et du fantastique que d'étranges pellicules venues de dimensions surpassant de très loin ce que les salles de cinéma et les chaînes de télévisions proposent en général. Une fois n'est pas coutume, c'est notre beau pays qui remporte en ce mois de février 2019 la palme du film le plus fou, le plus barré, le plus aberrant, mais également le plus insupportable proposé sur le net. Et pourtant, Bigron de Philippe St Clair ne date pas de cette année mais de 1997. Soit il y a un peu plus de vingt ans alors qu'il paraît en avoir au moins le double. Un films, Bigron ? Oui, s'il on veut. Un O.F.N.I, c'est certain. L'emprise, le pouvoir d'attraction, l'hypnotisme de ce moyen métrage sont inversement proportionnels au manque de moyens, de talent, d'interprétation, et de mise en scène. Tout, absolument tout est raté. Un désastre visuel et auditif qui peut hanter une âme jusque dans son sommeil le plus profond. Cet agaçant rugissement qui pollue une image déjà passablement dégueulasse vrille les tympans au point de rendre presque parfaitement perceptibles les sonorités industrielles les plus inaudibles par l'oreille humaine.

L'histoire ? Une explosion a lieu dans un laboratoire de recherches scientifiques. Conséquences ? Ron Clarke, seul survivant de la catastrophe, est victime de modifications génétiques causant sur son organisme une croissance accrue et rapide. C'est ainsi qu'il devient un être d'une quinzaine de mètres de hauteur. Une taille qui varie d'ailleurs selon les propos tenus par le « héros » de cette histoire absurde, le directeur du laboratoire, un certain Gordon (une sorte de sous-Louis de Funès à la capillarité crânienne beaucoup plus avantagée). Non seulement, le bonhomme est devenu gigantesque, mais de plus, son comportement est devenu celui d'un prédateur décidé à éliminer tous ceux qu'il croise en chemin... Avec un tel sujet, on pourrait croire détenir une idée en or qui réchaufferait une rude soirée d'hiver pour toute la famille (on pourrait notamment penser au Attack of the 50 Foot Woman de Nathan Hertz). Cependant, Bigron a plutôt l'allure de l’infâme nanar que l'on regarde entre potes bien bourrés... à la limites du coma éthylique, pour tout dire !

Que dire sinon que Philippe St Clair (qui contre toute attente n'a rien à voir avec le nanardesque Philippe Clair de La Grande java, Le Fürher en Folie, ou Rodriguez au Pays des Merguez) a sans doute un peu trop forcé sur les drogues douces. C'est probablement après avoir fumé la moquette, la tapisserie, les pneus de sa voiture, son paillasson et celui de son voisin de pallier que ce non-cinéaste s'est lancé dans ce projet aussi dérangé qu'improbable. Un non-film, avec des non-interprètes, une non-mise en scène, une non-photographie, mais reconnaissons-le tout de même, un petit, tout petit scénario. Le plus drôle (enfin, entre autres choses), c'est que le type ose nous proposer un casting alors même que la raison voudrait qu'il planque  le nom de ses complices. c'est donc auprès de lui que Billie St-Clair, Michel Verger, Antoine Cerverc, le chien Baghera Verger et Ariane Alemandi ont accordé un peu de leur temps à ce petit film qui esthétiquement et techniquement parlant est en dessous de tout.

Tenez-vous bien : l'essentiel de l'intrigue se déroule entre le bureau du directeur Gordon (en fait, sans doute l'appartement privé de Philippe St Clair), un jardin (sans doute celui de Philippe St Clair), et ce qui s'avère être la chambre d'une jeune fille (sans doute celle de Philippe St Clair). Majoritairement filmé en plans rapprochés, Bigron passe de lénifiants passages téléphoniques à d'insupportable séquences durant lesquelles le cinéaste nous donne à contempler un type immense grognant de manière crispante devant la caméra. Allez savoir pourquoi, mais Philippe St Clair a choisit d'affubler son géant d'un pénis de plusieurs mètres (un tuyau en plastique blanc transparent, vive les effets-spéciaux). Un détail qui n'aura d'ailleurs aucune conséquence sur l'issue du récit. Le montage est une horreur. Les discussions entre Gordon et un certain... merde, j'me souviens plus de son nom, sont mal sonorisées. Si l'on entend clairement la voix de Gordon, l'autre parle si bas qu'il faut espérer que la voisine ne branchera pas son aspirateur pour escompter entendre le son de sa voix. C'est chiant, ça tourne en rond, et Gordon qui passe des plombes devant son téléphone... à croire qu'il s'agit de son sex-toy favori... le gars qui campe le géant passe une heure à poil après avoir perdu ses fringues à la manière d'un Lou Ferrigno du pauvre. Mais si, vous connaissez tous la technique du type qui porte des vêtements trop petits pour ses bras musclés et qui en gonflant ces derniers les font se déchirer. Et bien Philippe St Clair use de cette même technique... et réussi tout de même à foirer son effet Faut quand même le vouloir un peu, non ? Économie de moyens (qui ne devaient pas dépasser les quelques centaines de francs de l'époque), la voiture censée rouler à deux occasions n'aura pas quitté un seul instant le jardin de Philippe St Clair. 

Le cinéaste (…) a beau filmer (voler?) quelques séquences tournées dans la rue, on voit bien dans l'encadrement de la portière que la voiture ne se déplace pas d'un centimètre. Plus d'essence dans le moteur ? A moins que l'acteur (… bis repetita) n'ait pas eu son permis de conduire à temps pour le tournage ? Et il y a pire, oui, oui. Parce que si sur ce coup là, les séquences de voitures sont en comparaison des modèles de mise en scène (c'est vous dire!), les passages filmant le géant sont proprement incroyables. Même en y mettant le cœur, même en ayant l'esprit rêveur et profondément naïf, impossible de s’immerger lors de séquences qui montrent un type devant des maquettes de maisons tandis que le récit tente de nous faire croire qu'il s'attaque au repère de Gordon ou aux habitations mitoyennes. Philippe St Clair ne cherche à aucun moment à faire illusion. Le désastre est total mais le rire du spectateur est, lui, assourdissant... quand ses dents ne grincent pas d'énervement lorsque surgissent de manière trop régulière, les cris stridents du géant.
Bigron mérite la note ultime de dix étoile tout autant que celle du zéro pointé. Impossible donc de noter cet incroyable O.F.N.I. que cet article aura peut-être, mais je ne l'espère pas, donné envie à certains de le découvrir... Armez-vous d'un solide moral, d'une patience de fer, d'un humour au trente-septième degré et de quelques cannettes de bière. Ne partagez cependant pas l'expérience avec vos amis : vous risqueriez de les perdre à tout jamais... !!!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...